Midi Olympique

La victoire se forge aussi dans la douleur

- Par Romain ASSELIN

LA ROCHELLE HABITUÉ À TENIR LE BALLON PENDANT LA PREMIÈRE MOITIÉ DE SAISON, LE VICE-CHAMPION DE FRANCE A CETTE FOIS DÉFENDU SA LIGNE BEC ET ONGLE POUR VAINCRE LE TANK ADVERSE. LE GENRE DE SUCCÈS QUI COMPTE DOUBLE.

Ecorché vif. Une grosse demi-heure après le coup de sifflet final, samedi soir, dans les entrailles de Deflandre, Thomas Lavault portait encore sur son visage les stigmates d’un combat acharné. Il faut dire que le deuxième ligne internatio­nal ne s’est pas ménagé, terminant cette guerre des tranchées avec 19 plaquages, meilleur total du match. Et donc de son équipe qui en a totalisé contre Montpellie­r la bagatelle de 225. C’est simple, jamais cette saison le Stade rochelais ne s’était autant employé sans ballon.

De loin l’équipe de la division présentant le meilleur taux de possession (57 %) et d’occupation (55 %) au coup d’envoi, La Rochelle les a fait fondre face au MHR. Respective­ment 43 % et 41 % sur l’ensemble du match. Et, plus que le banc héraultais en 7-1, c’est surtout le résultat d’un changement de cap entrepris au changement d’année civile. Déjà perceptibl­e sur les pelouses de Pau et Toulon. « Comme à Toulon, la clé c’était la défense,

appuie Lavault. Il fallait rester solidaire, garder le cap et se serrer les coudes au bord de la ligne. On a réussi à le faire pendant 80 minutes, c’est une bonne chose. »

Toujours pas de « clean-sheet », certes. Mais la formation de Ronan O’Gara surfe sur une jolie dynamique défensive, avec un seul essai concédé sur chacune de ses quatre dernières sorties en Top 14.

IL N’Y A PAS SI LONGTEMPS, LA ROCHELLE AURAIT « CRAQUÉ »

Face à Montpellie­r et son char d’assaut, les Rochelais ont peut-être gagné plus qu’un simple match. Ou quand s’épanouir dans la souffrance forge le

caractère. « On n’était pas loin de craquer. Mais on retient la force mentale du groupe, cette cohésion qui fait qu’on ne craque pas et qu’on reste solides jusqu’au bout, salue l’hyperactiv­e recrue Judicaël Cancoriet, aux galons de capitaine confortés. Ça montre aussi l’état d’esprit du groupe, ça nous resserre devant. On sait que c’est souvent notre défense qui va nous faire gagner des matchs, c’est encore le cas. »

Et Sébastien Boboul aussi, d’applaudir : « Malgré les internatio­naux en moins, les blessures (Skelton, Nowell), la défaite à Toulon, les joueurs ont répondu présent […] même s’il y a eu pas

mal de plaquages ratés (38, N.D.L.R), il y a toujours quelqu’un derrière pour rattraper le coup. » Comme sur ce repli impeccable de Teddy Thomas (25e), acclamé. Alors qu’importe si le double tenant du titre de la Champions Cup n’a encore jamais mis un seul orteil dans le wagon des qualifiabl­es après quatorze journées de championna­t. Satisfait de la résilience des siens, l’entraîneur de l’attaque s’accommode bien volontiers de cet inédit « rôle de chasseur ». D’autant que les proies sont à bout portant.

 ?? ?? À l’image de Thomas Lavault, les Rochelais très souvent sous pression ont plaqué à tour de bras devant leur ligne. Photo IconSport
À l’image de Thomas Lavault, les Rochelais très souvent sous pression ont plaqué à tour de bras devant leur ligne. Photo IconSport

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