Modele Magazine

PLANEUR Easy Glider 4 RR de Multiplex IL SE BONIFIE EN VIEILLISSA­NT !

Ce best-seller de Multiplex n’en finit pas de nous surprendre. Déjà formidable dans ses versions précédente­s, la firme de Bretten a décidé de faire évoluer l’Easy Glider avec les dernières innovation­s validées sur d’autres modèles de la gamme. Cette versi

- Texte : Pascal Delannoy Photos : Sandra et auteur

Pour ceux qui ne connaissen­t pas ce modèle, l’Easy Glider est un motoplaneu­r de 1,80 m très performant dans sa catégorie. Sans prendre de grands risques, on peut même dire que c’est certaineme­nt l’un des meilleurs. Fabriqué en Allemagne, il est entièremen­t moulé en mousse EPO et est très bien conçu, offrant résistance et légèreté. Ce motoplaneu­r en est à sa 4e génération, Multiplex faisant progressiv­ement évoluer ses modèles à succès.

SOUVENIRS

Mon premier contact avec l’Easy Glider remonte à quelques années. De passage au Menez Hom, je me rappelle avoir observé ce motoplaneu­r qui volait alors que la plupart des planeurs étaient au sol faute de conditions suffisante­s. Moteur coupé dans un souffle d’air, avec des thermiques plutôt anémiques, il volait superbemen­t. Son pilote se faisait plaisir en soirée, dans cet air de fin d’été, c’était vraiment beau à voir. Un planeur lancé main (DLG) bien affûté aurait certaineme­nt pu faire mieux, mais la démonstrat­ion de son potentiel en vol thermique était convaincan­te. Ce planeur en mousse peu onéreux tenait la dragée haute à bien d’autres machines présentes.

L’Easy Glider 4 n’a rien perdu de ses formidable­s qualités. Il a d’ailleurs été copié ou imité par de nombreux fabricants peu scrupuleux, tant la recette est bonne.

DIFFÉRENTE­S VERSIONS DU KIT

La boîte, dotée d’une poignée, est très pratique pour le transport. À l’intérieur, tout est bien protégé dans des housses en plastique à bulles, et chaque élément est parfaiteme­nt calé. L’ensemble de la cellule est moulé en Elapor (mousse de type EPO) avec une décoration appliquée en usine de manière exemplaire. Ce modèle peut être livré dans la version RR ou supérieure, déjà assemblée. On peut également se procurer le kit à construire (réf. 21 4332) pour un prix raisonnabl­e. Cette dernière solution séduit ceux qui souhaitent monter leur propre équipement ou faire des modificati­ons, par exemple pour ajouter un équipement FPV (vol en immersion).

La version RR de cet essai (réf. 26 4332) reçoit en usine deux servos Tiny S à la profondeur et la direction, tandis que les ailes reçoivent deux servos Nano-S pour actionner les ailerons. Le moteur brushless Roxxy C2834-850 kV est monté dans le fuselage, ainsi que le contrôleur Roxxy BL Control 720S-BEC. On trouve également parmi l’accastilla­ge une vis M5 pour fixer l’empennage, une clé Allen de 1,5 et des bandes de velcro adhésif.

La version RR+ est identique, sauf qu’un récepteur Multiplex RX-5 M-LINK ID 3 est ajouté dans le kit. Ce récepteur devra être bindé avec un émetteur 2,4 GHz de marque Multiplex. Il existe une version RTF de l’Easy Glider 4, livrée complète avec radio et chargeur (émetteur Smart SX et récepteur RX-5 M-LINK ID 3). Les quatre modes de pilotage sont ainsi possibles selon la référence commandée (réf. 1 3272 avec émetteur en mode 1 ou 3, ou 1 3273 en mode 2 ou 4).

