Modele Magazine

NIEUPORT 28 DE MAXFORD USA / LINDINGER

Ah ! Le charme du biplan…

- Texte : Hervé Mourichoux Photos : Monique Mourichoux

Fondée au début du XXe siècle, Nieuport était une société française produisant des avions, dont l e plus connu est certaineme­nt l e Nieuport 17 (avec lequel Charles Godefroy est passé sous l’Arc de triomphe en 1919…). Le Nieuport 28 qui nous intéresse est entré en service en 1918, à la fin du conflit, et a principale­ment équipé « l’American Expedition­ary Force » (AEF) qui en reçut 287 exemplaire­s. Le modèle est assez rapidement apparu comme dépassé, même si cette escadrille a obtenu plus de victoires que de pertes avec cet avion. D’une envergure de 8 mètres pour un poids en charge de 740 kg, il était motorisé par un 9 cylindres en étoile de 160 ch lui permettant d’atteindre la vitesse de 195 km/h. Il était armé de deux mitrailleu­ses Vickers de 7,7 mm. Cet appareil est resté

en service jusqu’en 1930, dans l’armée suisse.

UN EMBALLAGE BIEN GARNI

Le carton de taille respectabl­e ressemble à une boîte de sardines : il est bien rempli ! Il y en a vraiment de partout, avec des pièces de structure, bien sûr, mais également de nombreuses pièces en plastique et d’innombrabl­es sachets de pièces d’équipement et de visserie.

Les éléments principaux sont en structure bois entoilée au film thermorétr­actable. Le film brillant n’est pas de l’Oracover. Les ailes supérieure­s ont une corde importante : 290 mm ! Elles ne sont pas coffrées. Les points d’ancrage des mâts sont en place et percés à l’intrados. Une clé d’ailes en alu de 15 mm permet d’assembler les deux ailes sur un petit tronçon central, qu’il faudra monter sur le fuselage. Les ailes inférieure­s, en deux parties, sont également en structure, avec une corde plus faible et des ailerons couvrant la seconde moitié de l’envergure. Une clé en alu de 12 mm est prévue pour les solidarise­r au fuseau. Il est prévu d’utiliser un servo par aileron, à implanter dans l’épaisseur du profil au dos de trappes à visser. Les ailerons sont à articuler, avec des charnières souples fournies dans le kit.

Le fuselage est tout rond et il est, dans sa partie avant (jusqu’au niveau de la cabine) complèteme­nt coffré. À l’arrière, le stabilisat­eur et la dérive sont à monter. À l’avant, le support moteur est en bois verni avec un boîtier additionne­l pour le montage d’une propulsion électrique. Le capot moteur très coloré (en fibre de verre) est découpé, décoré, prêt à être fixé. Un faux moteur en étoile en plastique est fourni, à fixer dans le capot. Le seul accès à l’intérieur du fuseau est la petite cabine « torpédo » qui possède un plancher amovible. Ce n’est pas très grand, mais il va falloir passer par là pour monter les servos de profondeur et de dérive (ils sont fixés sur une platine disposée sous la trappe en question). Le réservoir ou les accus de propulsion sont à enfiler dans un espace dédié plus en avant.

Le train d’atterrissa­ge est un montage de CAP de 5 mm ligaturées, qu’il reste à fixer sous le fuselage. Les énormes roues maquette (150 mm de diamètre) sont prêtes à être montées sur le train.

La revue des principaux éléments de structure terminée, il reste une foultitude de pièces qu’il va falloir identifier au fur et à mesure de l’avancement du mon-

tage. Il y a des habillages de train, les mâs des ailes et de la cabane centrale, des habillages en plastique de couleurs et de formes variées, le dosseret de la cabine (non peint) et des équipement­s comme une mitrailleu­se Vickers en plastique à découper. Il manque un buste de pilote qu’il faudra acquérir, c’est dommage car quasiment indispensa­ble pour un minimum de réalisme.

Il y a également des morceaux de CTP reprenant pour certains le profil de l’aile : ça ressemble plus à un gabarit ou un fourreau de rangement qu’à des pièces de structure, on découvrira tout cela au montage.

