MINI PUNISH’AIR DE AERO- TEK Mini-taille, maxi-performances
Au début du FPV Racing, le format 250 était devenu presque une norme. Mais les parcours deviennent de plus en plus exigeants au niveau de l’agilité et du pouvoir d’accélération. À partir de là, le poids devient un ennemi.
On voit donc apparaître des machines plus petites et plus légères, donc plus maniables. Le progrès aidant au niveau des moteurs et des LiPo, un rapport poids/puissance équivalent, voire supérieur à des machines plus grosses n’est plus exceptionnel.
Nous allons ainsi découvrir une de ces machines de AeroTek, le Mini Punish’Air dans sa version « complet à monter » : les récalcitrants à la soudure devront donc s’abstenir. Autant vous prévenir tout de suite, ce style de machine en version « à monter » s’adresse à des pilotes ayant déjà une bonne base de pilotage, ainsi que du paramétrage et du réglage des cartes de vol.
PRÉSENTATION DES KITS
Le Mini Punish’Air est une version réduite du Punish’Air que vous avez pu découvrir dans le numéro 784 de votre revue. Celui-ci adopte toujours une configuration en X avec platine centrale circulaire, mais il ne mesure plus que 166 mm en diagonale entre chaque axe moteur. L’électronique est toujours protégée par une bulle en Lexan, avec l’accu de propulsion placé en dessous. Il est disponible en trois versions : « monté et réglé », « complet à monter », et bien sûr « châssis seul ». Les deux premières versions sont proposées avec plusieurs choix d’équipements :
Moteurs :
• DYS 1306 3 100 kV • DYS 1407 3 600 kV
Carte de vol préréglée :
• KISS avec firmware KISS • NAZE32 Rev6 avec firmware Betaflight 3.0.1 • SP Racing F3 avec firmware Betaflight 3.0.1
Ensuite, le matériel commun est constitué de quatre contrôleurs
moteurs DYS XM20A V1 sous BLHeli. La PDB (carte de distribution) est une Matek micro avec BEC 5V et 12V. Vous trouverez également un buzzer, quatre hélices Dalprop 4045, ainsi que toute la visserie et le support de caméra. Il ne vous restera qu’à acquérir à part un mini VTX (émetteur vidéo) avec une antenne, une nano caméra, ainsi qu’une prise XT60 pour brancher l’accu LiPo. Suivant la configuration choisie, et l’accu LiPo 3 ou 4s entre 850 et 1 000 mAh, le poids en ordre de vol pourra aller de 238 à 320 g.
LE CHÂSSIS
Découpé dans un carbone 3K de qualité, il est principalement composé d’une platine centrale de 1 mm d’épaisseur et de 70 mm de diamètre. Elle recevra les fixations de la bulle et le support de caméra, les cartes PDB et contrôleur de vol. Les pièces sont réalisées en impression 3D dont les fichiers en .STL sont téléchargeables librement pour les reproduire soi-même. Les quatre bras supportant les moteurs sont en carbone de 2,5 mm. Ensuite, deux plaques en carbone en
1 mm servent de support à l’émetteur vidéo et à l’accu. La bulle caractéristique est en Lexan transparent, à peindre. Bien sûr, toute la visserie et les entretoises sont fournies, ainsi que le velcro et la sangle pour immobiliser l’accu. En revanche, on aurait aimé trouver une plaque de protection de l’accu, comme sur d’autres modèles. Ce châssis seul pèse 41 g, difficile de faire plus léger dans cette taille.
LES MOTEURS ET LES CONTRÔLEURS
J’ai choisi l es DYS 1407 de 3 600 kV pour une masse de 14 g. Les données du constructeur indiquent une traction de 450 g sous 14,8 V, pour une consommation de 14,6 A avec des hélices 4045. Autant vous dire que ça va pousser sévèrement, surtout en début d’accu, car on devrait atteindre les 310 g en ordre de vol avec cette configuration.
Ils sont pilotés par des ESC de la même marque acceptant 20A. J’utilise ces modèles depuis longtemps sur d’autres racers sans rencontrer de soucis. Compatible avec le firmware BLHeli, je les ai flashés en protocole « multishot » via l’application BLHeli configurator. Ces quatre ESC puiseront l’énergie depuis une carte de distribution Matek, dont les BEC alimenteront l’électronique embarquée.
LA CARTE CONTRÔLEUR DE VOL
Étant habitué à Betaflight, je n’ai pas voulu partir sur le firmware des cartes KISS. J’ai aussi préféré la carte SP Racing F3 à la NAZE32 Rev6, car la F3 possède des gyros moins sensibles aux vibrations et un processeur plus rapide. Elle est livrée avec tous les cordons nécessaires.
