Une peur qu’il a fallu surmonter
ANGLETERRE LES ANGLAIS ET LEURS CINQ DÉBUTANTS ONT ÉTÉ CHAHUTÉS MAIS ILS ONT SU POSER LEUR PATTE SUR LA DEUXIÈME PÉRIODE ET RENVERSER LE SCORE. APRÈS DES TÂTONNEMENTS, LEUR DÉFENSE A SU TROUVER SON POUVOIR ASPHYXIANT.
L’Angleterre et ses cinq néophytes n’ont pas fumé la pipe à Rome. Elle était menée 17-14 à la pause par une Italie euphorique. Les conditions étaient réunies pour l’événement historique, mais le XV de la Rose a su éviter le pire, et pour une équipe aussi renouvelée, ce n’est finalement pas si mal.
Les hommes de Steve Borthwick ont au moins réussi leur deuxième mi-temps, sans produire un festival spectaculaire, évidemment, mais en proposant un modèle de jeu d’occupation et de pression.
L’INFLUENCE DE FELIX JONES
C’est finalement la défense anglaise qui a gagné cette partie plus angoissante qu’on ne l’aurait cru. Les Blanc ont proposé des montées sévères, des chocs dominants et surtout, une façon de venir couper les lignes de passes adverses pour empêcher les Italiens de réussir leurs offloads. Voilà comment l’Angleterre a mis la main sur ce match pas très bien embarqué jusqu’à signer un 13-0 qui a assommé la « Nazionale ». Pendant près de vingt minutes, les Italiens n’ont plus vu le jour, asphyxiés par ce verrou anglais, jusqu’à multiplier les fautes de main et s’offrir aux grattages.
Borthwick a choisi de travailler avec un nouveau spécialiste de la défense, Felix Jones, un ancien international (furtif) irlandais qui s’est fait une jolie réputation dans le staff des Springboks. Il a participé aux deux titres mondiaux des Sud-Africains et il est censé amener une nouvelle organisation à ce XV de la Rose. La première mi-temps ne fut pas une réussite pour lui, ce fut clair sur le premier essai des Italiens qui vit Ollie Chessum se jeter à vide. L’échec de son intervention combinée au fait qu’elle ne fut pas suffisamment soutenue par la vague de ses coéquipiers provoqua un déséquilibre fatal. Sur le second essai aussi, on a senti Daly « déconnecté » de la montée défensive requise. Il restait donc des réglages et des réflexes à assimiler aux Anglais pour approcher l’efficacité de- mandée par Jones, adepte de montées agressives, avec pas mal de « blitz » pour produire des collisions dominantes et des turnovers, dans la foulée. « Nous avons joué comme une équipe qui n’a eu que trois sessions d’entraînement derrière elle. Alors tout n’a pas été parfait, mais gagner un premier match avec cinq débutants dans le groupe, et se sortir d’un après-midi qui avait mal commencé, c’est finalement encourageant. Il y a donc des choses positives à tirer de cette rencontre, même si c’est vrai, nous avons été maladroits par moments », déclarait Steve Borthwick. L’ancien coach de Leicester ne s’est pas goinfré d’actions de grande envergure, c’est une certitude. Il aura apprécié à coup sûr la première apparition de Roots (lire ci-dessous) et celle de Tommy Freeman, l’ailier de Northampton, vraiment très incisif chaque fois qu’il a reçu un ballon de qualité.