Imposant et facile
La radio paramétrée, tout est vérifié et revérifié. Le centrage aura demandé 800 g de plomb, « gasp ! ». Attention à la masse, il n’est pas question de dépasser les 15 kg. Nous voici sur la piste, il faut roder le moteur et faire l’essai de portée radio. En fin d’après-midi, il convient de se rendre à l’évidence : tout fonctionne bien et ce n’est pas la petite brise dans l’axe qui va me dissuader d’essayer le Morane 406.
Quelques amis sont restés pour m’aider. Le chasseur est placé au seuil de piste et je pousse progressivement la commande de gaz. Le modèle s’élance mais l’on sent que la masse est importante. De plus, le moteur tout neuf n’affiche pas toute sa puissance… Au bout d’une vingtaine de mètres, le chasseur est en équilibre sur son train principal et, sans mon autorisation, il quitte le sol ! Je soutiens légèrement mais la correction est impressionnante, la profondeur est beaucoup trop efficace. Du coup, la prise d’altitude se fait plus vite qu’il ne faudrait. En l’air, tout va bien : la machine est très stable, je fais quelques corrections de trims mais cela reste négligeable.
Le tonneau passe en trois secondes environ, le débattement des ailerons reste satisfaisant. Le premier cran de volet ne change pas l’assiette de l’avion et le deuxième pas davantage, voilà un bon gros camion bien sympathique. L’essai de centrage démontre qu’il y a probablement trop de plomb dans le nez, j’enlèverai cela progressivement.
Après une bonne dizaine de minutes à mi-gaz, il est temps ramener le modèle en tenant compte de la profondeur trop sensible. Les volets sont sortis et l’approche se passe parfaitement. Cependant, au moment de toucher le sol, je maintiens trop l’arrondi et l’avion se retrouve à une vitesse ridicule, cela à 10 cm du sol. Il apponte donc gentiment et démontre des qualités de vol à basse vitesse qui semblent assez ébouriffantes. Il faut dire qu’il y a de la surface alaire. Les vols suivants permettront d’affiner les réglages du moteur et de corriger les débattements de la profondeur. En effet, le faible bras de levier et la petite taille de l’empennage nécessitent une grande précision des gouvernes et une amplitude faible. Après une dizaine de vols, je commence à apprivoiser ce chasseur conçu dans l’entre-deux-guerres. Il n’y a pas de problème particulier. La boucle passe dans une belle amplitude, le tonneau reste classique. La vitesse de pointe est réaliste et le programme F4C se passe à mi-gaz pour coller convenablement la réalité.
À l’atterrissage, je ne me fais plus avoir et le toucher des roues s’effectue avec une bonne vitesse de sécurité. Le Morane n’a pas de tendance au rebond et ne montre aucune prédisposition à passer sur le nez. Il faut juste rester vigilant en fin de roulage et mettre les gaz progressivement au décollage, car la petite dérive fait ce qu’elle peut pour conserver les axes. Bref, voilà un bon chasseur qui possède du caractère et une belle présence en l’air !