CHAMPIONNAT DE FRANCE FF2000
Un championnat caniculaire
L’obligation fédérale de participer à trois concours de sélection ne semble pas motiver les pilotes pour participer à un championnat de France, du moins si l’on en croit les commentaires souvent entendus pour justifier du non-engagement de certains. Les raisons tournent globalement sur le côté financier lié aux déplacements (carburant, péages et hébergement). Sur les 56 sélectionnés de cette saison, 35 pilotes dont 2 juniors étaient recensés pour le championnat 2018. La rencontre n’en sera pas moins relevée, puisque ce sont onze départements de l’ouest de l’Hexagone qui seront représentés par des pilotes rompus à la discipline et tous capables de faire de bons résultats. Cette participation honorable récompensait l’énorme travail réalisé par les membres du club organisateur et par son président Jean Rousseau. Un championnat demande plusieurs mois de préparation et beaucoup d’investissement personnel. Chaque membre avait sa partie de la gestion, avec notamment la fabrication du panneau de chronométrage à LED (géré par informatique), ainsi que de la bande-son pour l’appel en grille des concurrents. D’autres se
sont chargés de la confection des carnets de vols, de faire imprimer les affiches souvenirs, la recherche des sponsors et les demandes d’aides et de subventions auprès des élus locaux et instances départementales revenant au président de l’AC Cigognes.
Café et croissants étaient offerts par l’organisation, tandis que les repas, de qualité et variés, étaient confiés à un traiteur. La soirée festive du samedi soir a été animée par un groupe de rock local, primé lors d’une sélection départementale : les Burn-Out. Si on vous parle de ça, c’est que, outre le batteur Laurent, le bassiste et le guitariste solo ne vous seront sans doute pas inconnus : il s’agit des frères Rémy et Charly Bordier (qui ont écrit durant des années dans ces colonnes). Ils avaient délaissé leur émetteur pour un autre instrument, qu’ils manient également avec dextérité…
UNE MÉTÉO ESTIVALE
La majorité des concurrents est arrivée le vendredi afin de prendre ses repères avec le terrain. La météo du jour donnait le tempo du week-end avec de la chaleur et peu de vent. C’est ainsi que nous avons relevé 35° le samedi et 32° le dimanche. L’eau a coulé à flots, mais seulement pour s’hydrater, et quelques coups de soleil ont été notés… C’est sous l’oeil attentif des membres de la direction du championnat de France que les huit manches prévues (par groupe de cinq à six pilotes) ont été effectuées en souplesse, grâce au déroulement imprimé par la bande sonore qui appelait les pilotes en préparation.
UN PARC DE MODÈLES VARIÉ
Les pilotes présents utilisaient dans la grande majorité des machines avec lesquelles ils volent depuis longtemps. Avec l’utilisation du sandow pour la
mise en altitude, les structures souffrent peu et un planeur peut faire de nombreuses saisons.
Parmi les planeurs les plus simples et les plus abordables, on retrouve ceux à ailes coffrées de chez Hart Hobby, avec notamment le Thermic RES 2.5 et le High aspect. Un cran au-dessus et pouvant être ballastés, les planeurs en structure et Dbox comme le Pulsar ou le super Ava fortement représenté, sont plus grands et plus voiliers. Même avec leur prédisposition pour le petit temps, ils restent efficaces avec un vent modéré.
Viennent ensuite les machines plus typées F3j, car moulées intégralement en composite (donc plus résistantes et nettement plus onéreuses) : à utiliser lorsque les conditions se renforcent. Peu de changement cependant par rapport aux années précédentes, les Supra, Xplorer et autres Pike en tout genre composent la moitié du plateau.
UNE AÉROLOGIE DE VRAI VOL À VOILE
Les fortes chaleurs alliées à un environnement orageux ne sont pas systématiquement associées à un déclenchement de larges zones thermiques régulières. Ainsi des pompes souvent de faible diamètre pouvaient partir dans n’importe quelle direction et disparaître en un instant. Beaucoup en ont fait les frais et ont récupéré leur modèle dans les champs, après avoir suivi une faible zone porteuse très loin dans l’espoir qu’elle se développe, mais dans l’incapacité de rentrer au terrain quand cela ne se produisait pas.