L’ÉMETTEUR VIDÉO
J’ai choisi d’essayer l e nouvel émetteur ImmersionRc, le Tramp HV, qui devrait devenir l a référence en FPV Racing. Il possède plusieurs avantages, dont un support d’antenne déporté et facilement remplaçable en cas de crash sévère. Fini les émetteurs HS à cause d’une prise d’antenne arrachée. La programmation de la puissance et de la fréquence peut
se faire via une télécommande en option, pratique lors des compétitions.
Sa puissance sera au choix de 25, 200 et 600 MW (en France, seul le 25 MW est autorisé), mais il peut émettre avec seulement 1 MW pour procéder aux réglages vidéo sans gêner les autres. Contrairement à la plupart des modèles, il réduit la puissance d’émission à l’allumage le temps du calage de la fréquence, pour éviter de « baver » sur les autres. Enfin, il se protège contre la surchauffe en réduisant sa puissance si nécessaire.
Il s’alimente en 4S directement depuis l’accu car il possède son propre filtre d’alimentation, et une protection contre les pics de surtension sur le modèle depuis février 2017. Il ne pèse que 4 g, idéal pour contenir la masse de notre racer. Dans cette chasse au gramme, il faudra songer à lui associer une mini-antenne de qualité.
LA CAMÉRA
Le support est fait pour une nano caméra, j’ai retenu celle que l’on trouve chez plusieurs revendeurs dont Aero-Tek. Fonctionnant de 3,7 à 5 V, elle est munie d’un capteur CMOS 600VTL équipé d’un objectif 2,8 mm pour un champ de vision de 90°. Elle intègre même un petit micro, pour une masse de seulement 3 g. Son image est étonnamment bonne par jour ensoleillé, seule la gestion des zones sombres et du contre-jour est décevante car elle ne possède pas de réglage WDR (plage dynamique étendue).
LES ACCUS
Depuis que j’ai essayé les LiPo Dinogy Graphène 2.0, je ne me vois plus voler avec autre chose. J’ai donc choisi pour le Mini Punish’Air, les 4S 1 000 mAh 70C d’une masse de 124 g. Ce sera la configuration maximum à ne pas dépasser sur cette machine.
LE MONTAGE
Comme d’habitude chez Aerotek, tout est bien conçu et le montage ne pose aucun problème. Le schéma de montage téléchargeable sur leur site est très clair. En revanche, il n’y a aucune photo pour le montage des équipements.
On commence par les moteurs, dont on coupe les fils en laissant une l ongueur d’environ 18 mm pour l es souder sur l es ESC. Ne vous souciez pas du sens de rotation, on le changera dans la configuration via BLHeli si votre carte de vol fonctionne sous Betaflight. Si vous avez une carte KISS, il faudra en revanche changer l’ordre des fils par la suite. Puis, on place chaque moteur et ESC sur son bras respectif.
La carte de distribution (PDB) Matek est maintenue dans son logement par un petit bout de mousse autocollante assez fine sur sa face inférieure. On coupera cette fois les fils d’alimentation des ESC à la bonne l ongueur, pour l es souder sur l a carte. Viendra ensuite l a soudure de deux fils sur l a sortie 5 V pour l’alimentation de la carte de vol. Si vous utilisez un émetteur vidéo ne supportant pas l’alimentation directe depuis l’accu, on câblera deux autres fils sur le 12 V. Enfin, les deux fils de l’alimentation principale de l a PDB passeront par le trou de la platine.
Pour la suite, j’ai pris l’option de souder directement sur l a carte de vol les câbles de commande des ESC, ainsi que ceux de son alimentation. Pour l’orientation de l a carte, j’ai placé l a prise USB vers l’arrière. Il ne reste plus qu’à la fixer sur son support, en veillant à ce qu’aucune soudure de la PDB ne vienne toucher la partie i nférieure de celle-ci, quitte à la protéger. On fera sortir le câble d’alimentation du buzzer par le même côté que les câbles d’alimentation de la carte, mais attention, il ne faudra pas le brancher sur l a prise prévue à cet effet. Celle-ci délivre du 5V en continu, donc le buzzer sonnera en permanence. Il faut souder les fils sur les plots marqués « buzzer » situés sous la carte. Voilà la partie la plus délicate effectuée.
