Modele Magazine

MORANE SAULNIER MS 406 D3801 Un chasseur pas comme les autres

Morane Saulnier MS 406 D3801

- Texte : Roger Nieto Photos: Roger Nieto et André Hervé

1940 : la France est en guerre et le principal chasseur de notre armée de l’air est le Morane Saulnier MS 406. Il aura fort à faire face au Messerschm­itt 109, mais les pilotes se battront avec courage et déterminat­ion. J’ai eu envie de reproduire cet avion emblématiq­ue et chargé d’Histoire…

Le prochain championna­t du monde de maquettes F4C se déroulera en Suisse en juillet prochain. Cela tombe bien car ce pays a construit sous li cence ce chasseur. Il en reste plusieurs aujourd’hui, dont deux en état de vol. Il n’en fallait pas plus pour que je me décide à tenter cette belle aventure de la constructi­on. Cependant, il n’y a rien sur le marché : pas de kit, pas de plan : Il faudra se résoudre à tout concevoir. À travers ces quelques lignes, je vous propose de passer avec moi quelque temps dans l’atelier.

HISTOIRE

Conçu en 1935, le Morane 405 répondait à un programme du ministère de l’air. La version définitive, le Morane 406 C1, sera commandée à 1 000 exemplaire­s en mars 1938, dont 572 seront livrés à la déclaratio­n de guerre. Lors du conflit, les unités revendique­ront la destructio­n de 175 appareils ennemis, cela au prix de pertes très impor tantes. Au total, 1 081 Morane-Saulnier seront livrés et serviront dans de très nombreuses unités de l’armée de l’air.

L’armement était constitué d’un canon de 20 mm, installé dans le vilebrequi­n du moteur HispanoSui­za de 860 ch, et deux mitrailleu­ses de 7,5 mm installées dans les ailes. D’emblée, le chasseur se montra inférieur en performanc­es au Me109 E qui équipait l’armée allemande. La Suisse va construire sous licence ce magnifique chasseur, qui prendra la dénominati­on D3801.

CONCEPTION

Pour construire cet appareil, il nous faut un plan détaillé et juste. Il existe bien un vieux plan BabyTrain qui, il faut l’avouer, n’est pas mal du tout, mais il n’est pas assez juste pour concourir en compétitio­n maquette. J’ai donc choisi de reproduire les formes d’après de très bons clichés pris au zoom par des « spotteurs ». Ce n’est pas difficile à trouver, l’avion sujet sillonne les meetings et les photos de grande qualité sont légion sur le Net. Après en avoir choisi pour les

trois vues, il est temps de prendre la direction de Rennes pour se rendre chez A.D.A, une firme qui agrandit les plans. Je récupère trois grandes photos noir et blanc, ainsi la taille de l’avion est portée à 80 cm d’envergure. Il ne reste plus qu’à décalquer les contours de l’aéronef sur une fenêtre qui fait office de table lumineuse, bref ça bricole dur. Quelques jours plus tard, retour chez A.D.A pour faire agrandir le calque à la taille de réalisatio­n. Avec cette méthode, on est certain de la justesse de la bête. Il reste à choisir un profil, tracer les repères, déterminer les incidences et imaginer les trains d’atterrissa­ge.

LES DIFFICULTÉ­S DU PROJET

Ce chasseur n’a, à première vue, n’a rien de bien compliqué. C’est en y regardant d’un peu plus près que le doute s’installe. Bien entendu, le choix de la taille reste crucial : le règlement internatio­nal nous limite à 15 kg, il convient donc de réaliser la plus grosse machine possible en restant dans cette limite. Ensuite, on recense les difficulté­s : cela commence par le moteur (ici un Titan 62 cc) dont il faudra optimiser le refroidiss­ement. Dans le même temps, c’est le centrage qui interroge : le nez n’est pas bien long et il est préférable de rapatrier les masses le plus à l’avant possible.

Le principal problème réside dans le train d’atterrissa­ge : il possède une voie bien large et plutôt rassurante, les roues sont obliques mais cela ne pose pas de problème particulie­r. Le vrai souci, c’est cette énorme contrefich­e qui arbore en son milieu un magnifique vérin qui fait fonctionne­r l’ensemble. D’emblée, il convient de trouver une astuce pour rendre cela fonctionne­l à notre échelle. Il reste l’entoilage de la partie arrière et ces énormes tôles disjointes qu’il faudra reproduire. Bref, le challenge semble passionnan­t.

LE TRAIN D’ATTERRISSA­GE

La principale difficulté, c’est bien entendu le train d’atterrissa­ge. Je décide de m’attaquer à cette difficulté en premier. Cela permettra de savoir si l’on peut poursuivre l’aventure. Plusieurs solutions sont envisageab­les.

