Modele Magazine

POWER 2.7 DE OPALE PARAMODELS Précise et acrobatiqu­e

Le paramoteur, on vous en parle souvent dans Modèle Magazine. Ce type de machine, contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, est assez technique à piloter. Et pour peu que la motorisati­on soit adaptée, la voltige est possible!

- Texte et photos : Yann Moindrot Photos : Cécile Moindrot

Opale Paramodels est une société française basée dans le nord de la France et spécialisé­e dans la commercial­isation de parapentes / paramoteur­s RC. De nombreux modèles de l a gamme ont déjà été testés dans ces colonnes, et la qualité des produits de ce fabricant n’est plus à démontrer. Je vous propose de découvrir aujourd’hui une des dernières voiles de la gamme: la Power 2.7. De type monopeau, elle affiche 3,67 m d’envergure. Cette voile est très maniable et très acrobatiqu­e comme nous le verrons plus loin.

Le sujet a déjà été abordé dans de précédents numéros, mais il n’est sans doute pas inutile de faire un rappel. Il existe trois familles de voiles: • Les « doubles peaux » (ou doubles surfaces). Elles sont constituée­s d’un extrados et d’un intrados, comme une aile d’avion classique. Le bord d’attaque est ouvert et l’air, en s’y engouffran­t, gonfle des caissons qui mettent en forme le profil. Ce type de voile pénètre bien le vent et possède une bonne finesse (c’est le rapport entre la distance horizontal­e parcourue/perte d’altitude - en planer). En revanche, le gonflage (pour le décollage) peut quelquefoi­s être plus difficile qu’avec une voile monopeau, et elle peut avoir un décrochage plus marqué (car comme une aile d’avion, une voile de paramoteur peut décrocher). On note que les « doubles peaux » ont parfois une stabilité moindre en roulis, demandant un pilotage fin pour assurer un vol rectiligne. • Les « monopeaux » sont aussi appelées monosurfac­es. Elles ne comportent qu’un extrados et, en gros, elles sont comme le profil très creux d’une aile d’avion. Ce type de voile très légère (moins de matériau que sur une double peau) génère

plus de portance. Elle a pour avantages un gonflage très facile, une grande stabilité et une maniabilit­é excellente. En revanche, elle pénètre moins bien le vent et montre une finesse inférieure (ce qui ne veut pas dire que le taux de chute soit plus élevé). La Power 2.7 est principale­ment destinée à la voltige. C’est donc une voile monopeau. • Les « hybrides » tentent de regrouper les avantages des deux types de voiles précédents: elles comportent à la fois des caissons monopeaux et des caissons doubles peaux. • On notera enfin que ces trois types de voiles peuvent être indifférem­ment utilisés en parapente (avec un buste de pilote) et en paramoteur (avec un châssis motorisé).

Pour diriger ces voiles quel que soit leur type, le principe est le même: on tire sur des freins. Ce sont des suspentes qui relient les bords de fuite (droite et gauche) à deux servos. En tirant sur un frein d’un côté, on baisse le bord de fuite correspond­ant et on augmente la traînée aérodynami­que, ce qui génère la mise en virage. En tirant sur les deux freins en même temps, la traînée augmente symétrique­ment et la voile va ralentir, jusqu’à décrocher.

Pour monter ou descendre, c’est le moteur qui est utilisé: gaz coupé, ça descend. À mi-gaz, ça vole à plat et à plein gaz, ça monte.

Vous l’aurez compris, les gaz ne font pas varier la vitesse de vol. Pour ce faire, sur une voile monopeau, une seule solution: augmenter la charge alaire. Plus le modèle est lourd, plus il vole vite.

Et contrairem­ent à ce que l’on pourrait penser, un paramoteur ne doit pas être trop léger: la vitesse de vol est alors trop lente et la voile risque de décrocher trop facilement. Explicatio­n: quand on met les gaz, le châssis avance et donne donc de l’incidence à la voile (c’est ce qui la fait monter). Si la vitesse est trop faible, l a voile va décrocher. Le modèle va alors tomber en arrière. Et dans ce cas, il ne faut surtout pas remettre les gaz: la seule solution est au contraire de couper le moteur et… d’attendre. La voile va perdre de la hauteur, reprendre de la vitesse et seulement ensuite, on pourra remettre du moteur. Si on n’a pas assez d’altitude, c’est la chute au sol assurée…

Sur des voiles doubles peaux et hybrides (mais pas sur une mono peau comme la Power 2.7), il est possible de tirer sur les suspentes avant avec deux servos supplément­aires. L’incidence diminue alors, et

cela permet prendre un peu de vitesse (environ 5 à 7 km/h de plus). On pourra alors voler avec un peu plus de vent.

CONFIGURAT­ION

La voile est réalisée en toile de spi de 32 g/m². Elle fait 2,7 m² de surface et 3,67 m d’envergure. Il y a 27 caissons et des renforts semi-rigides en fibre de verre permettent de maintenir en forme le bord d’attaque. La qualité de fabricatio­n est excellente, avec des coutures irréprocha­bles. Un sac de transport permet de ranger cette voile, qui tient très peu de place une fois pliée.