Sans vent, le fait de larguer à moins de 70 mètres demandait de détecter une zone de bon air rapidement sous peine de devoir effectuer un second départ. Il fallait donc se battre et y croire, avec plus ou moins de réussite. Des conditions sélectives qui seront favorables au gain d’altitude de départ pour les planeurs légers. Ainsi, les machines comme les Super Ava, avec des ailes en structure, ont pu se battre avec les planeurs typés F3j, et ceci avec beaucoup de réussite. Le classement sera brassé tout au long des manches et le résultat final ne s’est dessiné qu’à la huitième et dernière manche, hormis pour le vainqueur dont le destin était scellé depuis la septième. Tout était réuni pour que cet excellent pilote, jouissant de bonnes conditions dans ses manches, régulier sur tous ses vols, précis lors de ses atterrissages et bien secondé par son coach, réussisse… À noter que deux membres de cette même équipe de France sont venus apporter leurs conseils précieux en coachant différents pilotes, qui ont encore pu progresser. Un exemple à suivre et à rééditer et un grand merci à eux de s’être rendu disponible.
Le nombre restreint de juniors cette année n’a pu engendrer un titre de champion de France pour ces derniers. La relève n’est pas encore arrivée… À noter que le premier junior termine second au classement général ! Les organisateurs ont pensé spécialement à eux pour les résultats, car ils ont reçu chacun un kit de planeur en structure offert par Silence Model et Airtech.
UN TITRE ENFIN DOUBLÉ
Le niveau de la discipline est très serré et la moitié du plateau a les capacités pour évoluer en catégorie supérieure F3j. Mais la catégorie FF2000 semble convenir à ceux qui la pratiquent, depuis fort longtemps pour certains, chacun avec
ses raisons. Pour ce championnat, onze clubs étaient représentés. Les pilotes pratiquant régulièrement la formule FF2000 se sont livré bataille jusqu’à l a dernière manche. Sur 7 000 points réalisables, le troisième ne compte que 40 points d’écart sur le premier. Pour le dixième anniversaire des championnats de France de la catégorie, Charly Bordier remporte pour la seconde fois consécutive le titre tant convoité. Ses dauphins et lui ont été d’une régularité sans faille, et ils méritent leur podium sans ambiguïté.
Au classement des clubs (points additionnés des trois meilleurs pilotes d’un même club), ce sont les Cigognes qui montent sur la première marche. Viennent ensuite les Ailes silencieuses de Balzac, suivies de l’AC Poitou.
UNE COUPE CLASSIQUE
Pour la première fois, afin de remplacer la coupe des constructeurs qui ne représentait plus assez de participants, un challenge nommé Coupe Classique a été organisé. Il récompense les trois meilleurs pilotes ayant volé tout le championnat avec un modèle majoritairement en structure, de fabrication personnelle ou du commerce de type Ava par exemple, qui n’entre pas dans la catégorie F3j (ces planeurs haut de gamme tout moulés). Cela permet de rester dans l’idéologie originelle de la formule. Le classement de cette coupe couronne Lucas Lombardin, Florian Chabot et Alain Camier.
SATISFACTION
Ce dixième championnat s’est terminé avec des heureux et des moins heureux, c’est la loi du sport. Mais en regardant en arrière, le bilan est positif avec des conditions propices dans tous les domaines. Météo estivale, vent absent à limité donnant ses chances à chacun, esprit d’entraide entre pilotes, officiels et bénévoles au top, soirée festive réussie, dotation riche en lots pour tous les pilotes et officiels, podium haut en couleur. Après tant d’énergie dépensée, la réussite est le plus beau remerciement pour tout le travail réalisé. Avis aux amateurs, il n’y a plus qu’à réitérer dans l’un de vos clubs. La FF2000, c’est une compétition de niveau nationale entre copains !
Il reste à remercier le club de l’AC Cigognes pour son organisation et sa dotation de polos brodés et stylo et casquettes, les trophées en verre offerts aux participants et aux officiels, tous gravés par William Orousset. Les généreux artisans et distributeurs nationaux avec lesquels nous avons confectionné huit kits (quelques Chocolatines de Silence Model, deux planeurs en structure du même distributeur et aussi d’Airtech, et quelques modèles électriques de chez Modelpascher et MRC), des abonnements aux revues, des porte-clés flammes et de nombreuses casquettes. Merci à eux pour leur soutien : Airtech, Modelpascher, MRC, MRA, Remove Beforeflight, Silence Model et Skoda Vert St Denis (SMDA 77).
Pour les aides en infrastructures et subventions : merci au département de l’Essonne, les villes de Leudeville, Brétigny/Orge, Fleury-Mérogis, Le Plessis-Pâté, Marolles-en-Hurepoix, SainteGeneviève-des-Bois et Vert-le-Grand.
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