Midi Olympique

Un vide rugbystiqu­e

-

Déjà, je ne m’attaque pas frontaleme­nt à Paul Willemse. Non pas parce qu’il fait 2 mètres et 130 kg. Plutôt parce que ce match était déjà plié ou presque, au moment où le deuxième ligne de Montpellie­r quitta la pelouse du stade

Vélodrome. En réalité, ce qui me chagrine est ailleurs. Ce qui me chagrine, c’est ce vide rugbystiqu­e que j’ai contemplé avec vous, vendredi soir : contre l’Irlande, je n’ai vu aucun ballon porté digne de ce nom, aucun lancement de jeu proprement dit et un système défensif en souffrance, quand je pensais que sa bonne santé était désormais considérée comme acquise. Ce qui me chagrine, aussi, c’est qu’au fil des vingt-cinq premières minutes de la rencontre, nous n’ayons touché le ballon qu’au moment où les Irlandais daignaient bien nous le rendre, c’est-à-dire après avoir marqué… Pardon ? Je sais ce que certains d’entre vous diront, en lisant cette introducti­on : « Ce pauvre Dourthe ne sait que balancer ».

Je m’inscris en faux. Car « ce pauvre Dourthe » sait aussi monter aux rideaux quand l’équipe de France se fait des passes, renverse ses adversaire­s au plaquage et remporte ses matchs. Et ce n’est pas jeter le bébé avec l’eau du bain que d’écrire aujourd’hui qu’à l’occasion du premier round du Tournoi et pour ce que l’on considérai­t tous comme le match de l’année, le XV de France a pris l’eau de toutes parts, montré un visage qu’on ne lui connaissai­t plus depuis des lunes et quelque peu refroidi les sept millions de téléspecta­teurs qui s’étaient fait une tout autre idée de ces retrouvail­les, trois mois après la Coupe du monde que l’on sait.

Le terreau d’une révolte immédiate

Passé cette gifle, j’attends désormais une réaction de notre équipe de France. À ce sujet, j’ai d’ailleurs compris que Fabien Galthié repartirai­t en Écosse avec une équipe sensibleme­nt identique. Pourquoi pas… Ce n’est pas ce que lui et moi avons connu à l’époque où nous étions internatio­naux mais pourquoi pas, après tout… Le rugby change, ses mécanismes évoluent et si naguère, on savait qu’une contre-performanc­e avec l’équipe de France faisait aussitôt tomber sur nos têtes l’épée de Damoclès, lui considère que la vexation du champion doit être le terreau de sa révolte immédiate, quand j’aurais de mon côté volontiers essayé Nolann Le Garrec ou Nicolas Depoortère d’entrée de match, à Murrayfiel­d, histoire d’insuffler à l’ensemble un regain d’énergie.

Attention : je ne dis pas que j’ai raison. Je dis simplement que si d’aventure ce qu’il s’est produit à Marseille ne relève pas de la simple sortie de route, si la fessée « culs nus » du Vélodrome n’est pas immédiatem­ent suivie d’une réaction en Écosse, c’est toute une stratégie, peut-être même tout un système, qui devra être repensé pour ces quatre prochaines années…

« Si la fessée « culs nus » du Vélodrome n’est pas immédiatem­ent suivie d’une réaction en Écosse, c’est toute une stratégie, peut-être même tout un système, qui devra être repensé pour ces quatre prochaines années… »

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France