Plus sage qu’il n’y paraît
Il suffit de monter les ailes, connecter quatre prises de servos et brancher l’accu de propulsion avant de prendre l’air. Le taxiage sur une piste en herbe doit se faire prudemment pour ne pas passer sur le nez. L’arrière a en effet tendance à sautiller sur les irrégularités de la piste, malgré la roulette de queue amortie. Aligné en début de piste, les gaz sont poussés progressivement, et le Radial accélère franchement. Il part bien en ligne avec très peu de correction pour rester dans l’axe, et prend l’air en 40 m sans forcer. Seules quelques retouches aux trims sont nécessaires avant une bonne prise d’altitude, pour effectuer l’indispensable test de décrochage. Gaz coupés, je tire progressivement la profondeur, le modèle ralentit fortement avant de décrocher assez tardivement, avec une franche abatée sur une aile. Gouvernes au neutre, le contrôle est rapidement repris après un bref piqué. Malgré la forte charge alaire, le Radial Rocket n’est finalement pas vicieux. Il accepte même des vitesses relativement faibles, mais les gouvernes perdent alors beaucoup en efficacité à cause de leur surface réduite. Reprise d’altitude et test des volets, sortis d’abord à mi-débattement. Il ne se passe rien, pas d’influence sur la trajectoire et aucun ralentissement visible. À pleins volets en revanche, le Radial subit un sérieux couple à cabrer et se freine sensiblement. Ce sera compensé avec un mixage à la profondeur, de l’ordre de 10 %.
Les gouvernes répondent précisément, mais je trouve les débattements un peu faibles avec les réglages d’origine, surtout si on le ralentit. Les débattements ont été majorés de 20 % sur tous les axes, avec ajout d’exponentiel pour conserver la précision autour du neutre. C’est mieux ainsi et, à bonne vitesse, le taux de roulis passe maintenant à moins de 2 secondes au tour. Les boucles peuvent être du diamètre que l’on souhaite, en revanche, les boucles inverses demandent beaucoup de gaz pour ne pas décrocher. Le vol dos tient avec une très légère correction à la profondeur, le centrage de la notice est donc parfait. Plus étonnant, les déclenchés sont vifs, voire violents, mais le retour au neutre n’arrête pas rapidement la figure, il faut sacrément anticiper. Les passages à fond au ras de la piste se maîtrisent avec une grande facilité, sans jamais se faire peur grâce à la bonne précision des commandes. Les trajectoires sont tendues et peu perturbées par le vent, tant que l’on conserve une bonne allure.
Parlons vitesse justement : gaz à fond, le Radial Rocket ne traîne pas mais c’est un peu décevant, et il n’offre pas des sensations en rapport avec son look. En montée verticale, il s’épuise aussi rapidement. Je change l’hélice 15 x 8 pour une 16 x 10, on sent un changement mais ce n’est toujours pas impressionnant. La vitesse de pointe est tout de même améliorée, les évolutions sont plus dynamiques et les montées verticales deviennent sans limites. Mesuré avec un GPS embarqué, il prend 140 km/h sans prise de badin et 160 km/h suite à un sérieux piqué, ce qui n’est finalement pas si mal. J’ai ensuite testé une hélice 16 x 12, mais on sent tout de suite au son que le moteur est trop chargé. J’obtiens 145 km/h en transition, et toujours 160 km/h après un piqué. Le Radial n’étant pas un modèle de finesse, son profil épais et son volumineux capot expliquent certainement le plafonnement de la prise badin. L’hélice 16 x 10 sera remontée car elle représente le meilleur compromis performance/autonomie. À régime soutenu, l’autonomie se situe entre 6 et 7 min, en conservant 30 % de capacité dans l’accu. Il est temps de poser, je sors les volets avant de débuter mon approche. La descente s’effectue précisément, en conservant un tiers de gaz. Le toucher de roues se gère facilement et l’avion a peu tendance à rebondir. En revanche, évoquons tout de suite mon premier atterrissage qui finira sur le nez, heureusement sans dégâts sur piste en herbe. Comme le Radial se ralentit peu malgré les volets, j’ai finalisé l’atterrissage gaz coupés. Pendant le roulage et la décélération, la profondeur devient peu efficace quand elle n’est pas soufflée, et ne suffit plus à asseoir la queue de l’appareil. Même phénomène avec la dérive, pour lutter en cas de vent de travers. Il suffit de conserver un filet de gaz pour « tracter » le nez et souffler les gouvernes dans la dernière phase d’atterrissage.