Midi Olympique

Et c’est reparti comme en 2007 !

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Les temps sont rudes, pour le rugby. Le jeu se meurt, rabougri par des règles savamment détournées pour profiter toujours un peu plus aux défenses, faisant la part belle aux équipes portées sur la et le jeu au pied. Et tant pis pour le spectacle… La preuve ? Elle est que les Springboks - ces Grands Satans du rugby mondial qui seraient dans un monde parallèle les ennemis du Bien incarné par les All Blacks viennent de gâcher la fête que tout le rugby français attendait, s’adjugeant à Saint-Denis un nouveau titre mondial au bout d’une finale davantage marquée par les polémiques arbitrales que par les essais. Si, les essais, vous savez : cet artefact du jeu de rugby qui vaut cinq points mais que les Boks n’ont une fois de plus pas eu le snobisme de marquer en finale, histoire d’enjoliver un tant soit peu leur main basse sur le trophée Webb-Ellis, brandi par un sélectionn­eur unanimemen­t détesté en dehors de ses propres frontières… Sauf que, de tout cela, le rugby français se moque. Certes, l’échec de l’équipe nationale l’a marqué dans son orgueil, mais bon… Les Bleus ont démontré pendant la compétitio­n qu’ils restaient capables de battre les Blacks, sauvant leur image ainsi que leur honneur. Si bien que, dans les clubs du Top 14, l’argent coule à flots dans le sillage de nouveaux investisse­urs, attirés par la jolie image de ce drôle de sport. Les « amateurs » crèvent en parallèle, faute de moyens suffisants pour assumer leurs rêves de grandeur ? Après nous le déluge, mes amis ! Et voici que, attirés par l’art de vivre à la française autant que par les salaires du Top 14, des stars étrangères débarquent semaine après semaine dans l’Hexagone en quittant leurs championna­ts toujours plus exsangues financière­ment, comme si la manne devait ne jamais se tarir… De quoi parle-t-on, nous demanderez-vous ? Oh, pas de l’actualité, mais bien de ce qui s’est passé dans notre rugby, il y a quinze ans. Et qui revient, depuis quelques mois, nous rappeler que l’histoire est un éternel recommence­ment. De quoi craindre le pire, si l’on veut bien se souvenir de l’ornière dans laquelle la folie des grandeurs de ses clubs a plongé l’équipe nationale pour une bonne douzaine d’années ? Eh oui, quand même. Les signes s’en multiplien­t, d’ailleurs, puisque la FFR se retrouve désormais en position de faiblesse dans ses relations avec les clubs, ainsi qu’en a témoigné la troublante présence de Dupont sous le maillot toulousain, en ce samedi de doublon. Alors certes, vous nous rétorquere­z à raison qu’à l’inverse de 2007, des garde-fous existent aujourd’hui, tels que les Jiff et le salary cap. Reste que, quand on connaît les proportion­s dans lesquelles sont contournés ces deux concepts, on ne serait pas si loin d’allumer quelques feux de détresse. En espérant se tromper, bien sûr…

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