Lorsque le courage landais prévaut
VENU AVEC DES AMBITIONS AFFICHÉES DE VICTOIRE, LE STADE MONTOIS A ÉTÉ FIDÈLE À SA PAROLE. DANS UN MATCH OU LES DÉFENSES ONT PRIS LE PAS SUR LES ATTAQUES, LE COURAGE ET LA DÉTERMINATION ONT ÉTÉ LES ARMES CLÉS DES LANDAIS.
Plus encore que dans d’autres disciplines le sort d’un match de rugby se joue parfois (et même souvent) sur des détails. Ces petites choses dont on ne mesure pas forcément la gravité au moment de l’acte, mais qui, rétrospectivement, prennent un certain relief et peuvent expliquer bien des choses. Ainsi samedi soir, le tournant de la rencontre contre Montde-Marsan s’est situé à l’heure de jeu (61e). Petite cause, gros effet. L’arbitre brandit un carton à l’invite de Francisco Gorrissen le capitaine vannetais, dont l’activité jusqu’alors avait été exemplaire dans le combat. Une infériorité numérique de dix minutes qui aura coûté le match aux Bretons. Car dans la minute suivante, Garrault sur un temps fort à un mètre de la ligne, porté par les « gros », trouve la terre promise. Jusqu’alors mené 12-3, le Stade montois revient à 12-10 avec la transformation. Les Montois s’enhardissent et neuf minutes plus tard (70e), l’affaire tourne au vinaigre pour les Vannetais avec l’essai de Nacani Wakaya. Du Plessis se fait une joie d’enquiller la transformation. Score final 12-17. Mont-de-Marsan repart dans les Landes avec les quatre points, Vannes pleure son invincibilité perdue à domicile et le manque à gagner et doit se consoler du bonus défensif.
LA BONNE PIOCHE
Dans le contexte du championnat, cette défaite sera sans doute à mettre au compte des profits et pertes de la saison. Il serait néanmoins malséant de jeter l’anathème sur ce collectif vannetais qui, a défaut de concrétiser ses intentions a eu au moins le mérite d’afficher de solides convictions guerrières. Mais tout ceci est encore resté insuffisant. Nous reviennent alors en mémoire les rencontres de Béziers, contre Nevers et à Montauban où certains manquements auront été en vérité les arbres qui masquent la forêt. Le RCV est certainement un collectif crédible pour jouer les troubles fêtes, mais pas encore assez grand et mûr pour nourrir de véritables ambitions. Du moins dans l’instant et au regard de ce qui a précédé lors des treize premières journées de championnat.
Le retour des Montois aura été festif et joyeux dans le car du retour. Patrick Milhet a eu du mal à trouver le réconfort du sommeil. Au lendemain de ce succès, l’homme de barre jetait un regard lucide sur celleci. « À regarder nos statistiques, nous sommes à 42 % d’occupation, 37 % de possession et dix-sept pénalités. Avec de telles stats on ne doit pas gagner. Ce qui nous sauve c’est notre défense, où nous avons mis du coeur, notre pragmatisme de réussir à marquer à chaque fois que nous sommes allés chez eux et notre domination en touche. Ce match va nous permettre de nous relancer. » Grenoble est prévenu.