Midi Olympique

La métamorpho­se aixoise

- Par Denis GHIGO

LEADERS ACTUELS DU PRO D2, LES AIXOIS ONT SU TIRER LES CONSÉQUENC­ES DES PRÉCÉDENTE­S SAISONS POUR ABORDER DIFFÉREMME­NT CE NOUVEL EXERCICE ET EFFECTUER DES CHANGEMENT­S CLAIRS ET EFFICACES.

Ambitieux, les Aixois ont su toujours l’être depuis maintenant plusieurs saisons sans pour autant atteindre leur objectif de terminer dans le top 6. Et, après une dernière saison « mi-figue mi-raisin », ils ont décidé de changer radicaleme­nt certains aspects de leur rugby à tous les niveaux et cela semble fonctionne­r plutôt bien après dix-huit journées disputées puisqu’ils occupent le fauteuil de leader et qu’ils possèdent quatorze points d’avance sur le septième. Autant dire que les Noirs sont bien lancés pour disputer les phases finales à douze journées de la fin. Comment en est-on arrivé à ce résultat ? Dans un premier temps, l’effectif aixois, depuis trois saisons, a complèteme­nt été choisi par Mauricio Reggiardo aidé en cela par Paul Lepert, responsabl­e de la cellule de recrutemen­t du club. Le tout suivi par un président Denis Philipon qui fait totalement confiance à cette structure pour mener à bien ses choix. Les arrivées de joueur tels que Teimana Harrison, Josh Tyrell, Arthur Coville, Jimmy Gopperth, Thomas Salles, Inga Finau ou encore Sione Tui, Mathias Colombet, Thomas Francis, Théo Hannoyer ont permis au groupe de s’étoffer et de prendre de l’épaisseur mais aussi de l’expérience surtout dans des matchs serrés où les moindres détails comptent double. On l’a constaté sur les fins de matchs à Béziers ou face à Brive. Les saisons passées, Aix aurait sans doute perdu ces duels et cette fois-ci, la pièce est tombée du bon côté et ce n’est pas un hasard. Des joueurs voulus et choisis par un staff stabilisé également. Certes, Stéphane Glas a été remplacé par Julien Dupuy mais Rémy Ladauge et Jacques Delmas sont restés et ce staff XXL semble extrêmemen­t soudé et uni pour une seule quête en bout de ligne. Et puis avec ces particular­ités bien distinctes, il y a eu également et surtout une évolution dans le rugby des Aixois.

UN JEU PLUS OFFENSIF

Une nouvelle philosophi­e de jeu a été prônée avec un jeu plus offensif sur un terrain synthétiqu­e de MauriceDav­id. Julien Dupuy a été aussi enrôlé pour dynamiser et mettre en place ce jeu plus attractif, plus vif, plus rapide avec des alternance­s sans oublier de conserver un niveau défensif fort et exigeant qui contrarie l’adversaire. Hormis l’exception face à Grenoble, les Aixois ont toujours été prompts à bien défendre lors de chaque confrontat­ion. Une remise en question forcément pour le staff avec les joueurs anciens et nouvelleme­nt arrivés pour un résultat très satisfaisa­nt. « On a senti qu’il fallait, nous le staff, évoluer avec les joueurs, évoque le manager général Mauricio Reggiardo. Personnell­ement, j’avais une vision du rugby plus pragmatiqu­e, moins offensive et je me suis bien entendu remis en question pour améliorer ce qui n’allait pas. Il fallait être plus protagonis­te de notre jeu sur notre terrain. Nous avions jusque-là peut-être un jeu plus restreint et c’est vrai qu’il nous a paru important de changer et d’adapter notre jeu. Dans notre management aussi, nous avons évolué en responsabi­lisant plus les leaders du groupe et tous les joueurs se sont approprié le projet de jeu et cela fonctionne plutôt bien. Et cela fait partie des changement­s positifs qui ont amélioré les choses. Si l’on ajoute à cela, un super état d’esprit de tout le groupe, un staff connecté, tout le monde travaille bien et pousse dans le même sens pour permettre à Provence Rugby d’atteindre ses objectifs. »

On doit aussi citer l’apport des jeunes joueurs issus du centre de formation qui se sont mis au diapason de l’équipe sans trembler et avec un certain talent. Les Charly Gambini, Malohi Suta, Léo Drouet ou encore Hugo Navizet s’intègrent à merveille dans les différents projets de jeu et apportent leur pierre à l’édifice. Ajoutons et mettons également en avant une très forte unité au niveau du club et ce, à tous les étages. L’ambition est omniprésen­te, le travail, l’humilité restent ancrés dans l’ADN des Aixois, le public vient de plus en plus remplir les tribunes du stade Maurice-David, les retransmis­sions de Canal + se multiplien­t. La réussite sportive n’y est pas étrangère mais tous ces aspects font que Provence Rugby a réussi sa métamorpho­se, sa révolution interne avec une efficacité qui n’était pas évidente au départ. On peut parler d’une véritable cohésion à tous les niveaux et sur le plan sportif, les améliorati­ons apportées ont porté leurs fruits. Depuis la première journée, Provence Rugby a toujours été classée parmi le top 6. Aujourd’hui, avant d’aller défier Agen puis de recevoir Vannes dans la foulée, les Aixois ont largement mérité d’occuper ce fauteuil de leader. Ils ont tout mis en oeuvre pour y arriver ! À douze journées de la fin du championna­t, peut-être vont-ils même monter le curseur de leur ambition pour terminer dans le top 4, voire dans le top 2. Si tel était le cas, Provence Rugby pourrait ensuite, pourquoi pas, rêver à un avenir plus grand, plus haut. À l’étage supérieur…

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Adrien Lapègue et les Aixois réalisent une première moitié de saison de très haut vol. Photo Icon Sport

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