Le kit à construire demandera quelques heures en atelier, et l’achat de l’équipement adapté ou à récupérer par exemple sur un ancien Easy Glider. Lorsque l’on est pressé d’aller voler ou que l’on doit tout acheter, les versions RR+ et RTF sont plus avantageus­es. Comme c’est souvent le cas, tout acheter en pièces détachées revient nettement plus cher que d’acheter un combo. La version RR (pratiqueme­nt prêt à voler) de cet essai est le milieu de gamme, auquel il manque seulement le récepteur et un émetteur. Pour cette ultime version, l’Easy Glider bénéficie d’améliorati­ons en termes de rigidité, de mise en oeuvre et d’entretien. Le Heron du même constructe­ur a éprouvé la solution des longerons renforcés carbone, que l’on retrouve maintenant sur l’Easy Glider 4 sous la forme d’une clé en fibre de verre de section carrée 10x10. L’apport en rigidité est appréciabl­e, sans alourdir notablemen­t la cellule. Les ailerons sont rigidifiés de la même manière que le Solius et le Heron de la même marque. La mise en oeuvre et les éventuelle­s réparation­s sont grandement facilitées par l’empennage devenu totalement démontable en un instant, une vis discrète immobilisa­nt l’ensemble. La pérennité du modèle est garantie car les pièces de rechange Multiplex sont faciles à trouver partout. C’est important sur ce type de modèle, et cela mérite d’être souligné.

La décoration est aussi revue : plus moderne, elle offre une bonne visualisat­ion et un look agréable. Le fuselage voit sa rigidité augmentée avec la technologi­e dite M-Space, mise au point par Multiplex et employée sur de nombreux modèles. Il s’agit de deux joncs en fibre de verre destinés à rendre la poutre plus rigide. L’ensemble de la motorisati­on a évolué, avec un moteur brushless à cage tournante Roxxy muni d’une hélice repliable 9x6. Les performanc­es sont sensibleme­nt revues à la hausse.

En résumé, Multiplex a gardé la géométrie et l’aérodynami­que initiales de l’Easy Glider : sage décision car ce motoplaneu­r vole admirablem­ent. En revanche, la plus grande rigidité de la cellule doit conduire à l’obtention d’un vol plus précis et de figures de voltige plus rigoureuse­s. La masse en ordre de vol reste contenue, point fort de ce modèle qui « gratte » fort bien. Lorsqu’un vol se termine brutalemen­t, la cellule entièremen­t démontable est un gros avantage. On commandera uniquement les parties endommagée­s et on revolera rapidement avec un budget réparation réduit.

L’ÉQUIPEMENT À PRÉVOIR

Pour faire voler l’Easy Glider RR, un ensemble Smart SX avec récepteur RX-5 M-LINK ID 3 suf- fit. Ce récepteur est programmé pour ce type de modèle : on branche, on fait le binding et, normalemen­t, c’est prêt à voler. Unique en son genre, la radio Smart SX est un modèle de simplicité mais elle aussi performant­e et efficace. Dotée d’une grande autonomie, sans antenne extérieure, la gestion des dual rate (doubles débattemen­ts) et la coupure moteur se font par simple pression sur les manches. C’est la radio de loisir idéale pour un modèle simple comme l’Easy Glider.

Pour aller plus loin dans les réglages, on optera pour la radio Cockpit SX se programman­t comme un smartphone et munie d’un soft très puissant permettant de tout faire. Bien entendu, si vous possédez un ensemble radio d’une autre marque, cela conviendra aussi. Pour cet essai, j’ai employé une Smart SX. Les réglages usine du kit se sont avérés parfaits pour effectuer des vols de loisir, domaine de prédilecti­on de notre motoplaneu­r.

MONTAGE SIMPLIFIÉ

Multiplex nous facilite l a tâche car tout est bien monté en usine. Un tournevis suffira pour terminer le montage, ainsi que l a clé

1 Les servos d’aileron sont carénés. Notez le renfort dans chaque aileron pour améliorer la rigidité en torsion. 2 La clé d’ailes est de section carrée en fibre de verre, suffisamme­nt rigide et légère pour ce type de modèle. Au lieu de pendre au bout des câbles, les connexions d’ailerons sont maintenues côté fuselage. 3 Le montage sur le terrain sera très rapide, les ailes étant simplement emboîtées l’une dans l’autre. Il faudra au préalable roder cette partie, un peu trop raide d’origine. 4 L’empennage est intégralem­ent démontable pour le transport, bien vu pour un modèle aussi polyvalent destiné à voler presque partout. C’est également pratique pour remplacer un élément endommagé. 5 L’émetteur Multiplex Smart SX est très simple d’usage et de mise en oeuvre et comporte d’origine la programmat­ion pour notre modèle. Associé à l’Easy Glider, il s’agit du couple idéal. 6 Une seule vis nylon suffit à immobilise­r l’empennage. Il reste ensuite à serrer les connecteur­s incorporés aux guignols pour que les commandes soient opérationn­elles. 7 Les servos de profondeur et de dérive (montés en usine dans cette version RR) sont installés à l’avant et la place est comptée. 8 L’inventaire n’a pas de quoi effrayer le débutant : le kit RR de très bonne qualité est livré complet avec servos et motorisati­on.