Je clôturerai cet inventaire par l’incontourn­able notice (en anglais uniquement) qu’il faudra télécharge­r. Elle présente peu de photos (et de piètre qualité) avec un roman explicatif peu adapté à l’exercice à venir : l’avion mérite mieux que ça.

En conclusion, un kit complet, avec beaucoup de petites pièces, et un assemblage dont on anticipe rapidement qu’il ne va pas se faire en deux soirées…

UN MONTAGE PAS ÉVIDENT

J’ai opté pour une motorisati­on électrique. Sur la base de matériel éprouvé, j’ai retenu un Brushless Joker 5060 avec un kV de 377 tr/V, un contrôleur de 80 A et un LiPo 6S.

Les servos sont des Towerpro MG996R : il n’en faut que cinq. L’alimentati­on de la réception est assurée par le bec du contrôleur. Ces équipement­s au format standard sont de moyenne gamme : il appartiend­ra à chacun d’équiper le modèle avec ses préférence­s et le budget associé.

J’ai attaqué l e montage par l’équipement de l a voilure : l es ailerons étant présents seulement sur les ailes inférieure­s, il n’y a rien à faire sur l es ailes supérieure­s ! Les charnières souples sont classiquem­ent collées à la Cyano. Sur les trappes, il faudra coller (à l’époxy 30 min) les morceaux de bois dur qui serviront de points de fixation aux vis des servos. Une fois ces derniers en place, seul le palonnier sort. Le guignol est confié à une longue vis M3 avec des embases adaptées, de chaque côté de la gouverne. La commande reliant cet ensemble à la tête du servo est constituée d’une vis M3 avec une chape classique à une extrémité, et une grosse chape métallique (qui paraît surdimensi­onnée) de l’autre côté. Les rallonges sont tirées à l’intérieur des ailes et les ferrures de fixation des haubans sont vissées côté emplanture. Jusqu’à présent, ça a été rapide et sans surprise, l’assemblage est bien parti. Une petite interrogat­ion me saute au visage ; comment tient cette aile, car il n’y a aucun point de fixation ? Je me mets ce point sur l’oreille, on devrait voir arriver la réponse en avançant. La cabane pour les ailes supérieure­s est montée sur le fuselage : les quatre haubans rigides comportent des renforts en aluminium à insérer, les écrous prisonnier­s sont en place dans le fuseau et tout se passe plutôt bien. Le montage des ailes supérieure­s révèle une souplesse de la cabane qui fait un peu froid dans le dos : on verra quand les mâts seront en place. Comme pour les ailes inférieure­s, aucun point de fixation n’est visible, ce qui laisse se poser la question : « Comment diable sont fixées ces ailes ? ».

Passons au fuselage avec le montage du train qui se coince simplement dans son logement. Il est bloqué par trois ferrures vissées. Les CAP sont ensuite habillées par des carénages de train. Quelques ajustement­s sont nécessaire­s pour que tout soit en place et on peut coller. J’ai recouvert la partie visible des CAP avec de l’adhésif d’électricie­n blanc (je n’ai pas trouvé d’adhésif de couleur sable). Le dosseret juste derrière la cabine est en plastique blanc à coller. J’ai décidé de le peindre en couleur sable pour garder l’harmonie de la décoration.

J’enchaîne avec le collage du stabilisat­eur qui est en une partie. Un montage à blanc révèle un problème d’équerrage avec les ailes : il va falloir mettre une cale en bois d’un millimètre pour rétablir la bonne géométrie. Après vérificati­on, on peut enfin coller. La dérive est ensuite positionné­e dessus, avec un emboîtemen­t partiel dans le stabilisat­eur. Aucun problème d’alignement n’est constaté cette fois.

Les servos de profondeur et de dérive sont fixés au niveau du poste de pilotage. La commande de dérive est un câble aller/retour

alors que la profondeur est animée par une commande rigide qui se sépare en Y au niveau de la sortie du fuselage. Les ouvertures sont énormes et, malgré cela, il n’est pas aisé de les positionne­r : la notice préconise d’enfiler des pailles dans les CAP pour les guider. Les gouvernes de profondeur ne sont pas solidaires et demandent des réglages indépendan­ts pour être parfaiteme­nt alignées.

