Première historique pour les Bordelais
BORDEAUX-BÈGLES AU BOUT DU SUSPENSE, LES GIRONDINS SE SONT IMPOSÉS POUR LA PREMIÈRE FOIS DE LEUR HISTOIRE SUR LA PELOUSE DU RCT.
Quelle réponse des Bordelais ! Après la désillusion face au Stade français, ils s’étaient promis de réagir face à Toulon, sur la pelouse de Mayol, où l’UBB n’avait jamais réussi à s’imposer. Le défi était de taille pour cette équipe amputée de ses internationaux mais aussi de plusieurs avants (Coleman, Petti, Sadie), si importants ces dernières semaines, contraints de rester à l’infirmerie. Yannick Bru en avait appelé à l’esprit de corps pour trouver de nouvelles ressources et ainsi montrer un visage plus conquérant avant une semaine de repos tant attendue. Sans parler de résultat, il avait prévenu ses hommes qu’il voulait un autre comportement sur le terrain : « On a envie de terminer ce bloc par une performance positive. Quand je dis ça, ce n’est pas lié de manière inconditionnelle au résultat. C’est être conforme à ce qu’on a envie d’être, fidèles à nos principes de jeu, de prise de décisions, d’efforts… » Pour cela, il voulait voir « de la conviction et de l’humilité. » Il aurait aussi dû évoquer la discipline. Sous pression constante pendant le premier acte, les Girondins n’ont pas pu capitaliser sur une avance de sept points obtenue quasiment dès le coup d’envoi sur un contre de Madosh Tambwe. Les coups de sifflet se sont enchaînés contre les Bordelais pendant le premier acte. Ils ont été condamnés à défendre (sept pénalités et un carton jaune lors des quarante premières minutes). Malgré un sens du sacrifice louable devant leur en-but, ils finissaient par craquer à trois reprises en une mitemps.
LA RÉPONSE D’UN COLLECTIF
Face à cette avalanche de pénalités, l’UBB n’a eu que des miettes à se mettre sous la dent, avec quelques charges intéressantes de l’inévitable Tevita Tatafu. Mais les mots de leur manager n’étaient pas vains. Les Bordelais n’abandonnaient pas malgré les vagues toulonnaises. Ils parvenaient même à recoller en début de seconde période, en concrétisant leur première incursion dans les vingt-deux mètres adverses par l’intermédiaire de Romain Latterrade.Yannick Bru voulait savoir comment ses hommes allaient se comporter dans les moments difficiles. Ils ont répondu favorablement à ce test de caractère, se rassurant sur les choses qui ne demandent pas de talent comme la discipline (seulement trois pénalités en seconde période). Ils ont certes été brouillons par moments, alternant fulgurances et incroyables erreurs techniques (sans oublier de nombreux en-avants), mais ils ont continué de croire en eux, ne baissant jamais les bras même après le doublé de Leicester Fainga’anuku. C’était encore cette furieuse envie de résister qui permettait à l’UBB de reprendre l’avantage à quatre minutes du coup de sifflet sur un contre mené par le diabolique Madosh Tambwe et une finition parfaite de Nicolas Depoortere. Un coup de poignard qui ressemblait étrangement à celui qu’ils avaient reçu une semaine plus tôt par les Parisiens. C’est la réponse que Yannick Bru et les Bordelais attendaient, celle d’un collectif.