Modele Magazine

CHAMPIONNA­T DE FRANCE FF2000

Un championna­t caniculair­e

- Texte : Christophe Rocourt Photos : Christophe Rocourt, Patricia Morelle et Rémy Bordier

L’obligation fédérale de participer à trois concours de sélection ne semble pas motiver les pilotes pour participer à un championna­t de France, du moins si l’on en croit les commentair­es souvent entendus pour justifier du non-engagement de certains. Les raisons tournent globalemen­t sur le côté financier lié aux déplacemen­ts (carburant, péages et hébergemen­t). Sur les 56 sélectionn­és de cette saison, 35 pilotes dont 2 juniors étaient recensés pour le championna­t 2018. La rencontre n’en sera pas moins relevée, puisque ce sont onze départemen­ts de l’ouest de l’Hexagone qui seront représenté­s par des pilotes rompus à la discipline et tous capables de faire de bons résultats. Cette participat­ion honorable récompensa­it l’énorme travail réalisé par les membres du club organisate­ur et par son président Jean Rousseau. Un championna­t demande plusieurs mois de préparatio­n et beaucoup d’investisse­ment personnel. Chaque membre avait sa partie de la gestion, avec notamment la fabricatio­n du panneau de chronométr­age à LED (géré par informatiq­ue), ainsi que de la bande-son pour l’appel en grille des concurrent­s. D’autres se

sont chargés de la confection des carnets de vols, de faire imprimer les affiches souvenirs, la recherche des sponsors et les demandes d’aides et de subvention­s auprès des élus locaux et instances départemen­tales revenant au président de l’AC Cigognes.

Café et croissants étaient offerts par l’organisati­on, tandis que les repas, de qualité et variés, étaient confiés à un traiteur. La soirée festive du samedi soir a été animée par un groupe de rock local, primé lors d’une sélection départemen­tale : les Burn-Out. Si on vous parle de ça, c’est que, outre le batteur Laurent, le bassiste et le guitariste solo ne vous seront sans doute pas inconnus : il s’agit des frères Rémy et Charly Bordier (qui ont écrit durant des années dans ces colonnes). Ils avaient délaissé leur émetteur pour un autre instrument, qu’ils manient également avec dextérité…

UNE MÉTÉO ESTIVALE

La majorité des concurrent­s est arrivée le vendredi afin de prendre ses repères avec le terrain. La météo du jour donnait le tempo du week-end avec de la chaleur et peu de vent. C’est ainsi que nous avons relevé 35° le samedi et 32° le dimanche. L’eau a coulé à flots, mais seulement pour s’hydrater, et quelques coups de soleil ont été notés… C’est sous l’oeil attentif des membres de la direction du championna­t de France que les huit manches prévues (par groupe de cinq à six pilotes) ont été effectuées en souplesse, grâce au déroulemen­t imprimé par la bande sonore qui appelait les pilotes en préparatio­n.

UN PARC DE MODÈLES VARIÉ

Les pilotes présents utilisaien­t dans la grande majorité des machines avec lesquelles ils volent depuis longtemps. Avec l’utilisatio­n du sandow pour la

mise en altitude, les structures souffrent peu et un planeur peut faire de nombreuses saisons.

Parmi les planeurs les plus simples et les plus abordables, on retrouve ceux à ailes coffrées de chez Hart Hobby, avec notamment le Thermic RES 2.5 et le High aspect. Un cran au-dessus et pouvant être ballastés, les planeurs en structure et Dbox comme le Pulsar ou le super Ava fortement représenté, sont plus grands et plus voiliers. Même avec leur prédisposi­tion pour le petit temps, ils restent efficaces avec un vent modéré.

Viennent ensuite les machines plus typées F3j, car moulées intégralem­ent en composite (donc plus résistante­s et nettement plus onéreuses) : à utiliser lorsque les conditions se renforcent. Peu de changement cependant par rapport aux années précédente­s, les Supra, Xplorer et autres Pike en tout genre composent la moitié du plateau.

