UMX AERO COMMANDER DE EFLITE Un micro-bimoteur !
Eflite, marque du groupe Horizon Hobby, est passé maître dans l’art de produire des micro-modèles dotés de bonnes qualités de vol. Dans cette gamme nommée UMX,nous trouvons l’Aero Commander, un bimoteur d’affaire avec lequel nous allons tenter l’expérience.
La formule est toujours la même: un avion entièrement monté, complètement équipé et stabilisé électroniquement par l’éprouvé module AS3X. L’Aero Commander est uniquement proposé en version BNF Basic, c’est-à-dire qu’il est livré seul, sans émetteur et sans accu ni chargeur. Comme l es autres modèles de la marque, il requiert un émetteur Spektrum qu’il suffira de paramétrer et de « binder » avant de voler.
UNE BOÎTE ÉNORME
Vous aurez du mal à rentrer discrètement à la maison avec ce grand colis de 65 cm de côté, et surtout à convaincre qu’il contient un micro-modèle. La raison est simple, l’avion est intégralement monté et il faut nécessairement ce volume pour loger en diagonale les 715 mm d’envergure. Comme d’habitude, il est parfaitement calé au centre de la boîte, maintenu au niveau du fuselage et des nacelles par une unique cale. Nous trouverons dans un coin un bout de velcro blanc pour la batterie et une notice en quatre langues, dont le français. Fidèle à sa réputation, Eflite l ’a illustrée et conçue avec de nombreux conseils de réglage et d’utilisation, ainsi que tous les avertissements i ndispensables aux débutants.
L’avion est i ntégralement assemblé, il n’y a absolument rien à monter, à clipser ou à coller, même l es hélices et l es trains sont en place. Une fois en main, il surprend par son poids plume de seulement 112 g, c’est peu au regard de son envergure et de la double motorisation. Intégralement construit en mousse, l a couleur blanche dominante est celle du matériau, agrémenté de peinture rouge vif sur l’intrados du fuselage, sur l es nacelles moteur et les saumons. Quelques bandes noires sont posées aux bords d’attaque et en séparation du blanc et du rouge de la décoration. Pour en finir avec l’aspect, de l a peinture noire simule l es vitrages, et des lignes de tôle sont reproduites dans le moulage des éléments.
Les ailes possèdent le même dièdre que le modèle grandeur, avec un profil plan convexe. À l’intrados, on aperçoit proche du bord d’attaque et sur toute l’envergure, deux fines clés d’aile scotchées dans des rainures. Ces clés à base de carrés de carbone sont emmanchées à l’emplanture dans une pièce en plastique donnant le dièdre. Chaque aile possède une nacelle hébergeant la motorisation et le servo d’aileron, tout en supportant le train. La propulsion est confiée à deux moteurs brushless de marque Eflite, à cage tournante au format 180 pour un kV de 3 000. L’aération se fait avec deux évents en face avant et une unique extraction, plus généreuse, en arrière. Ces moteurs entraînent des hélices tripales de 120 mm de diamètre tournant dans le même sens, coiffées par des cônes en mousse. Les pales sont assez souples, on peut penser qu’elles résisteront bien en cas de mauvais traitement.
Complètement camouflée, la présence des servos est seulement trahie par le cheminement d’une fine CAP rejoignant chaque aileron. Ce type de commande par torsion rend les gouvernes vraiment très souples autour du neutre, on vérifiera en vol la réponse et la précision de cet axe. Ces gouvernes sont articulées par découpe et amincissement du matériau, avec renforcement par des bandes de scotch doublées à l’extrados et à l’intrados. Les trains en CAP et roues en mousse sont juste emboîtés dans des inserts en plastique. Tout est suffisamment souple pour fléchir sans rien arracher en cas d’atterrissage brutal. Pas de train rentrant comme sur le vrai, mais le démontage est expliqué dans la notice, pour ensuite opérer des décollages lancé main et des atterrissages sur le ventre.
