Midi Olympique

C’est fou, Macalou !

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

STADE FRANÇAIS AUTEUR DE DEUX ESSAIS FACE À LA SECTION PALOISE, SEKOU MACALOU A BRILLÉ DE MILLE FEUX ET PROBABLEME­NT PROUVÉ QU’IL SOUHAITAIT ENFIN INCARNER LE VISAGE DU STADE FRANÇAIS.

L’objet de ces quelques lignes n’est pas d’assurer que Sekou Maclou devrait être indiscutab­le en équipe de France. Le coeur de ce billet ne vise pas non plus à faire du capitaine parisien ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire un troisième ligne aussi constant, régulier et opiniâtre que ne le sont aujourd’hui François Cros, Gregory Alldritt ou à degré moindre, Charles Ollivon. Mais mortecouil­le, comme ce joueur est talentueux et comme il prouve, depuis deux week-ends, à quel point sa dimension physique, sa vitesse et sa gestuelle pourraient être précieuses à l’équipe de France, sur ces fins de match qu’elle ne maîtrise totalement plus.

Parce qu’on ne gardera pas grand-chose, évidemment, de ce dernier affronteme­nt entre le Stade français et la Section paloise. On gardera la puissance d’un paquet d’avants parisien n’ayant plus rien à envier au « kraken » rochelais, dans l’exercice du maul pénétrant. On gardera la belle santé du talonneur Lucas Peyresblan­ques et naturellem­ent, les deux éclairs de Sekou Macalou : sur le premier, le leader parisien récupérait donc le ballon dans les quarante mètres palois, accélérait subitement, grillait à la course trois défenseurs béarnais et, d’un raffut autoritair­e, blackboula­it Théo Attisogbe pour aplatir un essai magnifique ; au fil de la seconde occurrence, et à la retombée d’un coup de pied à suivre de Brad Weber, le même Macalou devançait alors tous les défenseurs adverses à la course, attrapait le ballon au vol et sur le gong, mettait le Stade français enfin hors de danger…

LA RÉSURRECTI­ON D’UN CAPITAINE

Depuis quand n’avait-on pas vu Sekou Macalou aussi fort, au juste ? Depuis une semaine, à dire vrai, puisque le colosse (1,95 m et 112 kg) avait déjà commis un match formidable dans le derby francilien huit jours plus tôt (1127). « Je n’ai rien appris cet aprèsmidi, souriait Sébastien Piqueronie­s en fin de rencontre :

Paris est fort sur les ballons portés, Paris est costaud en mêlée et Sekou Macalou va très vite. » Martin Puech, le capitaine palois, développai­t la pensée de son manager : « Si les Parisiens n’ont pas Macalou aujourd’hui, ce n’est pas le même match. » Mais pour saisir la résurrecti­on d’un joueur quasiment disparu des radars après la Coupe du monde, il faut surtout tendre l’oreille à ce que raconte Karim Ghezal, l’entraîneur en chef du Stade français : « Sekou, il faut lui donner de la confiance et alors, il te la rend au centuple. Il m’avait dit qu’il ferait un bon match à Bordeaux et il l’a fait. Il m’avait dit qu’il ferait un bon match à Oyonnax et il l’a fait. Au bout du bout, je ne suis donc pas surpris de ce qu’il a réalisé face à Pau. […] Sekou, je l’ai mis capitaine la semaine dernière (contre le Racing

92, N.D.L.R.) car je sentais qu’il fallait le mobiliser. Et depuis qu’il a endossé ce rôle, il s’investit plus que jamais. » Dès lors, Macalou aurait-il enfin décidé d’incarner le visage du Sade français, quand il aurait dû le faire depuis déjà très longtemps ?

 ?? ?? Le capitaine du Stade français, Sekou Macalou, a effacé quatre adversaire­s palois avant d’aplatir un magnifique essai à la 27e minute. Photo IconSport
Le capitaine du Stade français, Sekou Macalou, a effacé quatre adversaire­s palois avant d’aplatir un magnifique essai à la 27e minute. Photo IconSport

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