UNE AÉROLOGIE DE VRAI VOL À VOILE

Les fortes chaleurs alliées à un environnem­ent orageux ne sont pas systématiq­uement associées à un déclenchem­ent de larges zones thermiques régulières. Ainsi des pompes souvent de faible diamètre pouvaient partir dans n’importe quelle direction et disparaîtr­e en un instant. Beaucoup en ont fait les frais et ont récupéré leur modèle dans les champs, après avoir suivi une faible zone porteuse très loin dans l’espoir qu’elle se développe, mais dans l’incapacité de rentrer au terrain quand cela ne se produisait pas.

Sans vent, le fait de larguer à moins de 70 mètres demandait de détecter une zone de bon air rapidement sous peine de devoir effectuer un second départ. Il fallait donc se battre et y croire, avec plus ou moins de réussite. Des conditions sélectives qui seront favorables au gain d’altitude de départ pour les planeurs légers. Ainsi, les machines comme les Super Ava, avec des ailes en structure, ont pu se battre avec les planeurs typés F3j, et ceci avec beaucoup de réussite. Le classement sera brassé tout au long des manches et le résultat final ne s’est dessiné qu’à la huitième et dernière manche, hormis pour le vainqueur dont le destin était scellé depuis la septième. Tout était réuni pour que cet excellent pilote, jouissant de bonnes conditions dans ses manches, régulier sur tous ses vols, précis lors de ses atterrissa­ges et bien secondé par son coach, réussisse… À noter que deux membres de cette même équipe de France sont venus apporter leurs conseils précieux en coachant différents pilotes, qui ont encore pu progresser. Un exemple à suivre et à rééditer et un grand merci à eux de s’être rendu disponible.

Le nombre restreint de juniors cette année n’a pu engendrer un titre de champion de France pour ces derniers. La relève n’est pas encore arrivée… À noter que le premier junior termine second au classement général ! Les organisate­urs ont pensé spécialeme­nt à eux pour les résultats, car ils ont reçu chacun un kit de planeur en structure offert par Silence Model et Airtech.

UN TITRE ENFIN DOUBLÉ

Le niveau de la discipline est très serré et la moitié du plateau a les capacités pour évoluer en catégorie supérieure F3j. Mais la catégorie FF2000 semble convenir à ceux qui la pratiquent, depuis fort longtemps pour certains, chacun avec

ses raisons. Pour ce championna­t, onze clubs étaient représenté­s. Les pilotes pratiquant régulièrem­ent la formule FF2000 se sont livré bataille jusqu’à l a dernière manche. Sur 7 000 points réalisable­s, le troisième ne compte que 40 points d’écart sur le premier. Pour le dixième anniversai­re des championna­ts de France de la catégorie, Charly Bordier remporte pour la seconde fois consécutiv­e le titre tant convoité. Ses dauphins et lui ont été d’une régularité sans faille, et ils méritent leur podium sans ambiguïté.

Au classement des clubs (points additionné­s des trois meilleurs pilotes d’un même club), ce sont les Cigognes qui montent sur la première marche. Viennent ensuite les Ailes silencieus­es de Balzac, suivies de l’AC Poitou.

UNE COUPE CLASSIQUE

Pour la première fois, afin de remplacer la coupe des constructe­urs qui ne représenta­it plus assez de participan­ts, un challenge nommé Coupe Classique a été organisé. Il récompense les trois meilleurs pilotes ayant volé tout le championna­t avec un modèle majoritair­ement en structure, de fabricatio­n personnell­e ou du commerce de type Ava par exemple, qui n’entre pas dans la catégorie F3j (ces planeurs haut de gamme tout moulés). Cela permet de rester dans l’idéologie originelle de la formule. Le classement de cette coupe couronne Lucas Lombardin, Florian Chabot et Alain Camier.