Le dièdre, au niveau des stabilisateurs, est plus prononcé que celui des ailes. Ils sont renforcés par de très fines clés scotchées sur toute l’envergure, et l’articulation des gouvernes est de la même veine que les ailerons. Chaque volet est commandé par une tringlerie indépendante sortant du fuselage, réglable mécaniquement grâce au pliage en U sur chaque CAP. On retrouve la même conception pour articuler et actionner la partie mobile de la dérive.
Le dessous du fuselage est intégralement lisse, à l’exception d’une entrée et d’une sortie d’air à chaque bout, histoire de ventiler l’accu et l’électronique embarquée. Tout à l’avant, la petite roue sur sa courte jambe en CAP est insérée dans un pivot articulé, pour diriger l’appareil au sol. Passons au-dessus, en tirant sur l’avant du cockpit maintenu par une paire d’aimants. On accède ainsi aux entrailles, où il n’y a finalement pas grand-chose à voir. Proche du nez, nous retrouvons la partie supérieure du pivot de train avant, qui est rejoint par une tringlerie en provenance du servo de dérive. Au même niveau que les hélices, une bande de velcro indique l’emplacement de l’accu LiPo 2S, où attend la prise d’ali- mentation de type JST. Plus en arrière, se trouve collée au plancher l’unique carte assurant les fonctions de réception, de stabilisation et de contrôle de puissance des deux moteurs brushless. Juste derrière cette carte, nous avons les deux servos linéaires de commande de la profondeur et de la direction. Et c’est tout pour l’équipement, le secret de la légèreté est en grande partie dans la miniaturisation et dans cette intégration poussée des fonctions.
PRÉPARATION AU VOL
Il n’y a vraiment aucun montage ni aucune intervention à réaliser sur ce modèle, mais juste quelques minutes à passer essentiellement sur l’émetteur. Il faudra créer un nouveau modèle de type avion et éventuellement programmer un double débattement sur les trois axes. Ensuite, il reste à binder l’émetteur et l’avion selon la procédure indiquée dans la notice. À ce stade, il ne sera pas inutile de vérifier le bon fonctionnement et le sens de chaque gouverne, ainsi
que la réponse correcte du système de stabilisation. Ultime opération, ajuster le centrage par la position de l’accu sur le velcro, en fonction du poids et de la capacité de celui-ci. Eflite recommande en effet des capacités assez larges, entre 450 et 800 mAh pour un poids allant de 28 à 40 g. En embarquant la plus grande capacité, le fabricant promet jusqu’à 20 minutes d’autonomie, à vérifier en vol.
Comme tous les modèles équipés de stabilisation électronique, il faut laisser le module s’initialiser quelques secondes sans bouger après allumage. Notez que la stabilisation n’est active qu’après le premier coup de gaz. Le comportement en vol est plutôt sensible au centrage, il faut positionner l’accu avec soin.
FINALEMENT
Difficile, au départ, de cerner la vocation et l’usage que l’on fera de cet avion. Commercialisé sous l’appellation UMX, à l’origine réservée aux micro-modèles indoor, il en reprend effectivement le concept jusqu’au packaging, mais dans un format majoré. Malgré une bonne agilité, son gabarit ne lui autorise plus vraiment des évolutions sereines dans le volume d’un gymnase. C’est donc sur les terrains d’aéromodélisme qu’il surprendra son monde, avec des qualités de vol dignes d’avions bien plus grands. Sous les traits d’un sage avion commercial, il sait aussi être joueur en acceptant sans bron- cher toutes les manoeuvres de son pilote. Un vent raisonnable ne lui fait pas peur non plus, ce n’est pas une performance de le maintenir en vol, grâce au module de stabilisation intégré et à une motorisation bien dimensionnée. Enfin, pour un avion prêt à voler avec ces qualités, le prix est raisonnable, ainsi que le coût d’usage grâce à des accus peu onéreux. En somme, un format et une catégorie à découvrir, on attend d’autres modèles maintenant…