Le châssis étant vraiment petit, il est obligatoire d’employer un mini, voire un microrécepteur fonctionnant en PPM ou SBUS. Il prendra place au-dessus de l a carte de vol. Pour ma part, j ’ai utilisé un Turnigy TGY-IA6C fonctionnant en SBUS, qui sera branché sur port UART 2 de la carte SP Racing F3. Ce récepteur a l’avantage de disposer de la télémétrie pour transmettre la tension de l a batterie et bénéficier de l’alarme de tension basse. Les
antennes sortiront par le trou à l’opposé des câbles d’alimentation, et seront fixées de chaque côté de la platine. J’ai équipé les câbles et les antennes passant par les trous de protège-câble, même si cela ajoute un peu de poids.
Il ne reste plus qu’à introduire la nano caméra dans son logement, son câble sortant par le bas. Il sera soudé à l’émetteur vidéo, qui prendra place sur sa plaque, radiateur vers le haut. Il sera immobilisé à l’aide de deux petits bouts de mousse autocollante fine, de manière à laisser un espace entre la plaque supérieure et le radiateur. Si vous utilisez le Tramp HV et que vous désirez mettre l’antenne sur la bulle, il sera nécessaire de démonter le câble d’antenne pour le faire passer par le trou arrière de la platine et de la plaque de l’émetteur. J’ai alimenté l’émetteur par la prise d’équilibrage du LiPo pour deux raisons : éliminer le risque de surtension occasionné par certains ESC lors du branchement de l’accu et pouvoir régler l’émetteur sans alimenter tout l’en- semble. Enfin, il ne vous reste plus qu’à fixer proprement les différents câbles. La bulle en Lexan est si légère que ma balance est restée sur 0. Elle peut paraître souple dans la main mais, une fois montée et fixée, elle se montre assez rigide. Les différentes découpes sont indiquées au feutre, et j’ai ajouté un trou à l’arrière pour le passage de l’antenne. Elle sera peinte avec un voile de peinture fluo spécial Lexan, et renforcée à l’intérieur par deux bandes de scotch. Ensuite, sa mise en place ne pose aucun problème. Elle reste disponible en pièce de rechange pour 12 euros, c’est un peu cher à mon goût.
PARAMÉTRAGES ET RÉGLAGES
La carte SP Racing F3 étant préréglée, il restera à la configurer pour votre récepteur (PPM ou SBUS), vérifier le sens d’orientation, la valeur du neutre, le choix des interrupteurs pour les différents modes, etc., puis effectuer la calibration des moteurs et l’ajustement de leur sens de rotation via BLHeli. Concernant les fréquences des gyroscopes et des boucles des PID, une carte à processeur F3 communiquant avec les ESC en protocole « multishot » peut être paramétrée sur 4 kHz / 4 kHz. Il faut désactiver les accéléromètres pour tenir ces fréquences, donc le mode Accro (sans stabilisation) est obligatoire. Pour mieux comprendre ces réglages, je ne saurais trop vous conseiller les blogs de « Oscarliang » pour ceux qui comprennent l’anglais, et « Rctitidom » pour les autres.
L’inclinaison de la caméra dépendra de votre style de vol. En course, l’inclinaison devra quasiment être en limite haute de l’empreinte, soit environ 50°. Pour la ballade entre les arbres et la voltige, une inclinaison en limite basse sera suffisante. En revanche, si vous voulez effectuer des parcours plus serrés au ras du sol et plus lents, il faut baisser encore un peu plus la caméra sous peine de ne pas voir le sol ni les obstacles. Les changements d’inclinaison s’effectuent simplement en poussant sur l’objectif de la caméra. La friction du support est suffisamment dure pour ne pas bouger en vol, mais souple pour pouvoir le manipuler sans avoir à desserrer les vis de fixation. Donc le démontage de bulle n’est pas nécessaire à l’usage.
CONTRÔLE AVANT LE PREMIER VOL
Eh oui, même avec nos petites machines, cela est nécessaire. Donc hélices démontées, on vérifiera bien l’armement et le désarmement des moteurs, leur sens de rotation, l’orientation de la carte, la bonne réception de la vidéo et enfin le fonctionnement du failsafe et du buzzer.
PLAISIR DU VOL
Les mots pour qualifier le Mini Punish’Air sont : efficace, rapide, précis, léger, polyvalent, et plaisir du vol. Outre la conception du châssis, Aero-Tek a su trouver la bonne adéquation entre les différents composants (ESC, moteurs, carte FC et PDB) ainsi que les bons réglages. Seul le choix de la caméra n’est pas le plus judicieux, et le fournisseur aurait dû partir sur une mini-caméra classique. Cette machine contentera les pilotes confirmés qui n’auront pas à s’embêter avec de longues périodes de réglages, ni à se ruiner. Prêt à s’aligner en course, le Mini Punish’Air est également très polyvalent. Pour finir de vous en convaincre, regardez cette vidéo :