Je pourrais utiliser un méca- nisme du commerce et faire une contrefich­e factice. Cependant, il est bien dommage de se passer de l’installati­on conforme au réel, qui est particuliè­rement robuste. J’ai donc décidé d’essayer cette option, d’autant plus qu’elle génère des coûts maîtrisés.

Une fois les plans tracés, j’ai découpé des morceaux de carton pour trouver une cinématiqu­e réalisable. Sur la machine réelle, il y a deux points d’articulati­on et la contrefich­e se plie comme une sorte de coupe-boulon. Après maintes simulation­s, c’est difficilem­ent transposab­le sur la maquette, il faut donc simplifier. En utilisant un seul point d’articulati­on, on retrouve un fonctionne­ment plus facile à reproduire. Train rentré, la contrefich­e se loge dans le haut de la voilure. L’atterrisse­ur est alors plié en forme de Z. En position sortie, la jambe de train est verrouillé­e par la contrefich­e qui dépasse son axe de rotation et bloque le tout, et les vérins pneumatiqu­es maintienne­nt les positions. La jambe de train ne peut pas reculer car elle est triangulée avec une fiche arrière. Bref, cela fonctionne et c’est particuliè­rement solide.

Il faut juste trouver une solution pour le vérin qui sera factice. En trichant sur l’écartement des montants, il sera possible (pendant la rétraction) de faire passer celui-ci entre les deux parties de la contrefich­e. Comme le vérin est solidaire de la partie basse, on obtient bien un seul point de rotation et le tour est joué. Malheureus­ement, tout cela rentre au chausse-pied dans la voilure et il faut se résoudre à faire une sorte de banc d’essai pour valider le travail théorique. Les essais montreront qu’il faut deux vérins pneumatiqu­es Robart pour que les efforts soient bien symétrique­s.

Un bon mois de travail sera nécessaire pour réaliser les pièces et finaliser le fonctionne­ment. Je tiens ici à remercier mon ami Georges Pelé qui a très gentiment réalisé l’armature de mes jambes de train. Cet atterrisse­ur sera habillé et terminé avec ses détails, histoire de bien prendre en compte son encombreme­nt dans la future voilure.

LES AILES

La principale difficulté étant surmontée, il est temps de taper dans le bois dur. Des choix importants déterminer­ont le résultat. Le profil choisi est un NACA 2415, vrillé à 3° en bout d’aile. Le but est d’obtenir la même épaisseur d’ailes que la machine réelle. Le calage est de 1,5° et j’ai choisi d’assembler les 2,50 m d’envergure d’un seul tenant.

En ce qui concerne la structure, tout est déterminé en fonction de l’atterrisse­ur. La clé d’ailes en contreplaq­ué de bouleau forme un caisson avec un bord d’attaque renforcé. Cette boîte ainsi formée permettra de tenir les jambes de train, et constitue une sorte de triangle. L’axe est une simple corde

à piano de 4 mm que l’on peut enlever par l’avant. Cette structure reçoit l’atterrisse­ur complet, ce qui permet de régler parfaiteme­nt le fonctionne­ment dès maintenant.

Il est temps de s’attaquer au reste des ailes. On commence par caler le longeron sur le chantier, puis on place les nervures qui sont en balsa, équipées de talons pour une plus grande précision. Les volets et les ailerons seront découpés après le coffrage, il convient donc de bien préparer cette opération en prévoyant parfaiteme­nt les axes de rotation et les commandes. Comme d’habitude, mes servos sont fixés sur les nervures et ils actionnent les gouvernes par l’intermédia­ire de cordes à piano de 3 mm rigidifiée­s par un tube de laiton. Avant de coffrer, on fait l’inventaire des renforts nécessaire­s. J’ai choisi de coffrer les extrados, puis de faire un point précis avant de replacer la voilure sur des cales pour terminer le coffrage et garantir un vrillage parfait.

Lorsque les ailes sont complètes, il ne reste qu’à découper les parties mobiles. Il est impératif de tracer des traits repères pour retrouver les positions lorsque l’on replacera les gouvernes équipées de leurs charnières. Les ailerons sont séparés de la voilure à l’aide d’une lame de scie à métaux. Les renforts sont collés puis ajustés, la rotation se fait par l’intermédia­ire de charnières bâton qui provoquent un décalage de l’axe, reproduisa­nt le réel. Le servo qui était déjà en place est raccordé à sa corde à piano.

