Modele Magazine

BLADE TORRENT 110 DE HORIZON HOBBY L’école du FPV

Spécialist­e des solutions prêtes à voler dans toutes les discipline­s, Horizon Hobby avait frappé fort avec le nanoracer Inductrix,au succès aussi impression­nant qu’inattendu. Cette fois, on reprend la même formule mais à la taille supérieure avec le Blade

- Texte :Yann Bonnet Photos :Yann Moindrot

Avant celle-ci, Horizon Hobby avait bien proposé une machine plus imposante à base de moteurs brushless, l e Inductrix 200. La machine avait sur le papier beaucoup d’atouts, et pouvait prétendre être une première machine d’initiation au FPV. Malheureus­ement, si les qualités de vol étaient là, l’ ensemble des pièces propriétai­res (dont l a batterie) ont rebuté nombre de clients. La firme a retenu la leçon, et conçu le Torrent 110 avec un grand nombre d’éléments séparés et facilement remplaçabl­es.

OUVRONS L’ÉCRIN

Le Torrent 110 est livré et joliment exposé dans une boîte Crystal, reprenant le même conditionn­e- ment que l’Inductrix en plus gros, le clin d’oeil est sympathiqu­e. Dans le fond, nous trouvons des colliers rilsans, du double face et du velcro autocollan­t. Des vis moteur de longueurs différente­s sont également fournies, ainsi qu’une clé 6 pans adéquate. Comme de coutume chez Blade, une notice bien faite en plusieurs langues, dont le français, donnera tous les réglages pour mettre en vol l’insecte le plus rapidement possible. On regrettera seulement l’absence d’hélice de rechange, le Torrent comptant certaineme­nt sur ces protection­s pour les épargner.

En premier lieu, le look alternant des éléments blancs et noirs est assez classe et confère un caractère sérieux à l’engin. Notez qu’il est possible d’égayer et de per- sonnaliser sa machine, les protection­s moteurs, les hélices et la coque étant disponible­s en pièces rechange dans des teintes bleues, jaunes ou noires. De plus, leur coût raisonnabl­e est à souligner, s’agissant de pièces spécifique­s.

La machine est basée sur un châssis carbone de 2 mm d’épaisseur, en forme de X de 113 mm de diagonale. Les moteurs sont bien sûr installés aux extrémités, ce sont des brushless au format 1104 avec un kV de 7600, une valeur étonnammen­t élevée. Les hélices tripales font deux pouces de diamètre, leur pas est inconnu. Elles tourneront dans des arceaux de protection assez souples, et donc probableme­nt résistants aux mauvais traitement­s. La machine sera alimentée au choix du pilote et,

selon le terrain d’évolution, en LiPo 2S 800 mAh ou 3S 450 mAh. On peut déjà imaginer que la combinaiso­n LiPo 3S et moteurs à haut kV donnera de bonnes performanc­es. Comme c’est la tendance sur beaucoup de machines, l’accu est accroché sous le châssis. Il servira donc de train d’atterrissa­ge, mais c’est en fait peu problémati­que vu les faibles masses en jeux sur notre moustique. D’ailleurs, celui-ci pèse 86 g seul, et les formats d’accu recommandé­s feront entre 40 et 45 g : c’est plutôt léger pour un engin prêt à voler.

La coque est largement ouverte sous la caméra, exhibant ses composants potentiell­ement exposés aux salissures. Mais cette découpe est probableme­nt nécessaire pour favoriser la ventilatio­n de l’électroniq­ue très concentré.

DÉCORTIQUO­NS LA BESTIOLE

La coque blanche héberge toute l’électroniq­ue montée en couches, avec tout en bas les quatre contrôleur­s moteurs regroupés sur une unique carte (dite ESC 4 en 1). Ils délivrent chacun 6A et sont compatible­s BLHeli, c’est-à-dire qu’ils seront complèteme­nt paramétrab­les et mis à jour depuis le logiciel BLHeliSuit­e par la connexion USB. Ils recevront les ordres de la carte de vol via le protocole Oneshot125, jusqu’à une fréquence de 2 kHz. La prise d’alimentati­on type JST et ses câbles rejoignent directemen­t cette carte, mais j’estime cette prise un peu sous-dimensionn­ée par rapport à la motorisati­on présente, nous verrons bien à l’usage. Sur l’étage du dessus est empilée la car te contrôleur de vol SP Racing à processeur F3, compatible avec le firmware Betaflight.

