YAK-3U STEADFAST DE SEAGULL MODELS Warbird abordable
Parmi les warbirds, les avions russes attirent souvent les modélistes pour leur « gueule ». Je vous propose de découvrir leYak-3U de Seagull Models, un appareil séduisant et de taille raisonnable.
Yakovlev a été l e principal concepteur d’avions russes lors de la Seconde Guerre mondiale et ses chasseurs sont considérés par beaucoup comme l es meilleurs de l eur époque. Ils étaient très simples en termes d’équipement, mais les ingénieurs russes connaissaient la signification du mot aérodynamisme. Cela a donné naissance à ces avions légendaires, pourvus d’une maniabilité extraordinaire.
Le plus connu d’entre eux est le Yak-3. Il fut développé (à partir du Yak 1M) par Antonov, qui était à cette époque membre du bureau d’Alexander Yakovlec. Cet avion était destiné à aller combattre à basse et moyenne altitude. Il avait une maniabilité et une vitesse supérieures aux chasseurs allemands et alliés, pour une masse beaucoup plus faible. Le moteur monté était le
Klimov M-105PF3 2,
développant 1 220 ch. Le Yak 3 a été engagé à partir de juillet 1944 et a très vite obtenu une supériorité sur l a chasse allemande. Pour preuve, une instruction avait été donnée aux pilotes allemands, leur disant de rompre le combat dès l’instant où ce serait avec un chasseur Yak sans radiateur d’huile sous le moteur…
Le Yak-3U est une variante du Yak-3, entièrement métallique et doté d’un moteur ASh-82Fn. Il a ensuite été équipé d’un moteur américain Pratt & Whitney R-2000 7M2 de 14 cylindres en étoile et fut appelé le « Steadfast ». Ce moteur est doté d’une injection d’un mélange eau et méthanol au taux de 50-50. Le moteur développant 1 450 ch d’origine est ainsi boosté à 1 750 ch. Cet avion était taillé pour la vitesse. Après modification de quelques éléments comme la casserole d’hélice, la canopée… il décrocha le record du monde de vitesse en circuit fermé de 3 km: 724,2 km/h.
UN KIT COMPLET
À l’ouverture du carton, on y découvre tous les éléments protégés d’un film plastique, évitant les rayures. Malgré tout, on aurait aimé des protections un peu plus efficaces. J’adore l’allure racée de cet avion et j’étais impatient de découvrir ce kit… Il reproduit bien les formes peu connues du Yak-3U. Le seul bémol à ce moment-là est l a qualité de l’entoilage: il s’agit d’un film thermorétractable visiblement peint. Si la décoration reproduit fidèlement un modèle volant aux USA, la pose de l’entoilage n’est malheureusement pas très soignée : rebords pliés et non coupés, raccords d’entoilage décollés… Bref, un peu de travail en perspective pour le rendre attirant au niveau visuel, mais c’est à mettre en rapport avec le prix attractif du kit… Tout l ’accastillage classique (réservoir, commandes, visserie etc.) est présent, mais on trouve aussi l’aménagement du cockpit (en plastique à découper) et l e train rentrant mécanique (actionnés par servos).
ASSEMBLAGE DES AILES
J’ai suivi l’ordre de montage de la notice, donc en commençant par les ailes. Leur construction en structure bois est soignée, rien à dire de ce côté-là. Elles sont en
deux parties, jointes par une clé tubulaire en alu de 30 mm de diamètre. Le fabricant propose ce système qui vous permettra de stocker cet avion sans problème. Vous avez aussi la possibilité de les coller ensemble, à vous de choisir.
On colle les charnières d’ailerons avec de l’époxy 10 minutes. Ensuite, on passe aux volets d’atterrissage : les charnières à axe déporté fournies feront l’affaire. Mais elles peuvent s’ouvrir durant le vol, et je vous conseille donc de les sécuriser avec une vis M2 ( voir les photos de détails).
Le montage des servos, à plat sur des trappes, est très classique. Seagull a passé des cordelettes dans les ailes afin de tirer les fils de servos. En revanche, le fabricant n’a pas prévu de trou pour la sortie des fils à l’emplanture, on les réalisera donc où on le souhaite. Pour les commandes, la fonction chape est assurée par des clips en plastique. Les guignols sont découpés dans de la plaque en fibre de verre. C’est très rigide et ça vieillit bien.
Passons à l’étape la plus délicate : le train rentrant mécanique.
Dans le kit testé, il y a un jeu très important entre les noix de rétraction et le boîtier du train. Vous trouverez les supports amovibles permettant de fixer les servos dans les puits de trains. Les mécaniques se fixent par quatre vis à bois fournies. Il vous faudra au préalable découper l’entoilage pour ouvrir les puits des trains. Je m’attendais à voir des puits de trains peints, mais ils sont bruts en bois brut. Un recouvrement ABS ou une simple peinture aurait été plus esthétique. Les jambes de train fournies sont de belle facture, amorties et avec un compas. L’angle de pincement des roues est réglable via la fixation des jambes sur les mécaniques. Je vous conseille de mettre une goutte de frein filet dans cet assemblage, cela évitera la rotation des jambes lors d’atterrissages trop durs. Le réglage de la rétraction demande un peu de patience mais, avec nos radios programmables, ça reste facile. Ne pas hésiter sur la qualité des servos utilisés et de leur puissance. J’ai monté les pantalons de jambes fournis. Ils sont très lourds, mais on peut facilement les refaire dans une
plaque en fibre de verre ou même un CTP léger. Leur fixation est assurée par deux vis montées directement dans la jambe en alu. Dernier détail, les phares aux bords d’attaque sont fonctionnels, vous y trouverez le câblage nécessaire à leur fonctionnement. Ceux qui le souhaitent pourront les alimenter, et ainsi embellir le vol dans les phases de décollage et d’atterrissage.