6 pans livrée pour affiner les neutres des commandes.

L’empennage est vissé en place, tout se monte parfaiteme­nt et sans retouche : la qualité Multiplex est rassurante. Radio en marche, moteur coupé (on débranche les prises du moteur pour éviter un démarrage intempesti­f), les servos sont réglés au neutre avant de serrer les guignols sur les tringlerie­s de direction et de profondeur. En vue de dessus, manche au neutre, la dérive doit être dans l’axe du fuselage. Quant au volet du stabilisat­eur, il doit être aligné avec la partie fixe.

On monte maintenant les ailes. J’ai dû écraser un peu l’Elapor au niveau de l’emboîtemen­t, sinon le montage était trop dur. Le moteur est rebranché pour tester sa mise en marche. Le contrôleur est déjà programmé en usine avec frein actif et accu de type LiPo, il n’y a donc rien à faire avant de l’utiliser.

On colle ensuite le velcro adhésif livré pour immobilise­r le récepteur et la batterie aux emplacemen­ts indiqués dans la notice. On vérifiera que le positionne­ment de la batterie donne le centrage matérialis­é sous les ailes, par des moulages à 70 mm du bord d’attaque. Les sens des débattemen­ts, ainsi que les valeurs à obtenir sont indiqués par la notice. Ils sont bien adaptés pour un premier vol en toute sécurité. Les serrages effectués en usine sont contrôlés (moteur, cône et pince d’hélice, pieds de pales) : rien n’était à reprendre sur mon kit.

UNE RÉUSSITE

La qualité de fabricatio­n est de haut niveau, la finition exemplaire et le tarif contenu. L’Easy Glider 4 est à conseiller sans modération. Pilote novice ou confirmé, chacun y trouve son bonheur sans jamais se lasser. Si un critère est à mettre en avant, c’est bien le plaisir de pilotage : ce motoplaneu­r est réellement agréable et facile. C’est un redoutable gratteur, avec de bonnes capacités à tenir en l’air dans de petites conditions.

L’Easy Glider 4 n’est pas loin d’être l’engin idéal pour les vols de loisirs, les vacances et l’écolage, ou pourquoi pas, pour faire découvrir notre loisir à toute la famille ou à des amis. Bons vols à toutes et à tous ! La mise en oeuvre est très rapide grâce à l’emboîtemen­t des ailes et au branchemen­t immédiat des prises de servos d’ailerons. On bloque ensuite les ailes dans le fuselage, et il ne reste plus qu’à brancher l’accu LiPo, émetteur en marche. Un contrôle de portée et des débattemen­ts termine les préparatif­s.

Avec à peine plus de 1 kg pour 1,80 m d’envergure, l’Easy Glider 4 peut être lancé par le pilote sans difficulté­s. La bonne préhension du fuselage sous les ailes est sécurisant­e. Moteur plein gaz, quelques pas suffisent pour le poser bien à plat « sur l’air ». Le motoplaneu­r prend ensuite tout seul sa pente de montée. La motorisati­on est parfaite : ni surpuissan­te, ni anémique. Une petite compensati­on à piquer pourra être programmée à l’émetteur, sinon on pousse légèrement la profondeur pour éviter une montée avec un angle trop cabreur qui serait moins efficace. Aucun trim à retoucher, mon modèle vole droit sans correction dès la sortie du kit.

Arrivé à une centaine de mètres d’altitude en 20 secondes environ, gaz coupés et en tirant la profondeur, le modèle fait une abattée dans l’axe, puis reprend son vol une fois le manche recentré. Fidèle à sa réputation, ce motoplaneu­r est très sûr, mais assez démonstrat­if pour être formateur. La vrille s’engage en s’aidant des ailerons et tourne assez vite sur un axe vertical, c’est pratique pour descendre d’un thermique un peu trop joufflu.

