Pour progresser sans s’ennuyer
EN VOL
Arrivé sur le terrain, il n’y aura que les ailes à fixer sur le fuselage. On branchera les deux connecteurs des servos, avant d’engager les deux tétons puis rabattre l’arrière sans pincer le câblage. Les deux vis nylon sont serrées modérément. Ensuite, l’émetteur est allumé en premier et l’accu de propulsion placé dans son logement et branché. La petite musique du contrôleur donne le signal du départ sur la piste.
Le taxiage sur piste en herbe ne pose aucun souci. En revanche, un vent de 20 et 25 km/h peut faire basculer le Charter en levant une roue arrière s’il est exposé plein travers. Quand cela arrive, l’hélice mord légèrement le gazon sans dégâts, et il revient parfois seul sur ses trois roues. Il peut se passer la même chose si on tourne trop vite pendant le roulage, en raison du manque de stabilité de la configuration tricycle. Aligné en bout de piste, je pousse les gaz et il accélère franchement en nécessitant très peu de corrections à la direction. Après quelques mètres, je tire progressivement la profondeur et il s’élève sans inertie. Par la suite, j’ai testé des décollages « express » en mettant rapidement les gaz et en cabrant assez violemment : il consomme alors moins de 3 mètres de piste ! Pour voler droit, j’ai dû trimer de 3 crans à cabrer la profondeur, mais un peu plus sérieusement les ailerons. Arrivé à une altitude de sécurité pour faire le test de décrochage, je coupe les gaz et la profondeur est tirée à fond. Le Charter se freine puis parachute gentiment sans jamais engager sur une aile : c’est le bon caractère qu’on attend d’un tel modèle. Le centrage d’origine est correct, car l’avion reste neutre en vol dos et remonte à peine en piqué à 45°, c’est tout bon.
La motorisation semble bien dimensionnée, puisqu’il monte à plus de 45° sans s’essouffler. La puissance disponible est suffisante pour lutter contre le vent, et éventuellement se sortir d’un mauvais pas. Le Charter ne présente aucun lacet inverse et les tonneaux passent plutôt dans l’axe. Par contre ils tournent en 2 secondes au tour à droite, pour plus de 3 secondes à gauche. Après vérification au sol, il y a une différence de débattement mécanique entre les deux ailerons, mais c’est impossible à corriger car les mécanismes ne sont pas accessibles. Pour y remédier, la seule solution est d’agir sur les réglages de l’émetteur en supprimant le Y et en raccordant chaque servo sur une voie séparée, mais ce n’est pas indispensable pour voler correctement. Les boucles droites passent sur un diamètre très serré, mais les boucles inverses demandent le double. Les descentes en vrille s’arrêtent sans délai dès que les manches sont au neutre, ensuite il suffit de redresser avec ou sans moteur pour reprendre en quelques mètres seulement une attitude normale. Il est aussi possible de faire des demi-tours très serrés et à très basse vitesse, en conjuguant les trois axes. Même si la motorisation ne permet pas de monter indéfiniment, il est possible de réaliser une belle chandelle après une bonne prise de badin. Face au vent présent lors les premiers vols, le Charter est capable de tenir un stationnaire cabré et sans trop se battre avec les manches. En revanche, il finit par avouer ses limites dans le vol tranche en perdant de l’altitude malgré les gaz à fond et la dérive en butée.
Petit bonus de ce modèle, testons la soute et sa fonction largage. On pourra la remplir d’un parachutiste soigneusement plié pour ne pas s’accrocher sur le mécanisme de trappe ou de petits morceaux de bois pour s’entraîner à viser une cible au sol. Ce genre de fantaisie donne un but supplémentaire aux évolutions et contribue à perfectionner la précision de pilotage et les approches. Sans surprise, l’atterrissage est une formalité. Pas besoin de venir de loin, l’approche peut être très courte et à basse vitesse sans prendre de risque. On peut couper les gaz très tôt, la descente se poursuit alors de façon très linéaire et il suffit de gérer l’arrondi dans les derniers 30 cm seulement. Le train encaissera sans broncher les contacts un peu durs et il a peu tendance à rebondir. Quand il y a 20 km/h de vent, on peut presque poser à l’arrêt, amusant.
L’accu de 2 200 mAh permet de voler entre 6 et 7 minutes d’un vol dynamique et voltigeur, avec 30 secondes supplémentaires pour taxier. Il reste ainsi 30 % dans l’accu, la consommation est raisonnable par rapport aux performances. En étant plus modéré sur les gaz, dans un vol plus coulé ou en phase d’apprentissage, les 10 minutes de vol sont facilement atteintes. En revanche, je remarque que le contrôleur et le moteur sont bien chauds après des vols agités, mais ça tient le coup même en enchaînant les accus sans laisser refroidir.