LE FUSELAGE
Il est imposant (car très ventru), au regard de l’envergure modeste du Yak. On commence par le montage du moteur. L’accastillage pour l’installation d’un brushless est fourni, et on trouve également un bâti moteur si vous choisissez un thermique. J’ai opté pour cette dernière option, avec un O.S 91 FX (15 cc 2 temps fonctionnant au méthanol). Les points d’ancrage dans la cloison sont déjà percés et des écrous à griffes collés en usine assurent la fixation du bâti. Les angles d’anti-couple et de piqueur pour le moteur sont déjà inclus lors du collage de la cloison en usine. Outre l’ouverture par les ailes, l’intérieur du fuselage est accessible sur le dessus par une grande trappe qui part du pare-brise jusqu’au capot. Elle est maintenue en place par deux petits aimants. À l’intérieur, un grand plancher en bois recevra les servos de profondeur, de dérive et de gaz. Le réservoir y sera aussi installé, sur de la mousse afin d’éviter l’émulsion du carburant en fonctionnement. Le récepteur a été positionné sous le plancher. L’interrupteur radio n’a pas été placé à l’empla- cement préconisé (sur un des flancs). J’ai préféré un endroit plus discret : j’ai donc confectionné un petit support, collé sur la platine dans le fuselage. Pour allumer la radio, je passe par le capot supérieur amovible.
Le stabilisateur et la partie fixe de la dérive sont à coller. Retirez les excédents d’entoilage (bien signalé sur la notice), puis appliquez une bonne couche de colle époxy. Par pression des ensembles en place, retirez l e surplus de colle avec une petite spatule. Puis, avec un chiffon imbibé d’alcool à brûler, nettoyez l’entoilage. Il reste à coller (toujours à l’époxy) l es charnières pour les gouvernes. Les emplacements sont déjà découpés, et un léger ajustage est nécessaire.
On termine l ’assemblage du fuselage par l’intérieur de l a cabine et la verrière. Seagull fournit une planche en plastique thermoformée d’assez belle facture des panneaux latéraux, du socle du manche pilote et des accastillages à l’arrière du pilote. Il suffit de découper l’ensemble et de le coller dans l a cabine (les panneaux sont déjà peints). Un tableau de bord bien réalisé et un buste de pilote viennent terminer l’ensemble. La verrière est quant à elle d’une très belle qualité. La
« POUR L’ATTERRISSAGE, PAS DE PROBLÈME PARTICULIER, IL FAUT JUSTE GARDER DE LAVITESSE ET TOUT SE PASSE BIEN »
transparence est tout simplement parfaite, pas un seul picot de moulage apparent. Elle a été est collée à l’époxy sur le fuselage.
Pendant que l’on est dans l’assemblage, j’ai passé un peu de temps à reprendre l’entoilage. Les raccords ont été redécoupés puis plaqués au fer à entoiler. Les cocardes sous forme d’autocollants étaient, sur mon modèle, décollées par endroits, voire craquelées.
LES RÉGLAGES
Commençons par le centrage : le réglage est défini sur la notice à 160 mm de l’extrémité des entrées d’air au bord d’attaque. Attention : ce réglage est beaucoup trop arrière et est dangereux ! J’en ai fait les frais au premier vol, bilan : une demi-aile cassée. Vous devrez avancer de 10 mm minimum la position du centre de gravité si vous ne voulez pas connaître cette mauvaise expérience. Mon accu de réception est placé sous le capot moteur, et j’ai dû rajouter 350 g de plomb dans le nez pour obtenir le bon centrage.
Les débattements sont ceux préconisés sur la notice, ils me donnent entière satisfaction. L’avion est sain aux commandes et réactif en évolutions serrées. Petite astuce pour les volets de courbure : si vous souhaitez améliorer le réalisme de votre avion, réduisez la vitesse de déplacement des servos actionnant ces gouvernes. Vous aurez ainsi une descente des volets de courbure réaliste et le ressenti en vol n’en sera que meilleur.
UN WARBIRD SYMPA
Seagull Models a réalisé un kit très satisfaisant au niveau de la construction / conception. Un très bon point aussi pour l’accès à l’équipement radio par le dessus du fuselage, qui est vraiment très pratique. En revanche, la pose de l’entoilage mériterait plus de soins et le centrage préconisé est beaucoup trop arrière. Ces points mis à part, l’avion est agréable à piloter et sa plage de vitesse est assez impressionnante. Et puis en vol, quelle allure !
Après avoir passé un peu de temps à passer pour améliorer la décoration, cet avion ravira son pilote…