INTERVIEW DE ANDREY LAKOVLEV, FABRICANT
Nous avons voulu découvrir celui qui est derrière le Flitz 2: Andrey Lakovlev.
Peux-tu nous raconter ton histoire de pilote et celle de ton entreprise Aeromodelis ?
J’ai commencé le modélisme il y a vingt ans, et j’ai conçu mon premier modèle en 2005. En 2007, j’ai réalisé mon premier tout plastique en utilisant la technique du sac sous vide. Depuis 2009, je suis passé à l’étape des moules. Après le championnat du monde en Suède, nous avons fait un nouveau design avec Oleg Golovidov et l’avons appelé Validol. En 2013, j’ai commencé à travailler avec les designers allemands Benjamin Rodax et Jochen Reuter, nous avons finalisé le design du Flitzebogen et l’avons lancé en production. Ce modèle est toujours disponible et il a ses fans. Fin 2015, j’ai quitté la Russie et fondé une entreprise en Lituanie. Nous avons créé avec les mêmes designers le nouveau modèle, le Flitzebogen 2 (Flitz 2). Le premier vol a eu lieu fin mars 2016 et nous continuons à le produire. Pendant ce temps, il y avait encore cinq projets de prototypes, que nous n’avons pas lancés en série pour diverses raisons. Je participe activement à des compétitions dans le monde entier, mais surtout en Europe ( une vingtaine par an, ndr).
Peux-tu nous parler de toi en tant que « maître » dans la fabrication de planeurs F3K ?
Après de longues années de participation à des compétitions, j’ai mis au point des normes et des exigences pour les modèles et pour moi-même. J’essaie de communiquer avec les pilotes autant que possible et j’écoute leurs souhaits. Puisque je vole beaucoup en compétition, je comprends parfaitement ce qui est nécessaire pour obtenir le meilleur résultat. Nos modèles sont faciles à utiliser et à régler en optimisant l’aérodynamique. Nous essayons constamment de nouveaux matériaux et méthodes de production. Chaque modèle est amélioré en bénéficiant de notre expérience, ce n’est pas une production de masse.
Quelles sont les différences les plus importantes entre les modèles Flitz et Flitz 2 ?
Le second a été optimisé pour le sport. Initialement nous l’avons conçu afin de l’alléger tout en élargissant la gamme de vitesse, sans compromettre la manoeuvrabilité. Nous avons travaillé l’ergonomie avec un fuselage coiffé d’une ogive. Enfin, la chose la plus importante que nous ayons réussi à garder du premier est son caractère « gentil », tout en améliorant les caractéristiques aérodynamiques, afin de répondre aux exigences de nos pilotes.
Combien de temps faut-il pour finaliser un prototype comme le Flitz 2 ?
Nous avons arrêté de faire des prototypes et nous résolvons tous les problèmes aérodynamiques dans le processus de développement de la conception aérodynamique. Avant le modèle de série, nous avons fabriqué 35 modèles qui ont permis d’apporter des changements dans la construction des cellules. Nous effectuons également des tests statiques des pièces, nous avons une expérience pratique dans la force et la rigidité des pièces. La création d’un tel modèle prendrait maintenant quatre mois, c’est un cycle complet de préparation à la production. La conception aérodynamique prend environ trois mois de plus.
Dans ton atelier, combien de temps faut-il pour fabriquer un modèle comme le Flitz 2 ?
La production du Flitz 2 prend 7 à 8 heures par opérateur, et 2 heures pour le travail sur CNC.
Comment vois-tu les prochaines évolutions dans le domaine du F3K ?
Les planeurs F3K répondent à des modes. De nombreux modèles sont présentés comme des révolutions, mais leurs créateurs sont loin de comprendre ce qui est nécessaire pour la compétition. Maintenant, le marché est devenu très concurrentiel. On compte ainsi 5 modèles de différents fabricants capables de gagner en concours. Si nous parlons de ma vision, alors je pense que tout est trop radical. Nous choisissons constamment les limites des nouveaux matériaux qui apparaissent. De manière objective, nous avons déjà atteint les limites pour les deux prochaines années ! Il y a des projets intéressants sur la mécanisation complexe de l’aile (aile avec une latte) avec des ailes très minces, mais je considère cela comme n’étant rien d’autre que des concepts.