Inutile de chercher à battre un record de vitesse, l’Easy Glider n’est pas conçu pour. Il transite bien, mais sans aller aussi vite qu’un Heron ou un Solius de la même marque. Il n’y a donc pas de quoi effrayer un pilote novice. Avec une charge alaire de moins de 30 g/dm², le domaine de vol est orienté thermique et voltige de base. Le vent fort sera évité, sous peine de faire du vol stationnai­re ou même de reculer. Un vent de 20 à 25 km/h sera un maximum. Au-delà, il faut rester au sol ou employer un modèle adapté.

Les gouvernes répondent avec une bonne précision. La dérive engendre du roulis, comme avec un planeur 2 axes. En cas de panne des ailerons, la dérive seule permet de finir le vol en sécurité. De par leur configurat­ion, les ailerons sont efficaces mais n’ont pas le mordant d’un planeur de voltige. Il faut travailler un peu à la dérive pour passer des tonneaux assez propres, sinon ils sont barriqués. Comme toujours, il faudra optimiser le taux de différenti­el pour tourner les tonneaux le plus proprement possible. La profondeur est réactive et la boucle classique passe bien. La boucle inverse passe avec un zest de moteur pour remonter et bien arrondir le rétablisse­ment. Le vol dos tient correcteme­nt, sans plus en poussant moyennemen­t. Le renverseme­nt passe bien mais il faut botter à la dérive assez tôt car l’Esay Glider est léger et se freine vite dans la montée. On pourra varier en faisant un renverseme­nt sortie dos, c’est joli et facile. Les figures déclenchée­s ne sont pas au programme, le planeur est très sain et peu enclin à faire convenable­ment ce type de figure. Pour varier un peu, on pourra faire des boucles carrées en ne marquant pas trop les angles ou en s’aidant du moteur. Il y a de quoi bien s’amuser et on apprécie le côté formateur de ce modèle, idéal pour apprendre ou s’entraîner dans de bonnes conditions. La rigidité accrue de la version 4 apporte de meilleures trajectoir­es, améliorant la tenue de cap en vol rapide.

Le vol peut durer de 30 à 45 minutes, car l’accu 3S de 2 200 mAh est largement dimensionn­é pour la motorisati­on Roxxy. Celle-ci fait preuve d’une belle efficience, le moteur étant juste tiède après le vol. Cette grande autonomie permet de faire de l’écolage avec plusieurs élèves. Bien entendu, si l’on effectue beaucoup de voltige ou de passages bas, ce temps sera revu à la baisse. Même si l’air est un peu turbulent, les gouvernes précises et la bonne stabilité de cap font de l’atterrissa­ge une pure formalité pour un pilote entraîné. Un pilote novice, épaulé par un moniteur, apprendra vite les rudiments du pilotage. En cas de panique, on lâche les manches un instant, l’Easy Glider reprend seul sa ligne de vol s’il est bien réglé : parfait pour apprendre sans stress inutile.

La prise de terrain se fera à une distance moyenne s’il y a du vent, car la légèreté et le profil un peu épais limitent la pénétratio­n. On peut programmer les ailerons en spoiler pour freiner plus vite, mais même sans cette aide, la prise de terrain est facile et rapide. Le contact avec le sol peut se faire à très basse vitesse, voir dans la main d’un pilote expériment­é car le profil est porteur et la charge alaire réduite. Après les essais en vol, j’ai augmenté les débattemen­ts de la profondeur et reculé le centrage à 75 mm pour améliorer la finesse et la neutralité. Ainsi réglé, l’Easy Glider vole parfaiteme­nt tout en restant très sain.

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Il y a des machines que l’on oublie vite et d’autres qui marquent les esprits. L’Easy Glider appartient à la seconde catégorie : il s’est bonifié au fil du temps et demeure une machine à la fois idéale pour le novice mais aussi pour le pilote expériment­é qui cherche un planeur polyvalent et facile.
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Même avec 1,80 m d’envergure, les ailes séparées et l’empennage entièremen­t démontable le rendent facilement transporta­ble.
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La prise en main passée, un pilote en progressio­n pourra tenter un peu de voltige de base, sans stress. L’Easy Glider l’acceptera sans broncher grâce à la rigidité optimisée de cette dernière évolution.

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