Midi Olympique

Nevers se donne un peu d’air chaud

APRÈS UNE SÉRIE NOIRE DE QUATRE DÉFAITES, LA VICTOIRE ÉTRIQUÉE FACE À BÉZIERS SORT LES NEVERSOIS DE LA ZONE ROUGE, SANS TOUTEFOIS LES RASSURER SUR LEUR CAPACITÉ À TENIR LEUR JEU QUATRE-VINGTS MINUTES.

- Par Sébastien CHABARD

Le classique déferlemen­t sonique qui s’échappe du vestiaire neversois les soirs de victoire n’a pas envahi les entrailles du Pré-Fleuri vendredi soir. Comme si le soulagemen­t l’emportait sur l’euphorie, au sortir d’un combat incertain jusqu’au temps additionne­l et une dernière attaque qui pouvait offrir aux Biterrois un second succès d’affilée pailleté du bonus offensif.Victorieux 23 à 19 après avoir mené 17-5 à la pause, les Neversois ont mis fin à une série de quatre défaites, aussi inédite (et imprévue) dans leur histoire en Pro D2 que leur quinzième place au classement à la veille d’affronter les Héraultais. « Jusqu’à maintenant, ces fins de match, on les perdait », apprécie, dans un soupir, le manager Xavier Péméja, encore passé à l’essorage émotionnel, comme tout le stade, dans un programme trop vu cette saison - lavage à chaud, rinçage à froid : « On perd une fois de plus le fil en seconde période, en prenant trop facilement des essais sur ballon porté. Mais j’ai retrouvé l’état d’esprit neversois, celui où on ne lâche rien. La dernière fois, face à Vannes, ce n’était pas le cas. »

Le public n’a pas encore retrouvé l’équipe qui collection­nait les bonus offensifs la saison dernière mais il revoit peu à peu quelques traits familiers, avec une mêlée solide, une touche qui dérègle l’alignement adverse, de l’ardeur dans les rucks. Pour la flamboyanc­e offensive et la surpuissan­ce des ballons portés, il faudra encore attendre. Le groupe patiemment construit depuis 2017, et qui avait atteint sa plénitude la saison dernière, se rebâtit brique à brique dans un Pro D2 plus sismique que jamais, où les certitudes et les pronostics s’effondrent chaque week-end.

UNE HISTOIRE DE CONFIANCE

Assumé, le choix d’un recrutemen­t en Pro D2 et en Nationale pour remplacer des tauliers partis en Top 14 ou dans les clubs les plus ambitieux de la division explique sans doute cette difficulté à tuer les matchs et à garder la tête froide dans l’étuve du « money time ». Sur ce plan, la victoire face à Béziers aura pu rassurer, avec la prestation solide des néo-Neversois Cleopas Kundiona, Lado Chachanidz­e et Steven David, au diapason des « anciens » Jason-Collin Fraser, Maxence Barjaud, Lucas Blanc ou Kylian Jaminet, dont l’expérience et la ferveur (on pense par exemple au plaquage furieux de l’ailier Lucas Blanc sur le deuxième ligne Madigan en début de seconde période) ont pris une part essentiell­e dans la préservati­on d’une victoire qui chassera quelques migraines avant le voyage à Carcassonn­e. Le staff et les joueurs remettent sur le métier un ouvrage encore imparfait qu’il faudra faire tenir sur les terres rugueuses d’AlbertDome­c, avant une nouvelle réception à risque, face à Agen : « J’espère que cette équipe va enfin comprendre qu’elle peut avoir confiance en elle. Il faut maintenant arriver à gagner à l’extérieur. »

Désormais onzième, l’USON est encore loin du top 6 mais elle peut regarder derrière elle avec un peu moins de nervosité. « On n’est pas dans ce club pour être dans cette position-là », pointe Xavier Péméja, formulant un nouveau voeu : « J’espère être définitive­ment sorti du bas du classement. »

Dans un championna­t sur lequel plane le seul Oyonnax, tout reste possible, y compris pour Nevers : « On le voit encore avec les résultats du week-end. C’est pour ça qu’il ne faut surtout pas lâcher. Ça peut encore bouger, en haut comme en bas. »

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Photo Icon Sport Yoan Cottin et les Neversois ont remporté une victoire capitale dans l’optique de leur mission « remontada ».

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