MONTAGE DU MOTEUR

Il est fourni dans le kit un boîtier rallonge pour l’utilisatio­n de moteurs électrique­s. Rien que du classique, à l’exception près que la position de la cloison pare-feu est trop avancée pour utiliser ce boîtier. Je décide donc de m’en passer et de fixer quatre tiges filetées partant du couple avant, sur lequel mon moteur sera fixé en face arrière. Au moment de percer le couple, je découvre qu’il n’est pas fixé et coulisse dans le fuselage : c’est le vernis qui faisait illusion sur sa fixation. Surprenant, d’autant que la notice est très silencieus­e sur ce point. Tout l’avant est donc ajustable, avec un débattemen­t confortabl­e qui va permettre un positionne­ment adéquat sans avoir recours au boîtier rallonge. Le moteur est directemen­t fixé en face arrière sur le couple, dont la position est ajustée avec le capot en place. On trace et on colle avec de l’époxy. Le contrôleur est glissé dans le fuseau sur le côté de cette boîte.

Il nous reste le faux moteur en étoile à monter. Il se glisse à l’intérieur du capot, jusqu’à arriver en butée avant. Et là surprise, on ne voit qu’un plastron noir uniforme et pas du tout les faux cylindres attendus. Au-delà du fait que ce n’est pas très beau, je n’ai plus accès aux points de fixation du capot moteur. Je décide finalement de ne pas le monter, même si le moteur électrique semble un peu perdu dans ce grand capot.

Le haubanage du Nieuport 28 n’est pas que décoratif : il est fonctionne­l pour la fixation des ailes au fuselage. Il sert également à rigidifier le stabilisat­eur et la dérive qui sont assez souples. L’ensemble des ferrures est fourni dans le kit : les emplacemen­ts des fixations sont visibles avec de petits trous à l’intérieur desquels on va visser les ferrures. Je commence par les plans stabilisat­eurs. Le point délicat est l’absence de réglages : la tension du câble est donnée par sa position au moment de son sertissage. Il faut prendre le coup pour garantir une tension uniforme sur l’ensemble des câbles.

Passons aux ailes : les points de fixation des haubans sont les même que ceux des mâts, ce qui signifie qu’il faudra les enlever à chaque démontage de l’avion. Cette formule ne me plaisant pas, j’ai décidé de percer les mâts pour fixer définitive­ment les ferrures aux mâts. Le centrage préconisé par l a notice se situe entre 92 et 98 mm du bord d’attaque des ailes supérieure­s. En mettant l’accu 6S 5 000 mAh le plus en avant, mon Nieuport reste centré trop arrière. Il a fallu rajouter 100 g de masse tout à l’avant pour atteindre l e point de centrage à un peu moins de 100 mm.

Le montage s’est échelonné sur un mois. La médiocrité de la notice devra être compensée par un minimum d’expérience pour garantir les bons choix de montage, là où les solutions ne sautent pas aux yeux. Je suis plutôt content du résultat avec un très bel avion bourré de charme.

POUR VOLER DÉCALÉ

Vous avez une bonne expérience en modélisme ? Vous recherchez l’originalit­é et le charme de modèles anciens qui ne seront pas des pièges à faire évoluer ? Ce Nieuport 28 est un bon candidat pour vous accompagne­r au terrain !

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 ??  ?? Distribué par Lindinger, le Nieuport 28 de Maxford USA est un chasseur de la Première Guerre mondiale qui est abordable en termes de prix et de pilotage.
Distribué par Lindinger, le Nieuport 28 de Maxford USA est un chasseur de la Première Guerre mondiale qui est abordable en termes de prix et de pilotage.
 ??  ?? Il vous faudra 10 à 15 minutes de montage sur le terrain avant de voler. C’est aussi ça, les joies du biplan !
Il vous faudra 10 à 15 minutes de montage sur le terrain avant de voler. C’est aussi ça, les joies du biplan !
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La silhouette du modèle est très sympa : nez très court, grandes roues et haubanages de partout sont les caractéris­tiques des avions de 14/18 ! Notez que les ailerons ne sont présents que sur les ailes inférieure­s.
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Avec son 1,73 m d’envergure, le Nieuport en impose. Il se contente néanmoins d’équipement­s « standards » avec un moteur électrique 5060 de moyenne gamme et un accu de propulsion LiPo 6S.

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