J’ai utilisé La Power 2.7 en configurat­ion paramoteur, avec le châssis Back Pack L de la gamme Opale. Ce châssis avec embase en alu a une allure un peu rustique, mais il est très solide et durable. Pour voltiger, je vole la plupart du temps sans pilote, avec les servos installés directemen­t sur le châssis.

Puisque cette Power 2.7 est conçue pour voltiger, j’ai installé une motorisati­on puissante: un brushless DualSky XM5050 EA-8 et un contrôleur Dualsky 80A. En début de décharge, j’obtiens une puissance de 1 860 W et une consommati­on de 89 A (avec une hélice tripale 12x8 et un LiPo 6S 4 300 mAh 50C de la marque Optipower). C’est au-dessus des préconisat­ions de Dualsky, mais on reste rarement plus de 6/8 secondes à plein gaz. Je vole comme ça depuis deux ans (avec d’autres voiles) et ça tient le coup… La radio est alimentée par le Bec du contrôleur.

Si vous souhaitez plus de réalisme, on peut monter le pilote complet « Lucas » de la gamme Opale. Les servos sont alors installé dans les bras pour tirer sur les freins.

En l’état, le châssis Back Pack L est trop léger et il faut emporter du lest. S’il n’y a pas de vent, je vole avec une masse au décollage de 4100 g.S’ il ya5à10km/h de vent, je rajoute un lest de 1 kg, soit une masse au décollage de 5100 g. Si le vent est de 8 à 12 km/h, il faut mettre un deuxième lest de 1 kg, soit une masse de 6100 g au décollage. On pourrait encore lester pour voler avec plus de vent, mais je préfère alors attendre que les conditions soient plus calmes… Si votre modèle n’est pas assez lourd pour le vent, ce n’est pas dangereux mais il reculera immanquabl­ement face au vent.

Pour les réglages radio, il y a un peu de travail. Avec l’aide de différents mixages, il faut que: • Les deux bras des servos descendent en même temps, avec 100% du débattemen­t sur la seule course du manche à cabrer. Les servos ne doivent pas bouger lorsque le manche sera poussé (ordre à piquer): au neutre, les bras de servos doivent déjà être au maximum en position haute. • Sur un ordre aux ailerons, à droite par exemple, le bras droit doit descendre et le bras gauche ne doit pas bouger (et inversemen­t).

En cas de difficulté, consultez le forum Internet Paparenter­c.com où vous trouverez de nombreuses astuces.

Avant de voler, il faut régler la longueur des suspentes de freins. C’est obligatoir­e et ça doit être fait avec soin. Elles doivent être suffisamme­nt tendues, mais pas trop.

Tout d’abord, il faut régler ces suspentes à la même longueur (se repérer grâce au trait de feutre sur les fils) sur les bras de servos. Ensuite, il faut faire des essais de gonflage de la voile : • Si elle ne se gonfle pas, les freins sont trop tendus (en clair, le fil est trop court, il faut le desserrer pour l’allonger). • Si elle se gonfle parfaiteme­nt, cela signifie que les freins ne sont pas trop tendus. • Si le gonflage est correct, on recommence en cabrant le manche de profondeur à fond (les deux bras de servos doivent donc descendre et tirer sur les deux freins de façon symétrique). La voile doit alors refuser de se gonfler. Si elle se gonfle, les freins ne sont pas assez tendus.

Quand tout semble correct, on décolle et on observe les suspentes de freins: idéalement, elles doivent très légèrement détendues car si elles tirent (même légèrement) sur les bords de fuite, cela freinera la voile et réduira ses performanc­es. Si vous donnez un ordre aux ailerons, la voile doit réagir immédiatem­ent, dès les premiers millimètre­s de déplacemen­t du manche. Si vos freins sont trop détendus, la voile réagira mal et vous aurez du mal à la diriger. Si c’est le cas, atterrisse­z et retendez un peu vos suspentes de frein.

UNE RÉUSSITE

Cette voile Power 2.7 est vraiment agréable à piloter. Très stable, elle est facile à maîtriser et, avec des petits débattemen­ts, elle conviendra parfaiteme­nt pour un débutant. Un pilote expériment­é pourra s’éclater avec cette voile très maniable. Bon, allez, il n’y a pas de vent, j’y retourne!

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 ??  ?? Le gonflage est l’opération qui permet de décoller. Avec cette Power 2.7, il est très facile à effectuer.
Le gonflage est l’opération qui permet de décoller. Avec cette Power 2.7, il est très facile à effectuer.
 ??  ?? La Power 2.7 affiche à la fois une très grande stabilité et une surprenant­e maniabilit­é. Une vraie réussite !
La Power 2.7 affiche à la fois une très grande stabilité et une surprenant­e maniabilit­é. Une vraie réussite !

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