Quesada a frôlé l’entrée impériale
ITALIE JAMAIS LES ITALIENS N’AVAIENT AUSSI BIEN RÉSISTÉ AU XV DE LA ROSE. ILS ONT MÊME MARQUÉ TROIS ESSAIS CONTRE DEUX. QUESADA A MANQUÉ DE PEU UNE ARRIVÉE HISTORIQUE.
Gonzalo Quesada n’a donc pas commencé sa carrière de sélectionneur par un succès historique. Il s’en est fallu de peu, trois points, plus faible écart entre les deux nations de l’Histoire. trois points qu’est-ce que c’est ? Une pénalité manquée par Tommaso Allan, ou le forfait d’Ange Capuozzo victime d’une gastro-entérite le vendredi. Le Toulousain aurait peut-être réussi un exploit personnel de plus qui aurait tout changé. Après tout son alter ego Monty Ioane l’a réussi à la dernière minute en laissant son bristol au malheureux Dingwall (mais l’Angleterre qui menait 27-17 était sûre de gagner). On le sait, avec ces deux talents supérieurs alignés ensemble, l’Italie peut trouver des ouvertures et faire bousculer des hiérarchies. Sans cette doublette, elle a besoin de trop d’alignements de planète pour viser l’excellence.
MAGNIFIQUE ESSAI D’ALLAN
Mais l’Italie menait à la pause, pour la troisième fois en 31 matchs contre l’Angleterre. En plus, elle a marqué trois essais contre deux, mais elle a encore baissé pavillon. L’ancien entraîneur du Stade Français est resté sobre : « Je suis déçu par le résultat mais fier de mes joueurs. Ce qui m’a plu c’est que je n’ai pas vu après le match des joueurs qui étaient satisfaits de cette courte défaite. En deuxième période, l’Angleterre nous a privés de ballon et tout fut plus difficile. Il y a un peu tout à améliorer, mais ce qui est intéressant, c’est qu’on a marqué deux beaux essais en première période et qu’on a montré par moments l’équipe qu’on voulait être ». Paolo Garbisi a réussi quelques beaux lancements de jeu, deux bons renversements côté fermés par exemple. L’essai d’Allan fut une merveille, une attaque placée de 70 mètres, limpide comme de l’eau de source : une deux Garbisi-Brex, puis un une- deux Allan-Menoncello avec Pani en leurre extérieur pour finir d’aspirer le dernier défenseur anglais. Le premier ne fut pas mal non plus avec une superbe belle passe après contact d’Ignacio Brex pour Michele Lamaro qui vint transpercer le rideau blanc et servir Allessandro Garbisi à son intérieur. Le jeune demi de mêlée s’en vint conquérir l’en-but, dans une clameur digne du Cirque Maxime. On insiste sur le premier centre de la Nazionale, car cet Ignacio Brex fut souvent la cible de critiques ces derniers temps. L’ancien international argentin des moins de 20 ans est parfois décrit comme un joueur d’impact au petit pied. On a compris pourquoi Quesada compte le mettre au service de ses idées. « On sait qu’on aurait pu faire mieux cet après-midi. On ne se cherche pas d’excuses, mais on n’a pas eu beaucoup d’entraînements pour préparer ce match […] Je suis sûr qu’avec une semaine d’entraînement en plus on peut faire mieux, même contre l’Irlande », a martelé le sélectionneur de l’Italie, conscient qu’à ce poste si exposé aux revers, il faut savoir maintenir l’espoir coûte que coûte.