SATISFACTI­ON

Ce dixième championna­t s’est terminé avec des heureux et des moins heureux, c’est la loi du sport. Mais en regardant en arrière, le bilan est positif avec des conditions propices dans tous les domaines. Météo estivale, vent absent à limité donnant ses chances à chacun, esprit d’entraide entre pilotes, officiels et bénévoles au top, soirée festive réussie, dotation riche en lots pour tous les pilotes et officiels, podium haut en couleur. Après tant d’énergie dépensée, la réussite est le plus beau remercieme­nt pour tout le travail réalisé. Avis aux amateurs, il n’y a plus qu’à réitérer dans l’un de vos clubs. La FF2000, c’est une compétitio­n de niveau nationale entre copains !

Il reste à remercier le club de l’AC Cigognes pour son organisati­on et sa dotation de polos brodés et stylo et casquettes, les trophées en verre offerts aux participan­ts et aux officiels, tous gravés par William Orousset. Les généreux artisans et distribute­urs nationaux avec lesquels nous avons confection­né huit kits (quelques Chocolatin­es de Silence Model, deux planeurs en structure du même distribute­ur et aussi d’Airtech, et quelques modèles électrique­s de chez Modelpasch­er et MRC), des abonnement­s aux revues, des porte-clés flammes et de nombreuses casquettes. Merci à eux pour leur soutien : Airtech, Modelpasch­er, MRC, MRA, Remove Beforeflig­ht, Silence Model et Skoda Vert St Denis (SMDA 77).

Pour les aides en infrastruc­tures et subvention­s : merci au départemen­t de l’Essonne, les villes de Leudeville, Brétigny/Orge, Fleury-Mérogis, Le Plessis-Pâté, Marolles-en-Hurepoix, SainteGene­viève-des-Bois et Vert-le-Grand.

« MÉTÉO ESTIVALE, VENT ABSENT À LIMITÉ DONNANT DES CHANCES À CHACUN...»

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 ??  ?? Trente-cinq pilotes avaient répondu présent pour ce championna­t de France FF2000, qui s’est déroulé en juillet dernier…
Trente-cinq pilotes avaient répondu présent pour ce championna­t de France FF2000, qui s’est déroulé en juillet dernier…
 ??  ?? Les thermiques étaient souvent étroits, obligeant les planeurs à s’y côtoyer.
Les thermiques étaient souvent étroits, obligeant les planeurs à s’y côtoyer.
 ??  ?? Lancement d’une manche : les machines haut de gamme tout composite côtoyaient les modèles moins coûteux avec des ailes en structure.
Lancement d’une manche : les machines haut de gamme tout composite côtoyaient les modèles moins coûteux avec des ailes en structure.
 ??  ?? Le panneau de décompte du temps de travail était visible depuis le bout du terrain, allié à une bande sonore.
Le panneau de décompte du temps de travail était visible depuis le bout du terrain, allié à une bande sonore.
 ??  ?? En FF2000, le lancement au sandow permet de ne pas trop faire souffrir les cellules (par rapport à un lancement au treuil).
En FF2000, le lancement au sandow permet de ne pas trop faire souffrir les cellules (par rapport à un lancement au treuil).
 ??  ?? Pour la coupe des clubs, c’est l’AC Cigognes qui est devant les Ailes Silencieus­es de Balzac et l’AC Poitou.
Pour la coupe des clubs, c’est l’AC Cigognes qui est devant les Ailes Silencieus­es de Balzac et l’AC Poitou.
 ??  ?? Pour la deuxième fois, Charly Bordier remporte le titre de champion de France FF2000, devant le junior Lucas Lombardin et Florian Chabot.
Pour la deuxième fois, Charly Bordier remporte le titre de champion de France FF2000, devant le junior Lucas Lombardin et Florian Chabot.
 ??  ?? Frappe chirurgica­le dans la cible pour le Pike Perfection du champion de France : Charly Bordier (notre confrère de la revue MRA).
Frappe chirurgica­le dans la cible pour le Pike Perfection du champion de France : Charly Bordier (notre confrère de la revue MRA).
 ??  ?? En fin de séance, il faut viser la cible et se poser au plus proche…
En fin de séance, il faut viser la cible et se poser au plus proche…

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