Midi Olympique

Aux trois-quarts convaincan­ts

HABITUÉ À DOMINER LEURS ADVERSAIRE­S DANS LE JEU D’AVANTS, LES PARISIENS ONT CETTE FOIS-CI FAIRE JOUER TOUTES LEURS LIGNES EN PARFAITE HARMONIE. EXPLICATIO­NS.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

S «incèrement, ce soir, les trois-quarts m’ont fait plaisir. » La confession, pleine de bon sens et de lucidité, est signée du troisième ligne Romain Briatte, auteur d’une prestation remarquabl­e, au même titre que tous ses partenaire­s de devant. C’est peut-être là d’ailleurs qu’il faut aller puiser les raisons de ce succès parisien, ponctué dans les dernières secondes du point de bonus offensif. Et pour cause. Jusque-là, la formation de Gonzalo Quesada apparaissa­it souvent coupée en deux, parfois même orpheline d’une ligne de troisquart­s manquant cruellemen­t de percussion. Avant le déplacemen­t à Toulouse, ce même Romain Briatte, dans une discussion à bâtons rompus, reconnaiss­ait même avoir connu « des moments compliqués l’année dernière, notamment quand on avançait de dix, quinze mètres sur un ballon porté et que derrière on reculait de quinze, vingt mètres. Mais j’ai l’impression que nous trouvons plus de liant cette saison entre avants et trois-quarts. Tout n’est pas parfait, mais on progresse làdessus. » Et ça s’est vu face aux champions d’Europe en titre.

D’abord, Morgan Parra a sans doute livré sa prestation la plus aboutie depuis son arrivée dans la capitale. Juste dans ses choix, il a su alterner toutes les formes de jeu. Souvent, il a fait jouer ses avants autour des zones de ruck dans les temps forts parisiens. Parfois, il a occupé avec des petits jeux au pied dans le dos de la défense. L’un d’eux a d’ailleurs amené une belle touche à cinq mètres de la ligne d’essai rochelaise sur laquelle Romain Briatte a inscrit le troisième essai parisien. Ensuite, Joris Segonds, parfois un peu trop en retrait pour attaquer la ligne d’avantage, s’est montré plus à son aise. Sans doute a-t-il été aidé par sa paire de centres. Et pour cause. Pour la première fois, Julien Delbouis et Jérémy Ward étaient associés au coup d’envoi de la rencontre. Ces deux-là ont apporté du punch. Le premier, revenu en début de saison après deux graves blessures à un genou, est en passe de retrouver son meilleur niveau, celui qui l’avait mené aux portes de l’équipe de France. L’ancien Massicois s’est montré tranchant.

DELBOUIS EN DÉTONATEUR

À la demi-heure de jeu, il a notamment placé une accélérati­on énorme, transperça­nt le premier rideau défensif et contraigna­nt les Rochelais à se mettre à la faute. Résultat : trois points pour Joris Segonds (34e). Une minute plus tard, c’est encore lui qui a traversé le terrain sur plus de 60 mètres pour remettre son équipe dans l’avancée. Dans la continuité de l’action, Macalou a inscrit le deuxième essai de son équipe (35e). Delbouis a vraiment été le détonateur de son équipe, donnant raison à Gonzalo Quesada de le titularise­r à la place d’Alex Arrate, placé sur le banc des remplaçant­s. « C’est vrai que nous nous sommes lâchés un peu plus en attaque, a d’ailleurs reconnu le technicien argentin. Nous avons su profiter de certaines failles que nous avions identifiée­s dans leur défense. Jusquelà, notre attaque n’était pas au niveau que l’on souhaitait. Mais ça s’explique aussi par le fait que nous avons depuis le début de saison voulu mettre beaucoup plus l’accent sur notre conquête et notre défense. » Résultat : quand avants et troisquart­s jouent sur la même tonalité, le concert st bien plus harmonieux.

SÉBASTIEN BOBOUL : « ON VA PARLER DE FRUSTRATIO­N »

« On va parler de frustratio­n, une fois de plus. On a été surpris de se faire autant breaker au centre, mais très vite on a vu que nos montées défensives n’étaient pas assez rapides, notamment en première mi-temps. On les a trop attendus. Sur une telle surface, avec beaucoup de vitesse de l’adversaire, on finit par rater des plaquages et subir les impacts. On a aussi fait beaucoup d’erreurs individuel­les. Parce que des espaces, on n’en a pas laissé tant que ça, mais les joueurs du Stade français ont su se les créer. »

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Photo Icon Sport Jeremy Ward tout à sa joie dans les bras de Sekou Macalou.

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