Des frissons et une frayeur
ÉCOSSE ÉPOUSTOUFLANT EN PREMIÈRE PÉRIODE, LE XV DU CHARDON A FINALEMENT BRILLÉ PAR SON INCONSTANCE ET SON INDISCIPLINE. NÉANMOINS, IL DÉCROCHE UN SUCCÈS PRÉCIEUX À CARDIFF.
L’Écosse peut s’accrocher à son rêve. Celui de bousculer la hiérarchie dans ce Tournoi des 6 Nations en venant jouer des coudes pour la victoire finale. Elle peut aussi savourer ce succès à Cardiff puisque c’est seulement le troisième de l’histoire du XV du Chardon depuis que le pays de Galles joue au Millenium devenu Principality Stadium. Voilà qui permet de mieux apprécier cette victoire écossaise en terres galloises. Et pourtant, c’était la soupe à la grimace dans les rangs de la bande de Gregor Tonwsend au coup de sifflet final.
Il est toujours difficile de savourer un succès d’un point après avoir mené 27 à 0 en début de seconde période. En effet, après avoir été brillants pendant un peu plus de quarante minutes de jeu, les coéquipiers de Finn Russell ont perdu le fil, le contrôle du ballon et leurs nerfs. La copie brillante s’est transformée en un incroyable brouillon en raison notamment d’une indiscipline concrétisée par seize pénalités concédées et deux cartons jaunes reçus en seconde période. Les Écossais pouvaient être soulagés que l’arbitre Ben O’Keeffe ne siffle pas une dixseptième pénalité pour un plaquage qui semblait pourtant haut qui aurait permis aux Gallois de tenter la pénalité de la victoire. « Pour être honnête, nous sommes un peu déçus », soufflait le capitaine Finn Russell. La victoire est belle mais notre seconde période ne peut pas nous satisfaire. Notre discipline était médiocre et les deux cartons ont permis aux Gallois de revenir dans le match. Après avoir marqué cet essai en début de seconde période, je pense que nous avons été suffisants, pensant certainement que le match était terminé. »
TOWNSEND VEUT RESTER POSITIF
Alors qu’elle veut monter en puissance et démontrer qu’elle progresse suffisamment pour tenir tête aux meilleures équipes de la compétition, l’Écosse est retombée dans cette inconstance qui lui colle trop souvent aux crampons pour être un prétendant sérieux à la victoire fi- nale. Gregor Townsend se retrouvait donc dans une position inconfortable devant une équipe à deux visages.Tout d’abord con- scient que la rencontre aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, en raison notamment de l’indiscipline de ses hommes, à l’image de Sam Skinner (quatre pénalités) ou de Zander Fagerson (trois pénalités), il a dû surtout rappeler que son équipe était sortie victorieuse de ce premier match : « C’est drôle. Beaucoup de nos joueurs sont déçus mais nous essayons de leur dire que c’est une victoire importante pour la suite de cette compétition. Il faut aussi se rappeler que nous ne gagnons pas souvent ici. »
Conserver ce petit point d’avance en pleine tempête, en s’offrant même une dernière occasion d’essai, pourrait finalement être fondateur avant de recevoir la France. C’est en tout cas l’espoir de Gregor Townsend.