LOI DRONE
Cette fois on y est : si vous êtes licencié FFAM, vous avez reçu un mail fin octobre indiquant que vous aviez deux mois pour enregistrer tous vos modèles de plus de 800 g sur le site internet Alpha Tango de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile). Quelques explications pour ceux qui ne sont pas à la FFAM, mais qui sont bien sûr également concernés : suite à quelques crétins (on ne peut pas les appeler autrement) qui ont survolé des centrales nucléaires et certains sites sensibles, le gouvernement a mis en place une « loi drone », qui concerne tous les aéromodèles télépilotés. Cela s’applique donc à nos avions, nos planeurs, etc. Dans les grandes lignes, cette loi impose deux choses : • Suivre une formation sur Internet, puis répondre à un questionnaire afin d’obtenir une attestation de formation. Ça se passe sur le site https://fox-alphatango.aviation-civile.gouv.fr • Enregistrer tous vos modèles de plus de 800 g sur le site internet https://fox-alphatango.aviation -civile.gouv.fr pour obtenir un numéro d’immatriculation (pour chaque modèle) et l’apposer sur ledit modèle. Inutile d’avoir de gros chiffres disgracieux, la loi dit simplement que le numéro doit être apposé de manière permanente et lisible à 30 cm. Et 30 cm, c’est la distance usuelle quand on lit un livre : l’inscription peut donc être de petite taille. De plus, elle peut être apposée dans un endroit peu visible, comme par exemple sous le stabilisateur... Cet enregistrement sera valable cinq ans. Tout ceci devra être fait avant le 26 décembre 2018.
Sur les réseaux sociaux, j’ai pu lire quelques commentaires acerbes contre la FFAM, arguant qu’il n’aurait pas fallu accepter cette loi. Mais devant des politiciens pour qui l’aéromodélisme ne représente qu’un vague loisir, soyons réalistes, il était sans doute difficile de leur faire entendre raison... Et pour ceux qui pensent que l’on pouvait éviter cette loi, regardez la limitation de vitesse à 80 km/h sur nos routes : la mesure était impopulaire, il y a eu de nombreuses pétitions, des enquêtes d’associations contradictoires à celles du gouvernement, etc. Rien n’y a fait, nos dirigeants ont fait passer la limitation ! Et plutôt que de se plaindre sur les mesures actuelles, je vous rappelle qu’il était question, au départ, que chacun de nos modèles soit équipé d’un dispositif lumineux, d’un dispositif sonore et d’un dispositif d’identification électronique. Les deux premiers sont plus ou moins passés à la trappe. Pour l’identification électronique, elle ne sera pas nécessaire sur les sites répertoriés par la DGAC comme pratiquant l’aéromodélisme (comme un terrain FFAM). Pour voler sur des sites non homologués (vol de pente, champ en campagne, etc.), il est presque sûr que ce dispositif sera nécessaire sous un an environ. La FFAM pousse les autorités pour que ce module électronique soit facilement amovible pour le passer d’un modèle à l’autre, qu’il ne pèse que 10 g et qu’il ne coûte qu’une dizaine d’euros.
On peut en penser et en dire tout ce que l’on veut, la loi est passée, il faut maintenant s’y conformer. Et aussi discutable soit la mesure, elle n’est finalement pas si contraignante...
Sur ce, je vous souhaite un joyeux Noël et de beaux projets pour 2019 !
Yann Moindrot