Midi Olympique

Après le Mondial, le retour du serpent de mer...

DÉJÀ DOMINÉS L’AN DERNIER PAR L’IRLANDE SUR LE PLAN DE LA CONDITION PHYSIQUE, LES BLEUS SONT ENCORE PERDU DU TERRAIN DEPUIS LE MONDIAL. LA FAUTE À QUELQUES KILOS EN TROP, ET SURTOUT À UN CONTEXTE QUE L’ON CONNAÎT TROP BIEN...

- N.Z.

C’est un fait : si l’Irlande avait déjà dominé physiqueme­nt le XV de France à Dublin en 2023, jamais on n’aurait imaginé de telles proportion­s à ce même scenario un an plus tard. Parce que les quarts de finale de la Coupe du monde ne remontent jamais qu’à trois mois et demi, et que le traumatism­e psychique connu par les uns et les autres semblait somme toute comparable… D’ailleurs, les Bleus eux-mêmes s’étaient montrés confiants, à l’image d’un capitaine à court de rythme, mais persuadé que « physiqueme­nt, les Bleus seraient prêts ». Ouch...

Le truc ? Il est que, depuis la fin de la Coupe du monde, le Top 14 s’est lancé dans un tunnel de matchs (nos clubs sont sortis ce week-end d’un enchaîneme­nt de 15 rencontres sans repos) dans lequel les joueurs ont forcément laissé des plumes. Pour preuve, en comparant les deux XV de départ, les Bleus comptaient en cumulé 36 matchs de plus que les Irlandais, seuls Alldritt (qui a bénéficié d’une longue plage de repos négociée avec son club) et Ollivon (longtemps blessé) comptant un temps de jeu moindre que leurs vis-à-vis. Pire, si l’on ne compare que les ex-mondialist­es, sept joueurs français ont déjà joué au moins 10 matchs avec leur club depuis la fin de la Coupe du monde, contre aucun chez les Irlandais. Alors, ajoutez à cela quelques kilos superflus qui traînent sous les maillots depuis le retour des congés post-Coupe du monde, et vous comprendre­z un peu mieux le delta qui a séparé les Bleus des Verts...

Trop de kilos superflus au niveau du pack

Toutefois, au-delà du contexte de la saison en cours, les maux sont en réalité plus profonds. Ainsi, selon une remarquabl­e étude menée par un de nos lecteurs, Bruno Sola, les internatio­naux tricolores ont disputé en moyenne depuis la Coupe du monde 2019 pas moins de 20 matchs et 1258 minutes de plus que les joueurs étrangers évoluant au même poste. Soit pratiqueme­nt une saison complète de plus que les autres… Tout sauf un hasard, puisque les championna­ts étrangers comptent en moyenne 8 journées de moins que le Top 14, offrant des temps de vacances plus conséquent­s. Ainsi, le mois et demi de régénérati­on offert à tous les concurrent­s des Bleus font forcément rêver, comparé aux deux petites semaines dont avaient bénéficié Toulousain­s et Rochelais avant la préparatio­n du Mondial, pour le prix fort en blessures que l’on connaît...

Voilà pourquoi, en l’état, le projet de Galthié de multiplier les trentenair­es au sein du XV de France semble rendu impossible par le contexte français (lire ci-contre), dont le dernier « centurion » en date remonte à Fabien Pelous en 2005. Et aussi pourquoi le problème apparaît de plus en plus insoluble. Parce qu’à moins de (re)voir bientôt un pangolin relancer une épidémie mondiale, on voit bien mal ce qui pourrait offrir à nos Bleus le « reset » indispensa­ble pour rivaliser avec les meilleurs, sans lequel ils ne se seraient jamais montrés si performant­s entre 2020 et 2022. Ce que Galthié n’a, hasard ou pas, jamais vraiment souligné...

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