Midi Olympique

Un projet de jeu entre desseins inanimés et animation inoffensiv­e...

PRIVÉE DES BALLONS DE TURNOVER SUR LESQUELS ELLE AIME S’EXPRIMER DANS LE DÉSORDRE, L’ATTAQUE BLEUE EST APPARUE PLUS QUE JAMAIS BROUILLONN­E ET SANS SOLUTION COLLECTIVE EN L’ABSENCE DE « VOUS-SAVEZ-QUI »...

- N. Z.

Pour son baptême tant que responsabl­e de l’attaque tricolore, Patrick Arlettaz avait probableme­nt rêvé d’une autre soirée… D’abord parce que les Bleus ont évolué à 14 pendant plus d’une heure, ce qui a naturellem­ent eu pour effet collatéral de modifier toutes les structures de jeu et autres circuits offensifs. Mais surtout parce qu’entre une mêlée qui a systématiq­uement recherché la double flexion et une touche qui n’a fourni que 8 ballons d’attaque propres pour 13 gagnés, la ligne de troisquart­s a été logiquemen­t réduite à la portion congrue… Pire, sur une des rares touches correcteme­nt remportées, le « lancement » des Français consistait en une animation destinée à piéger James Lowe, afin de rechercher un «50/22». Une tactique piquée au Leinster qui l’avait utilisée l’an dernier en finale contre La Rochelle, mais sur laquelle le joueur de la province irlandaise ne s’est pas laissé piéger… En conséquenc­e ? Les Bleus n’ont réussi à vraiment lancer le jeu qu’une seule fois, en deuxième période, leur lancement se soldant par une mauvaise transmissi­on entre Danty et Ramos, conséquenc­e logique de courses parties en travers, tandis que les rares coups négociable­s ne l’ont pas toujours bien été. On pense ainsi, par exemple, à cette situation où, sous la pression d’un retour de Tadgh Beirne, Gaël Fickou ne réussit jamais à bien fixer l’arrière Keenan pour Damian Penaud, trop facilement poussé en touche… Au final, les Bleus n’ont jamais réussi à s’exprimer que dans le désordre et l’énergie, réussissan­t à se retrouver autour de leurs vieux principes du « jeu en black » pour permettre à Penaud, bien arrivé dans le dos de Matthieu Jalibert, d’inscrire un essai comme on sauve l’honneur. Et pour le reste, circulez, il n’y a rien à voir, à l’image d’un milieu de terrain pratiqueme­nt inexistant…

JALIBERT-RAMOS, CONNEXION PEU FLUIDE

Pour être tout à fait honnête, il faut dire que ce constat demeurait prévisible. Parce que le projet du XV de France est d’abord fondé sur le jeu dans le désordre et l’exploitati­on des ballons de turnovers et qu’il ne fallait pas être grand clerc pour se douter que l’Irlande en lâcherait peu... Mais surtout parce que celui-ci était construit, depuis quatre ans, autour d’un seul homme, qu’il s’agisse de l’organisati­on des sorties de camp autant que de l’animation offensive en zone de marque. Il était ainsi naturel que son absence se fasse ressentir (lire en page 4)… La bonne nouvelle, au moins ? Elle est qu’à Murrayfiel­d, face à un adversaire moins dense physiqueme­nt, les attaquants tricolores devraient avoir davantage de munitions à se mettre sous la dent. Reste que ces derniers devront aussi régler un dernier détail : la connexion entre Jalibert et Ramos apparaît de moins en moins fluide match après match, puisque la tendance du numéro 10 de l’UBB à porter le ballon réduit d’autant l’influence de l’arrière toulousain. Un autre écueil à régler au plus vite pour Arlettaz…

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