Le SOS de Saint-Malo
FÉDÉRALE 2 LA RÉUSSITE DES MALOUINS LES PLACE EN POSITION DE PRÉTENDANTS À LA MONTÉE EN FÉDÉRALE 1. MAIS LEURS INFRASTRUCTURES ASSEZ INDIGENTES LES LIMITENT.
Paradoxalement, le dernier succès des Malouins obtenu sur la pelouse du Rheu a rappelé leur extraordinaire précarité. Ils sont donc premiers de poule, ce qui est déjà une petite performance, puisqu’ils sont arrivés seulement la saison dernière dans la division. Ils ont donc aussi la peau assez épaisse, puisqu’ils ont réussi à maîtriser ce derby électrique sur le terrain de leurs voisins (1830). L’équipe tourne à plein régime. En toute logique, elle sera donc l’une des prétendantes à la montée en Fédérale 1.
Mais sous le couvercle de sa réussite, la faiblesse des structures du club contraste complètement. Son stade de l’Hippodrome de Marville n’est pas homologué pour la Fédérale 2, division dans laquelle il joue avec une dérogation fédérale. L’ensemble des licenciés ne dispose que d’un seul terrain d’entraînement. La salle de musculation à l’extérieur, les joueurs la partage avec des usagers. Les bureaux, l’espace réceptif, tout tient du bricolage. Monter en Fédérale 1 dans ces conditions ? « C’est impossible et impensable, commente sans fard le manager Jordi Rougé. Et cela pose des questions. Et si nous devions l’obtenir, que se passerait-il ? Soit on trouvera une solution de déménagement, soit on refusera la montée et alors on cassera complètement la dynamique. Nous sommes à la croisée des chemins. »
AVEC LE FOOT ?
Ce problème des infrastructures, les rugbymen malouins les font remonter depuis longtemps auprès de leur municipalité. Des petites concessions ont été accordées et sur ce stade où ils ont commencé en utilisant une charrette de poissonniers pour proposer une buvette aux sympathisants, des solutions « provisoires durables » ont été imaginées, jusqu’à cette tribune de vingt places en position debout qui résume, à elle seule, la limite actuelle. « On ne peut plus bricoler comme cela, explique le président Guy Vilon. Nous devons nous développer ou alors le soufflet retombera. À l’heure actuelle, si nous montions, nous ne serions pas acceptés par la Fédération. Ce n’était pas une ambition immédiate mais voilà, il se passe quelque chose. Donc on travaille sur cette possibilité. La Mairie semble percevoir nos besoins. Elle a évoqué un projet de stade, il y a eu des réunions. Mais ce projet, qui est seulement une idée à ce jour, s’il était mené à son terme, ne serait pas achevé avant plusieurs années. Si nous montions, la seule solution serait de jouer sur le terrain du club de football et pour l’instant, on ne nous renvoie au- cun signe positif. Nous ne savons pas de quoi l’ave- nir est fait. »