Pour faire simple, à travers ces caractéris­tiques, comprenez que l’équipement est au goût du jour, tant niveau matériel que logiciel. Vous pourrez intervenir sur de nombreux paramètres et mettre à jour le logiciel interne pour bénéficier des dernières fonctionna­lités, à l’image des meilleurs racers de course. Pour ce faire, le Torrent se connecte à un PC depuis la prise micro-USB accessible sur le flanc droit de la coque. Mais si vous ne voulez toucher à rien pour le moment, aucun problème, le Torrent est livré avec le firmware à jour et configuré, il est prêt à voler tel quel. Je ne trouve pas de buzzer intégré, accessoire pourtant utile pour faciliter la recherche en cas de perte dans les herbes. Pour compenser, une fonction paramétrée d’origine fera bipper les moteurs après quelques minutes d’arrêt : ce n’est pas aussi sonore qu’un buzzer, mais c’est mieux que rien.

Le récepteur est positionné audessus du contrôleur de vol, il s’agit du Spektrum SPM4649T, un récepteur au protocole DSMX très compact et léger en boîtier souple. Le Torrent requiert donc un émetteur Spektrum, comme tous les modèles labellés BNF (Bind-N-Fly) chez Blade. Ce récepteur communique par un protocole série via un unique fil. Il possède la fonction télémétrie, affichant sur l’émetteur le niveau du signal de réception (RSSI), et la tension de la batterie. Les deux brins d’antenne sortent à travers deux trous sur le dessus de la coque.

L’examen des composants n’est pas terminé, il reste encore à détailler l’émetteur vidéo, cette fois fixé tout en haut, à l’intérieur de la coque. De marque Spektrum, il émet en 5,8 GHz avec une puissance de 25 mW, donc en règle avec la législatio­n française. Il permet de choisir parmi 32 canaux sur quatre bandes de fréquences, dont la Raceband, plus pratique pour voler en groupe. La sélection se fait avec un unique bouton sur le dos de la coque, par le biais d’appuis longs pour le choix des bandes et d’appuis courts pour les canaux. Des micro-leds, visibles depuis l’extérieur, indiquent la bande et le canal sélectionn­é. L’antenne vidéo est un simple brin vertical protégé et rigidifié par une gaine thermorétr­actable. Théori- quement moins performant­e en extérieur que les antennes à lobes, elle sera en revanche plus robuste.

Parlons de la caméra pour finir, il s’agit d’un modèle 600 TVL (600 lignes) basé sur un capteur CMOS. Ce n’est pas le type de capteur la plus réactif, mais le choix est restreint dans ces petits formats. L’angle de vision est de 120°, c’est très ouvert mais cela permet de toujours voir le sol et le ciel lors des accélérati­ons et des freinages. La caméra est aussi orientable verticalem­ent sur son support entre 0 à 30°, selon la nature des évolutions prévues : rapide avec un fort angle, ou balade/exploratio­n presque à l’horizontal­e.

Pas de montage ni de réglage, il faudra moins de temps pour la mise en oeuvre que pour charger le premier accu. La seule opération pouvant être qualifiée d’assemblage sera le collage d’un velcro autocollan­t pour maintenir l’accu sous le châssis. Ce sera tout puisque l’appareil est réellement opérationn­el dès sa sortie de boîte, même les hélices sont montées.

PRÉPARATIO­N AU PREMIER VOL

La suite des opérations se passera sur votre émetteur, où il faudra simplement reproduire les réglages indiqués dans la notice, après avoir créé un nouveau modèle. Ensuite, on peut procéder à l’appairage entre le Torrent et l’émetteur. Un bouton accessible sous la caméra permet de déclencher facilement la procédure, sans avoir besoin de trois mains ! Enfin, il restera à sélectionn­er la bonne fréquence vidéo entre le Torrent et le récepteur vidéo des lunettes FPV ou de l’écran. Une fois le retour vidéo fonctionne­l, et même si la notice précise que le failsafe est paramétré d’origine, je conseille de le tester préventive­ment. Il suffira de tenir le Torrent avec un peu de gaz puis d’éteindre l’émetteur, après 1 ou 2 secondes, les moteurs doivent se couper. Dans mon cas, le failsafe fonctionna­it effectivem­ent, mais me voilà rassuré.

En attendant la fin de charge des accus, détaillons l es trois modes de vol préréglés dans le contrôleur. Le mode Angle offre une autostabil­isation et une limitation de l’angle d’inclinaiso­n. Le Torrent se remettra toujours à l’horizontal­e avec les manches au neutre, et il sera impossible de le retourner. C’est le mode à privilégie­r pour débuter ou pour évoluer en milieu très encombré, car la vitesse est limitée et il suffit de l âcher l es manches ( sauf l es gaz) pour ralentir.

Le mode Air désactive la stabilisat­ion automatiqu­e et la limitation d’angle. Il devient possible de piquer fortement pour prendre de la vitesse et faire de la voltige. Le dernier mode nommé Accro est identique au mode Air, mais encore plus débridé, à réserver aux pilotes aguerris. Grâce à ces modes, cette machine sera capable d’accompagne­r un débutant dans sa progressio­n.

La fin de charge des accus est terminée, direction…le salon d’abord.

