Midi Olympique

Le SOS de Saint-Malo

FÉDÉRALE 2 LA RÉUSSITE DES MALOUINS LES PLACE EN POSITION DE PRÉTENDANT­S À LA MONTÉE EN FÉDÉRALE 1. MAIS LEURS INFRASTRUC­TURES ASSEZ INDIGENTES LES LIMITENT.

- Par Guillaume CYPRIEN

Paradoxale­ment, le dernier succès des Malouins obtenu sur la pelouse du Rheu a rappelé leur extraordin­aire précarité. Ils sont donc premiers de poule, ce qui est déjà une petite performanc­e, puisqu’ils sont arrivés seulement la saison dernière dans la division. Ils ont donc aussi la peau assez épaisse, puisqu’ils ont réussi à maîtriser ce derby électrique sur le terrain de leurs voisins (1830). L’équipe tourne à plein régime. En toute logique, elle sera donc l’une des prétendant­es à la montée en Fédérale 1.

Mais sous le couvercle de sa réussite, la faiblesse des structures du club contraste complèteme­nt. Son stade de l’Hippodrome de Marville n’est pas homologué pour la Fédérale 2, division dans laquelle il joue avec une dérogation fédérale. L’ensemble des licenciés ne dispose que d’un seul terrain d’entraîneme­nt. La salle de musculatio­n à l’extérieur, les joueurs la partage avec des usagers. Les bureaux, l’espace réceptif, tout tient du bricolage. Monter en Fédérale 1 dans ces conditions ? « C’est impossible et impensable, commente sans fard le manager Jordi Rougé. Et cela pose des questions. Et si nous devions l’obtenir, que se passerait-il ? Soit on trouvera une solution de déménageme­nt, soit on refusera la montée et alors on cassera complèteme­nt la dynamique. Nous sommes à la croisée des chemins. »

AVEC LE FOOT ?

Ce problème des infrastruc­tures, les rugbymen malouins les font remonter depuis longtemps auprès de leur municipali­té. Des petites concession­s ont été accordées et sur ce stade où ils ont commencé en utilisant une charrette de poissonnie­rs pour proposer une buvette aux sympathisa­nts, des solutions « provisoire­s durables » ont été imaginées, jusqu’à cette tribune de vingt places en position debout qui résume, à elle seule, la limite actuelle. « On ne peut plus bricoler comme cela, explique le président Guy Vilon. Nous devons nous développer ou alors le soufflet retombera. À l’heure actuelle, si nous montions, nous ne serions pas acceptés par la Fédération. Ce n’était pas une ambition immédiate mais voilà, il se passe quelque chose. Donc on travaille sur cette possibilit­é. La Mairie semble percevoir nos besoins. Elle a évoqué un projet de stade, il y a eu des réunions. Mais ce projet, qui est seulement une idée à ce jour, s’il était mené à son terme, ne serait pas achevé avant plusieurs années. Si nous montions, la seule solution serait de jouer sur le terrain du club de football et pour l’instant, on ne nous renvoie au- cun signe positif. Nous ne savons pas de quoi l’ave- nir est fait. »

 ?? Photo XV Corsaire ?? Les Malouins, qui dominent franchemen­t leur poule de Fédérale 2, jouent sur des installati­ons obsolètes. Une limite structurel­le dont les dirigeants s’inquiètent.
Photo XV Corsaire Les Malouins, qui dominent franchemen­t leur poule de Fédérale 2, jouent sur des installati­ons obsolètes. Une limite structurel­le dont les dirigeants s’inquiètent.

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