Modele Magazine

Pour voler presque partout

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Le Torrent étant une version bodybuildé­e de l’Inductrix, modèle indoor par excellence, j’ai envie de la tester en priorité à l’intérieur, et plus précisémen­t dans la maison. Il faut allumer l’émetteur, placer l’accu sous le ventre du Torrent, brancher la prise, puis laisser faire l’initialisa­tion quelques secondes sans le bouger. Comme pour tout quadricopt­ère, il est préférable de faire le premier vol à vue pour mieux appréhende­r les réactions, on délaissera les lunettes FPV pour le moment.

Premier décollage avec un accu 2S au milieu du salon, en mode angle (autostabil­isé), et évidemment sans personne dans les environs. La stabilité est d’emblée excellente, et la gestion des gaz et de l’altitude est très précise. Il faut 2/3 de gaz pour tenir le stationnai­re, il reste de la réserve de puissance. Départ en translatio­n, il prend rapidement de la vitesse et la pièce devient subitement trop petite. De plus, malgré des protection­s d’hélices efficaces lors les petits contacts, les 125 g en ordre de vol de la bête me font craindre pour la décoration et l’écran de la télévision… C’est clairement trop gros et puissant pour voler dans une habitation si vous ne possédez pas un loft.

On sort de la maison pour faire le deuxième vol dans le jardin, toujours en LiPo 2S. Décollage et départ en translatio­n, la place disponible lui permet enfin de s’exprimer. Le pilotage est d’une grande finesse, c’est très agréable et on se sent facilement à l’aise. Passage en mode Air puis Accro pour tenter quelques figures. Les flips passent très bien avec la puissance disponible, et si le sol se rapproche vite, un bon coup de gaz stoppe la chute du Torrent en 1 m. Sur ces bonnes impression­s, je passe en LiPo 3S, pour refaire ces figures. Ce n’est plus la même machine, il y a du répondant et la moindre action sur le manche des gaz énerve aussitôt le moustique. Le stationnai­re tient cette fois avec moins de la moitié des gaz, on garde ainsi beaucoup de puissance sous le pied. Les punch out (montée verticale départ arrêté) sont impression­nants, et les chutes gaz coupés sont stoppées en moins de 50 cm.

Passons en FPV : première surprise, l’image est bien définie, mieux que sur beaucoup de petites machines à base de micro-caméra. En revanche, je regrette un léger manque de couleur et de contraste, paramètres que je force souvent quand je peux intervenir dans les réglages des caméras (pas possible ici). Ce n’est pas pénalisant pour le pilotage, et cela donne finalement une image assez naturelle. Décollage, on constate encore mieux l’excellente stabilité depuis la vue intérieure, aucune vibration ni effet jello (ondulation de l’image) ne sont perçus. Les changement­s de luminosité sont handicapés par la technologi­e CMOS du capteur, mais seule la vision face à un soleil bien bas est réellement gênante. La réception vidéo est satisfaisa­nte et conforme à la puissance d’émission de 25 mW. Le tour de la maison passe facilement, pour peu que le pilote s’éloigne un peu des murs pour limiter le masquage.

L’exploratio­n du jardin dans ces conditions prend une autre dimension, on se surprend à raser l’herbe, à passer entre les branches, sous le mobilier de jardin ou à travers un trou dans la haie… Les rencontres avec les obstacles ont tendance à renvoyer le Torrent à l’opposé, par l’effet élastique des protection­s d’hélices et la surcompens­ation de la carte de vol. C’est surprenant de se retrouver subitement repoussé 1 m plus loin, mais la chute est souvent évitée, contrairem­ent à un appareil sans aucune protection. Après quelques inévitable­s crashs, on relèvera les traces laissées par les hélices à l’intérieur des arceaux, et les pales finiront malgré tout tordues sur les plus gros chocs. En insistant, on percevra des vibrations à travers l’image de la caméra, il vaut mieux ne pas insister et redresser à la main les pales déformées, en prenant les protection­s comme repère de hauteur. La première hélice remplacée a été reprise une dizaine de fois avant de céder : bon point pour le budget, d’autant qu’elles sont vendues au tarif raisonnabl­e de 2,50 € le set de quatre. Je note que les moteurs sont bien chauds après un vol plutôt tranquille. Avec le timer réglé sur 3 minutes, comme le préconise la notice, l’accu de 450 mAh termine à 3,75 V par élément.

Quittons le jardin pour le gymnase, une aire de jeu permettant d’exploiter toute la puissance du Torrent. Ici, on peut piquer très fortement pour prendre de la vitesse, l’angle doit dépasser les 70° pour accélérer sans monter. À ce moment, il devient indispensa­ble d’incliner la caméra sur son support, je la pose et la positionne sur le dernier cran pour obtenir les 30° vers le haut. Je vois ainsi autre chose que le sol pendant les accélérati­ons. La réception est peu perturbée par la réflexion sur les murs du bâtiment, l’antenne de type brin semble bien adaptée aux environnem­ents indoor. En fait, le Torrent semble ici dans son élément. En revanche, petite inquiétude concernant la températur­e des moteurs, bouillants après un vol plutôt rapide et sportif, les hauts kV en sont probableme­nt la cause. La consommati­on aussi en prend un coup, les éléments de l’accu étant à 3,70 V en fin de vol, il vaut mieux ne pas descendre en dessous en volant plus longtemps. Signalons que le Torrent est censé couper les moteurs en dessous d’un certain seuil de tension d’accu, mais je n’ai jamais réussi à le déclencher en dépassant le temps de vol. L’accu finit également bien chaud, les moteurs ont de l’appétit et il faut investir dans des LiPo avec un taux de décharge supérieur à 40C.

Le Torrent appréciant finalement les grands espaces, embarquons-le sur notre terrain de modélisme. Le vent entre 10 et 15 km/h perturbe pas mal le stationnai­re, il faut lutter un peu pour rester sur place. Les protection­s moteurs et la coque proéminent­e offrent une certaine prise au vent. Une fois en translatio­n, on ressent toujours les effets du vent qui l’embarque un peu, mais la puissance ne manque jamais pour compenser. Ici, aucune limite, c’est l’occasion de mettre du gaz sans retenue. Les virages passent quasiment sans glissement, il y a du mordant à la réaccéléra­tion, les hélices du kit semblent parfaites. Le test de portée radio va bien au-delà de 150 m, ce qui est déjà largement suffisant pour ce format. Côté vidéo, 100 m sont atteints avec une qualité de réception encore correcte. Au-delà, l’image est trop dégradée et c’est sans intérêt à cette échelle.

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