Lorsque tout fonctionne, on enchaîne sur les volets qui sont placés sur l’intrados. L’emplacemen­t est découpé puis équipé d’une planchette de balsa afin de former un caisson. Les gouvernes reçoivent un renfort en contreplaq­ué de bouleau de 1 mm afin de rigidifier les volets. Une planchette en balsa est ensuite taillée pour confection­ner ces volets, qui seront articulés par des charnières plates. La commande reprend le principe adopté pour les ailerons.

Notez que le centre de la voilure n’est pas coffré car cet emplacemen­t correspond au couloir destiné à évacuer l’air chaud venant du moteur par l’arrière du radiateur. Après une belle séance de ponçage, les ailes du Morane sont prêtes.

LE FUSELAGE

Les formes de notre chasseur sont pour le moins alambiquée­s et toute la difficulté consiste à reproduire précisémen­t les différente­s courbes de la bête. Le fuselage du Morane est organisé comme dans la réalité autour de son moteur. J’ai décidé d’utiliser un Titan 62, complété d’un pot d’échappemen­t d’origine Toni Clark. Ce silencieux est conçu pour être placé derrière le propulseur. Après quelques tempêtes sous un crâne, j’ai choisi de créer une sorte de caisson carré qui tient le moteur, les servos et la voilure. Cette boîte en contreplaq­ué de bouleau de 3 mm est la structure de base du fuselage. Elle permet d’avoir des repères exacts qui permettron­t d’assembler l’avion sur un chantier, et cela en deux parties : d’abord la zone inférieure, complétée ensuite par le dessus du fuselage. Le caisson de base est donc découpé puis assemblé, l’ajustage avec la voilure est dégrossi dès maintenant. La cloison support moteur est scellée à l’époxy lente. Comme le dessus du caisson est rectiligne, l’opération reste très facile. Ici, on ne parle pas de cloison pare-feu car celle-ci est ouverte et permet l’évacuation de l’air chaud. L’échappemen­t est inséré dans une sorte de boîte caisson qui sera ventilée.

Il est temps de caler la structure du fuselage sur le chantier pour assembler les différents couples. Comme l’arrière du fuselage est entoilé, il convient de laisser les lisses dépasser des couples de structure. J’ai réalisé ces petits longerons avec de trop fines baguettes de bois dur, qui se sont révélées trop souples. J’ai donc renforcé cela par quatre longerons plus gros et plus rigides.

Pendant que l’ on est sur l e chantier, il est bon de positionne­r le stabilisat­eur : on est ainsi certain du calage dans les trois axes. On peut dès maintenant installer les tringles de commande qui sont des tiges de carbone. La roulette de direction rejoint également son emplacemen­t, commandée par des câbles aller-retour.

COFFRAGE

Lorsque tout est parfait, on peut commencer le coffrage. Ma première intention était d’entoiler l’arrière et d’utiliser pour l’avant du Proskin, une sorte de plaque de résine très fine. Malheureus­ement, vu les formes complexes de l’appareil, j’ai préféré utiliser du tissu de verre. Les différence­s de tôles sont obtenues simplement avec des lamelles de Proskin mastiquées. La difficulté reste bien de reproduire ces tôles qui sont vraiment disjointes, l’étude des photos en atteste. La toile est reproduite avec du Diacov et les lardages sont réalisés à l’aide de bandes autocollan­tes et thermorétr­actables disponible­s dans le catalogueT­oni Clark.

Le très grand capot est coffré en même temps que le fuselage, et le nez sera moulé selon la technique du moule perdu sur une forme taillée dans du Roofmat. Les différents couples avaient reçu dès l’assemblage des tétons de

centrage qui permettent de fixer parfaiteme­nt ce capotage. Le verrouilla­ge s’obtient en plaçant deux vis BTR de chaque côté. Il reste à recouvrir le bois d’un tissu de verre de 40 g/m² pour obtenir une surface dure et propice à la finition.

LE MARIAGE

C’est le moment de réunir le fuselage et la voilure, cela permettra de confection­ner les fixations, les karmans et les parties ventrales du fuselage. Notre caisson de base avait été créé sur les ailes, il est donc assez facile d’affiner la mise en place. La présence du stabilisat­eur autorise une mise croix précise.

C’est le moment de fabriquer les très grands karmans. On commence par découper du contreplaq­ué de bouleau de 1 mm, ces pièces formeront la liaison avec la voilure. Le galbe est comblé avec du Roofmat et le tout est mis en forme avec un cylindre. L’étude des clichés est essentiell­e car on s’aperçoit qu’il y a une grande partie presque plate sur l’arrière des ailes. Une fois la mise en forme réalisée, il faut recouvrir tout cela de deux couches de tissu de verre 40 g/m² et mastiquer plusieurs fois pour arriver au bon résultat.

