Le plan Lecuyer de la relance
UN NOUVEAU PRÉSIDENT PRENDRA LA RELÈVE EN JUIN AVEC UN PLAN DE DÉVELOPPEMENT INNOVANT SUR L’IDÉE D’UN CLUB POURVOYEUR DE RESSOURCES HUMAINE.
L’équipe de Massy a réalisé un mauvais précédent : pour la première fois depuis quatre ans, un relégué de Pro D2 a été envoyé dans la queue du classement. Budget en baisse, masse salariale limitée à 700 000 euros, effectif réduit lancé dans une opération commando, et nombre de blessures trop important ont provoqué sa chute dans la hiérarchie. Le club essonnien traverse une période délicate. Un plan de rétablissement a été imaginé, et c’est Philippe Lecuyer qui le pilotera. Ce dirigeant de la société DEF (Détection électronique française), partenaire du club depuis dix ans, deviendra président au mois de juin. Sa société familiale, créée par son père, et qu’il développe depuis 40 ans, est devenue un leader européen dans son domaine. Elle s’occupe du chantier de reconstruction de Notre-Dame. Elle emploie 2 600 salariés. Elle est implantée à Massy. « Je représente une catégorie de chefs d’entreprise très attachés à leur territoire, mais qui n’ont pas forcément accès à la population de leur banlieue. Ils ne recrutent pas naturellement dans cet espace social, alors qu’il est très riche, explique-t-il. Mon idée, pour emmener des partenaires au club, c’est de lui rajouter une fonction « ressource Humaine ». Il faut s’intéresser au joueur et à son avenir professionnel, en faisant le lien avec des entreprises qui peuvent apporter des formations et des carrières. Nous avons besoin de créer un lien innovant avec notre environnement économique. »
Pour développer son plan, Philippe Lecuyer a monté un petit groupe de travail avec quelques personnalités, dont l’ancien président François Guionnet. Il s’est aussi tourné vers les grandes écoles du plateau de Saclay pour l’étendre à leur réflexion. Sur le plan sportif, comme de coutume à Massy, ce plan de redressement s’appuie sur la qualité de la formation locale. Et d’essayer de remonter le club en Pro D2 avec une proportion de 40 % de joueurs formés sur place. Ce qui a déjà été fait dans des proportions plus ou moins identiques par le passé, mais sans jamais parvenir à stabiliser le club dans la deuxième division professionnelle. Paradoxalement, ce nouveau projet est lancé alors que ce club de Massy, en raison d’un budget décroissant, avait été contraint de réduire un peu la part donnée à la formation. « L’équation à résoudre n’est pas facile, mais tout s’enclenche, répond Philippe Lecuyer, qui avance un budget prévisionnel en augmentation de deux cent mille euros par rapport à celui de cette saison, passant de 3,7 à 3,9 millions d’euros. Je vais un peu augmenter ma contribution, mais cette augmentation sera surtout le fait de l’engagement de nouvelles entreprises intéressées par ce projet. » Reste à trouver le manager qui coordonnera l’équipe première, puisque Jean-Baptiste Dimartino a annoncé son départ. G. C.