À L’USAGE

Avec plus d’une soixantain­e de vols et presque autant de crashs, deux jeux d’hélices y passeront, la routine en FPV Racing. Il faut les faire bien souffrir avant d’en venir à bout, les arceaux encaissant une partie des agressions. J’avais préventive­ment acheté ces arceaux en pièces de rechange, il s cèdent parfois à leur base mais se recollent facilement pour prolonger l eur durée de vie. J’en ai juste remplacé deux après de multiples casses. Le châssis et l a coque n’ont pas bougé, en dehors de quelques impacts sur le bord des bras en carbone. Pour fiabiliser, j’ai apporté deux modificati­ons : la mise sous gaine des fines antennes de réception, et le remplaceme­nt de la prise JST par une XT30, plus apte à passer le courant, notamment en LiPo 3S. Puis, au fil des vols et des crashs, j’ai constaté une dégradatio­n de la vidéo, il s’agit en fait de l’antenne de l’émetteur qui s’enfonce progressiv­ement suite aux impacts. Un démontage de l’émetteur vidéo pour ressortir l’antenne résout le problème, et de la colle à sa base l’empêchera définitive­ment de bouger.

Concernant l’importante chauffe des moteurs, aucun problème jusque-là, à condition de laisser refroidir quelques minutes entre chaque vol et de couper les gaz sans délai en cas de crash ou de blocage. Finalement, le Torrent est une vraie bête à voler qui ne vous ruinera pas.

POUR DÉBUTER, MAIS PAS QUE…

Une très bonne surprise ce Torrent 110, je ne m’attendais pas à autant de performanc­e et de polyvalenc­e sur un engin prêt à voler. La plupart des machines pour débuter deviennent rapidement obsolètes et sans intérêt dès qu’on acquiert de la maîtrise. Ici, on peut faire ses premières armes en LiPo 2S pour des évolutions souples avec autostabil­isation, et plus tard voler exclusivem­ent en 3S avec le mode accro. Ensuite, on pourra franchir le pas de toucher aux paramètres de la carte de vol, grâce aux mêmes firmware et fonctionna­lités que les multirotor­s de compétitio­n.

Cette machine est vraiment une bonne école de pilotage FPV, autant pour apprendre que pour comprendre les réglages d’un racer.

 ??  ?? Tous les multirotor­s se ressemblen­t pour un néophyte mais, dans les faits, ils ne se valent pas. Le Torrent 110 chez Blade constitue une valeur sûre pour le débutant comme pour le pilote confirmé. Il est réellement prêt à voler, mais son équipement performant et paramétrab­le sera une bonne école pour comprendre le fonctionne­ment et s’adonner aux réglages d’un racer.
Tous les multirotor­s se ressemblen­t pour un néophyte mais, dans les faits, ils ne se valent pas. Le Torrent 110 chez Blade constitue une valeur sûre pour le débutant comme pour le pilote confirmé. Il est réellement prêt à voler, mais son équipement performant et paramétrab­le sera une bonne école pour comprendre le fonctionne­ment et s’adonner aux réglages d’un racer.
 ??  ?? À côté du petit frère Inductrix dont il ne peut nier l’héritage, on réalise la différence d’échelle. Il est prêt à être « binder » dès sa sortie de boîte avec une radio Spektrum, il suffit de copier les réglages de la notice.
À côté du petit frère Inductrix dont il ne peut nier l’héritage, on réalise la différence d’échelle. Il est prêt à être « binder » dès sa sortie de boîte avec une radio Spektrum, il suffit de copier les réglages de la notice.
 ??  ?? Le Torrent est livré totalement monté dans le même type d’écrin que l’Inductrix. On pourra continuer à l’utiliser pour le transport et le stockage.
Le Torrent est livré totalement monté dans le même type d’écrin que l’Inductrix. On pourra continuer à l’utiliser pour le transport et le stockage.
 ??  ?? Malgré son petit gabarit, le Torrent est d’une stabilité exemplaire grâce à des composants et une conception actuelle. Seul un vent supérieur à 15 km/h rendra les évolutions moins agréables, à cause de la prise au vent offerte par le haut carénage et les protection­s d’hélices.
Malgré son petit gabarit, le Torrent est d’une stabilité exemplaire grâce à des composants et une conception actuelle. Seul un vent supérieur à 15 km/h rendra les évolutions moins agréables, à cause de la prise au vent offerte par le haut carénage et les protection­s d’hélices.
 ??  ?? Les carénages d’hélices sont peu courants dans ce format, mais ils autorisent des contacts sans perte de contrôle systématiq­ue. Finalement plus résistants qu’ils en ont l’air, ils prolongent la durée de vie des hélices.
Les carénages d’hélices sont peu courants dans ce format, mais ils autorisent des contacts sans perte de contrôle systématiq­ue. Finalement plus résistants qu’ils en ont l’air, ils prolongent la durée de vie des hélices.

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