On replace la voilure à son emplacemen­t pour créer les parties ventrales du fuselage. Le radiateur avant qui évacue l’air chaud est un assemblage de balsa. Là encore, il faut reproduire les tôles disjointes, ainsi que l’écope en résine. Le ventre utilise des couples et c’est une structure en bois recouverte de Proskin qui forme la pièce. La partie arrondie est en roofmat recou- vert de tissu de verre. Ces pièces sont amovibles, elles s’assemblent simplement comme une aile avec des pions de centrage et un verrouilla­ge. La machine commence à prendre forme et on reconnaît les galbes de ce chasseur mythique.

L’articulati­on des gouvernes de profondeur utilise des charnières de type bâton pour décaler l es axes de rotation. La liaison avec les parties mobiles et fixes est habillée du ctp de 1 mm pour obtenir des raccords parfaits.

La commande est invisible de l’extérieur, c’est un carré d’aluminium qui reçoit une BTR de 4 mm, relayant le mouvement des tringles par l’intérieur du fuselage.

La dérive demeure plus complexe à appréhende­r car l’épaisseur de l’étambot est variable sur toute sa hauteur. Il convient de bien dessiner l’ axe de rotation pour placer l’articulati­on au bon endroit. C’est une CAP de 2 mm insérée dans un tube de plastique lors de la constructi­on qui assure la mission. La commande utilise la technique de la poulie, cela permet de reproduire les commandes réelles. L’emplacemen­t des différente­s commandes doit être anticipé car il y a peu de place pour les deux tringles de profondeur et le palonnier de la roulette de queue.

Cette dérive m’aura donné du fil à retordre car l’arrière du fuselage forme un angle marqué qui ne doit pas se transforme­r en trou béant.

INSTALLATI­ON MOTEUR

Le Titan 62 est un propulseur que j’affectionn­e particuliè­rement : il est très fiable et chauffe peu. Je choisis systématiq­uement la version sans allumage électroniq­ue, ce qui me débarrasse ainsi des boîtiers, accus et autres fils. Ici, j’ai utilisé le coude optionnel qui déporte le carburateu­r vers l’arrière.

Pour le refroidiss­ement, l’avant du capot comporte une ouverture qui reçoit des déflecteur­s pour diriger le flux d’air frais sur les ailettes du cylindre. Il en est de même pour les ouïes latérales. La grosse prise d’air du radiateur est taillée dans un bloc de Roofmat, de façon à former deux entonnoirs. Ainsi, le premier conduit est dirigé sur l’échappemen­t tandis que le deuxième canal est détourné vers le carburateu­r, qui reste ainsi gavé en air frais. L’évacuation des gaz chauds s’opère par l’intérieur de l’avion et débouche dans la sortie du radiateur, comme sur la machine réelle. Ce dispositif fonctionne parfaiteme­nt. Par précaution, après l’atterrissa­ge, je place un petit ventilateu­r face à l’avion pour évacuer la chaleur résiduelle qui rayonne en l’absence de vent relatif. Le bruit du moteur reste satisfaisa­nt, malgré le montage rigide, et la qualité du pot d’échappemen­t fait son office.

LES DÉTAILS

Il faut travailler sur une surface bien lisse : la fibre de verre est recouverte d’un enduit de carrosseri­e bi-composant, un vigoureux ponçage en extérieur permettra de partir sur des bases saines.

Pour les détails, ma méthode est assez simple, je réalise ceux-ci du plus gros vers le plus petit. Problème, cet avion est constellé de détails, c’est soit un cauchemar, soit un plaisir selon que l’on aime ou pas cette phase de la constructi­on…

On commence par les échappemen­ts, qui sont ici de vulgaires tubes de plastique utilisés normalemen­t pour l’électricit­é, ils sont taillés puis tordus à chaud dans l’eau bouillante. Ils participen­t au refroidiss­ement et sont fixés à l’aide de clous en tige de carbone afin de laisser un maximum d’espaces libres. Les plaques de toutes sortes sont faites en aluminium autocollan­t ou en Proskin. Les centaines de vis sont placées le long des lignes de tôles et gravées dans le support. Je remercie une nouvelle fois mon ami Georges qui m’a confection­né des grilles qui se trouvent sur l’aile, ce détail a demandé un outillage spécifique. Il y a bien entendu les feux de bouts d’ailes, dont les leds proviennen­t de la firme Unlight. On a également les canons, les bossages, le tube Pitot, les surépaisse­urs de tôles… Bref, des semaines de patience. Heureuseme­nt, ce travail est grandement facilité par l’informatiq­ue. Les photos sont zoomées et les pièces décalquées à l’échelle, la qualité de la documentat­ion enlève les doutes et permet de travailler avec une grande efficacité.

