Modele Magazine

Un vol plein de charme

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Arrivé au terrain, comptez 10 à 15 minutes pour assembler le biplan. La batterie est glissée dans son logement par la petite ouverture du cockpit : j’avais une petite appréhensi­on sur le manque de place mais on rentre la main sans problème pour positionne­r l’accu très en avant.

Paré au décollage, il est indispensa­ble de positionne­r le modèle face au vent. Si ce n’est pas le cas, le Nieuport va se mettre rapidement dans le sens du vent, sans prendre en compte les ordres que vous pouvez lui donner ! La puissance est graduellem­ent augmentée avec un contrôle de l’axe de roulage qui demande un peu d’attention. En quelques mètres, la queue se lève, rendant plus vives les réactions de la dérive. En 30 à 40 mètres, le modèle décolle de lui-même sous une petite pente de montée. La première impression qui se dégage est le manque d’homogénéit­é des gouvernes : la profondeur est trop sensible, la dérive ultrasensi­ble, alors que les ailerons sont d’une mollesse qui frise l’inefficaci­té. Je limite le premier vol aux réglages des trims et décide de me poser pour régler tout ça. En touchant le sol, les flasques des deux roues se sont ouvertes : heureuseme­nt que les bagues d’arrêt de roues les ont stoppées, sinon j’aurais pu les perdre en vol… En y regardant de plus près, les deux flasques sont maintenues avec deux goujons vissés qui sont serrés sur la mousse du pneu, donc pas vraiment bloqués. Dès que l’avion roule, l’ensemble se desserre. J’ai simplement ajouté du frein filet pour stopper ça. Les débattemen­ts des ailerons sont poussés au maximum alors que la dérive et la profondeur sont diminuées avec une augmentati­on de l’exponentie­l.

C’est parti pour le second vol ; avec un peu moins de vent que le premier essai. Il faut rester vigilant pour avoir un roulage rectiligne et décoller en toute facilité. La manoeuvrab­ilité est nettement meilleure : on a enfin un avion qui se contrôle bien sous tous les axes. Le vol se poursuit aux tiers des gaz, avec une vitesse de vol tranquille : c’est sympa. Un essai de décrochage face au vent, moteur coupé, conduit à une petite abattée d’une poignée de mètres bien dans l’axe : cet avion n’est pas du tout piégeux. Le vol se poursuit en enchaînant les passages au-dessus de la piste, un vrai régal pour les yeux et en toute décontract­ion ! Mais rappelons-nous que nous avons entre les mains un chasseur et non un Piper Cub. Il est temps de l’agiter un peu pour des simulacres de combat. La puissance du moteur Joker 5060 autorise des chandelles de 50 à 70 mètres : ce n’est pas dans le plan vertical qu’on va affoler les foules, il va falloir privilégie­r des évolutions pas trop grandes et réalistes. Les loopings passent sans prise de vitesse mais avec un diamètre modéré. On peut en enchaîner plusieurs avec une bonne précision. Les renverseme­nts sont très réalistes, avec une belle efficacité de la dérive. J’enchaîne sur la lancée avec un tonneau qui tourne en environ 2 secondes en barriquant à souhait… Il ne faut pas soutenir en vol dos sous peine de le faire remonter, témoignage d’un centrage certaineme­nt un peu arrière. Le vol dos est sympa et peut se prolonger autant que cela vous chante. Ce sera tout pour les figures de voltige.

Le vol se déroule parfaiteme­nt bien : un petit sifflement certaineme­nt dû aux haubans ajoute encore du charme à notre Nieuport, qui n’en manque décidément pas. Déjà 9 minutes de vol, il est temps de rentrer. La prise de terrain peutêtre assez courte grâce à la faible finesse du modèle. Il faut garder du moteur jusqu’à l’entrée de piste, ce qui facilite le positionne­ment du point de contact avec le sol. Sur piste en dur, il faut caresser le bitume pour ne pas rebondir, sinon le train rigide va se rappeler à vous en renvoyant le modèle en l’air ! Sur piste en herbe, c’est beaucoup plus simple. Comme au décollage, c’est face au vent qu’il faut ramener au sol le biplan car, là non plus, il n’aime pas le vent de travers et va rapidement faire frotter un saumon au sol.

Le domaine de vol est sympa mais plus limité qu’un monoplan moderne. Évitez les jours venteux qui rendent le vol chaotique et peu agréable. Avec 20 km/h de vent, on est en survie ! Les fins de journée tranquille­s sont en revanche tout à fait adaptées au Nieuport qui pourra faire valoir ses qualités de vol et son charme décidément très présent.

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