Midi Olympique

Des Palois verts de honte

- S.V.

PAU BIEN QUE CAPABLES DE MARQUER DE SUPERBES ESSAIS, LES PALOIS ONT LITTÉRALEM­ENT OUBLIÉ DE DÉFENDRE, GÂCHANT AINSI UNE ENTAME TONITRUANT­E OÙ ILS MENAIENT 14-0.

Si la Section paloise avait déjà connu de douloureux déplacemen­ts (Bayonne, Toulon ou Oyonnax) où elle avait encaissé plus de trente points, elle n’avait encore jamais connu de faillite collective à domicile. À la rigueur, il y avait eu ce match contre la Rochelle, perdu 20 à 29. Mais au vu du standing de l’adversaire et de la belle opposition que les Palois avaient offerts, on pouvait pardonner aux Béarnais.

Ces excuses risquent d’être beaucoup plus difficiles à trouver pour cette nouvelle défaite à domicile qui, cette fois, fait figure de déroute. Pas sur le plan offensif. Car comme à son habitude, la Section a été redoutable en attaque. Elle a d’ailleurs très bien entamé cette partie, cueillant les Castrais à froid par deux essais de Robson et de Gailleton. 14-0 en sept minutes, que demandait le peuple ? De défendre sa ligne, et de garder les Castrais dans leur camp. Sauf qu’au quart d’heure de jeu, les Castrais avaient remis les compteurs à zéro par deux essais de Botitu et Popelin. Tout était à refaire…

TRENTE PLAQUAGES MANQUÉS

Alors oui, cela n’a pas freiné la Section dans ses ambitions de jeu. Elle marqua d’ailleurs un bel essai par Maddocks peu avant la demi-heure de jeu grâce à une belle interventi­on d’Attisogbe. Le problème, c’est que les Palois ont complèteme­nt oublié de défendre. Transpercé­s de toutes parts, les Béarnais ont terminé la rencontre avec 30 plaquages ratés. De quoi provoquer l’ire du manager Sébastien Piqueronie­s, encore dans une colère noire au moment de la conférence de presse : « J’ai la sensation d’être ridicule. Ça, c’est l’analyse à chaud. Fier de ce que la Section peut faire pendant douze minutes, et honte de ce que la Section peut faire pendant les soixante-huit autres restantes. J’ai un gros sentiment de honte. Je me sens ridicule. » Une sortie de route qui effacerait presque la bonne prestation des Palois à Montpellie­r la semaine précédente : « La défense, c’est le symbole de la dureté d’une équipe. Je pensais avoir préparé mon équipe à faire un match dur, et ce soir j’ai honte d’avoir fait partie d’une Section molle. C’était le point fort du match de Montpellie­r, où on a des scories, mais on avait de l’état d’esprit. » Le capitaine Beka Gorgadze ne pouvait que souscrire aux mots durs de son manager : « Seb eu les bons mots, et j’espère que tout le monde ressent la même chose, de la honte. On n’a pas mis ce qu’il fallait. Dès qu’ils avaient le ballon, on a subi, on n’était pas rudes. Inconsciem­ment on a lâché. Comme on marquait facilement, on a cru que ça allait être facile. Mais ça ne se passe pas comme ça. » Après pareille déroute, le fait que la Section paloise quitte le top 6 pour la première fois de la saison est anecdotiqu­e : « Quand on prend cinq essais à la maison, on ne mérite pas d’être dans le top 6, pestait Piqueronie­s. Heureuseme­nt qu’on en est éjectés d’ailleurs. J’ai trop de respect pour le rugby pour savoir qu’on doit mériter ce que l’on obtient. » La remise en question est de mise, au pied des Pyrénées…

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