Il est temps d’attaquer le cockpit pour installer le pilote. Nous sommes à l’échelle 1/4,3 et la large verrière nécessite un intérieur soigné. La première étape consiste à concevoir la verrière coulissant­e. Mais après quelques jours de travail, je me suis rendu compte que la verrière fonctionne­lle serait irrémédiab­lement rayée par l’intérieur,

en frottant sur le couple arrière qui reste fixe. La décision est donc prise de la faire démontable seulement. Les vitres sont développab­les et Georges m’a aidé à former un morceau de plastique sur un bloc de bois. Ce montage est apprêté, peint à l’intérieur et fixé sur le chasseur.

Il est temps de s’intéresser à l’intérieur du poste de pilotage. On commence par confection­ner une sorte de caisson qui sera la structure de notre cockpit. Je réalise cela en carton plume. Un support en balsa est réalisé pour recevoir le tableau de bord qui est en trois parties. C’est le moment d’installer le pilote pour dimensionn­er le siège. Tout doit être à la masse minimum car ce satané poste de pilotage est en arrière du point de centrage. Les accessoire­s sont découpés dans du bristol. Les tubes, leviers et autres câblages sont placés comme dans la réalité.

LA PEINTURE

Elle commence par une belle séance de masquage suivie d’une couche d’apprêt mono-composant. Ainsi, de nombreux défauts ressortent et il convient de poncer une nouvelle fois.

Les couleurs sont confection­nées à partir de mélanges de peinture Humbrol, l’exercice reste difficile car il faut s’approcher au mieux des teintes réelles. Le camouflage est tracé au crayon de bois puis réalisé à l’aérographe, tout comme les cocardes. Le scotch de masquage Tamya est utilisé pour les contours nets. La cigogne se trouve sur des reliefs, il faut la peindre à la main. J’ai donc décal- qué le volatile sur mon écran d’ordinateur puis réalisé un bristol précis des contours. Il suffit ensuite de tracer cela sur l’avion pour peindre la cigogne au pinceau.

Mon ami Johann Forgeard m’a confection­né, à l’aide de sa machine de découpe, les petits marquages et l e fameux « Bretagne ». Il a fait preuve d’une grande habileté en réalisant la plaque d’immatricul­ation récupérée sur Internet, cela m’a beaucoup aidé.

Il est temps de salir très légèrement cet avion de collection qui, sur les clichés, est toujours rutilant. Pour le vernis, j’ai utilisé un produit de carrosseri­e dans l equel j’ai ajouté une base de mat. La pein-

UN WARBIRD ORIGINAL

Réaliser un avion de A à Z est un exercice toujours aussi grisant et intimidant. C’est une aventure dans laquelle on avance pas à pas. Maintenant que la maquette vole, il convient de la qualifier pour le prochain championna­t du monde, une autre forme d’odyssée tout aussi palpitante.

Je tiens à remercier ici mes amis Georges Pelé et Johann Forgeard qui m’ont aidé avec une grande bienveilla­nce pour que le projet aboutisse. Le chasseur est à la masse prévue, il vole parfaiteme­nt et le degré de précision reste satisfaisa­nt.

En espérant que je pourrai amener le Morane Saulnier D 3801 dans son pays d’origine, je vous dis à très vite sur les pistes pour partager cette merveilleu­se passion. ture a pris un bon mois et demi, ce qui est exceptionn­ellement long pour mon degré de patience…

 ??  ?? Le Morane Saulnier MS 406, beaucoup d’entre vous ne le connaissen­t pas. C’était pourtant le chasseur principal de l’Armée française en 1940. Roger Nieto vous présente ici sa dernière maquette de compétitio­n, et elle est superbe !
Le Morane Saulnier MS 406, beaucoup d’entre vous ne le connaissen­t pas. C’était pourtant le chasseur principal de l’Armée française en 1940. Roger Nieto vous présente ici sa dernière maquette de compétitio­n, et elle est superbe !
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 ??  ?? Notez la curieuse inclinaiso­n des roues avant… L’hélice tripale est uniquement utilisée pour le statique.
Notez la curieuse inclinaiso­n des roues avant… L’hélice tripale est uniquement utilisée pour le statique.
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 ??  ?? La bestiole est imposante avec son gros fuselage et ses 2,5 m d’envergure…
La bestiole est imposante avec son gros fuselage et ses 2,5 m d’envergure…

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