Midi Olympique

Bourgoin, du caractère et des ambitions

BIEN LANCÉ DANS LA COURSE À LA QUALIFICAT­ION, BOURGOIN SAIT FAIRE PREUVE DE CARACTÈRE À DOMICILE, À DÉFAUT DE TOUJOURS MAÎTRISER SON RUGBY ET LES MATCHS.

- Par Sébastien FIATTE

Il commençait à régner un (petit) parfum de phase finale samedi soir sur la pelouse de Rajon. Et Bourgoin a joué un match parfait de phase finale. À défaut d’être totalement maître de son jeu, il est resté maître des lieux, grâce à un sursaut de ses ailiers titulaires, Paul Champ et Quentin Lefort, juste avant la sirène. Il est allé chercher le succès avec les dents, une manière de faire toujours utile au printemps, même si elle connaît des limites. Contre un concurrent direct pour la qualificat­ion, Bourgoin a débuté pied au plancher, une rareté cette saison à domicile, où il a plutôt alterné les performanc­es en mode diesel, estoquant ses adversaire­s à l’usure, parfois à l’arrache, quand il ne lui arrivait pas de faire carrément pas le coup de la panne à ses supporters (à qui on a envie de dire en passant, profitant de l’occasion, de respecter les buteurs adverses).

PAPÉ : « UN PEU D’AMERTUME »

Bourgoin a pourtant eu la possibilit­é de se rendre le match facile mais il est écrit que rien ne sera simple cette saison. « Nous avons fait une grosse entame, nous avons mis beaucoup de rythme », rappelait l’ailier Quentin Lefort, le héros du jour, auteur d’un triplé, dont l’essai de la gagne. « Nous avons eu peutêtre une petite baisse de régime par la suite. Peut-être que noue nous sommes vus gagner un peu trop tôt. Nous prenons un carton aussi et cela a été compliqué à quatorze. Mais nous avons su faire le dos rond et réagir. » Incapables de tuer le match à la demi-heure de jeu, en supériorit­é numérique, le CSBJ a vu son adversaire revenir sur ses talons, la faute à un manque de maîtrise récurrent. À l’image de Paul Champ, capable de mettre la pression à son équipe en commettant - encore - un en-avant sur un coup de pied anodin au coeur de la deuxième période, puis de s’arracher sur un dernier ballon haut pour mettre sur orbite Quentin Lefort, l’équipe semble parfois prendre un malin plaisir à rater les actions les plus élémentair­es et à réussir ensuite des coups d’éclats. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? « Nous travaillon­s notre caractère tout le temps, ironisait le manager, Pascal Papé. J’ai un peu d’amertume. Si nous avions eu plus de maîtrise, nous nous serions donné de l’air plus vite. Eux n’auraient pas forcément espéré comme ils l’ont fait. Je suis frustré par la physionomi­e du match. Nous faisons trente minutes de très grandes qualités. Il ne doit pas y avoir que 14 à 0. Peut-être qu’on doit cons- truire un peu plus le match en al- lant chercher trois points, et être plus loin que deux marques. »

PLUS DE MAÎTRISE

C’est peut-être l’une des limites du jeu isérois, qui semble un chantier toujours recommencé. Les derniers changement­s - avec les arrivées du demi de mêlée Martin Doan, de l’arrière Antoine Renaud et l’absence temporaire de l’entraî- neur des trois-quarts Sébastien Bouillot, sur laquelle le club n’a pas communiqué - doivent être digé- rés, même si le profil d’éjecteur de l’ex-Montpellié­rain et la ca- pacité à attaquer la ligne de l’an- cien buteur de Blagnac, appor- tent des plus-values.

Pour entrer dans le top 6 et es- pérer exister en phase finale, le caractère ne sera pas suffisant, il devra être accompagné de plus de maîtrise et de liant. « Nous devons continuer notre progres- sion, à donner de l’épaisseur à notre jeu et être plus ambitieux, plaide Pascal Papé. Si nous vou- lons nous qualifier, cela passera par de l’ambition, et la prise de risque sur le terrain. »

 ?? ?? Dans un match important pour la qualificat­ion, les Berjallien­s ont pris le meilleur sur les Suresnois. Photo Hervé Coste
Dans un match important pour la qualificat­ion, les Berjallien­s ont pris le meilleur sur les Suresnois. Photo Hervé Coste

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