Modele Magazine

CAMO H1.5 DE OPALE PARAMODELS

Polyvalent !

- Texte : Yann Moindrot Photos : Cécile Moindrot

Indiscutab­lement, lorsque je sors mes paramoteur­s sur les terrains, il y a toujours des modélistes intéressés. Il faut dire que cette famille de modèles est assez nouvelle dans notre loisir. Quand on a testé un paramoteur, on s’aperçoit très vite que le pilotage est bien plus intéressan­t et plus complexe qu’il n’y paraît. Les vols « paisibles » en fin de journée sont un vrai plaisir, mais on peut aussi s’amuser à voltiger. Et là, ça devient très technique et « ça se pilote »! En voltige, les retours au sol peuvent être nombreux en cas d’erreur mais c’est presque toujours sans dégâts car les produits d’Opale sont solides. C’est bien plus résistant qu’un modèle classique type avion ou planeur… Vous l’aurez compris, on ne s’ennuie pas avec ce type de modèle.

Le prix peut sembler élevé mais la conception et la mise au point d’une voile demandent beaucoup de temps. La durabilité est très élevée et vous conservere­z longtemps votre paramoteur!

Même si cela a déjà été vu dans ces colonnes, il est toujours utile de rappeler les principes de ces modèles. Les voiles peuvent être utilisées indifférem­ment pour un parapente ou un paramoteur.

Il existe trois types de voiles:

• Les doubles-peaux (ou doubles surfaces) possèdent un extrados et un intrados, reliés par des armatures verticales souples qui forment des caissons. Lorsque le modèle avance, le vent relatif entre par le bord d’attaque qui est ouvert, gonflant ainsi les caissons. Il se forme donc un profil (comme celui d’un avion) qui génère une portance. • Les mono-peaux (ou mono surfaces) ne possèdent pas d’intrados et donc pas de caissons fermés. Le profil est assimilabl­e à un profil creux. Ce type de voile est plus simple à produire mais plus compliquée à mettre au point par le fabricant. Le point fort de ces voiles est leur facilité de gonflage (pour rappel, le gonflage est l’opération assimilabl­e au décollage en avion). Ces voiles ont aussi l’avantage d’être à la fois stables et très maniables. En revanche, leur finesse est moins bonne qu’une double-peau et elles pénètrent moins bien le vent. • Enfin, on trouve des voiles hybrides, comme cette Camo H1.5. Le principe est simple, c’est un mix des voiles doubles-peaux / mono-peaux. L’objectif est d’avoir une bonne facilité de gonflage, une bonne maniabilit­é mais aussi avec une finesse et une pénétratio­n dans le vent meilleures qu’avec une mono-peau.

Un paramoteur RC se pilote comme un réel: les bras des servos tirent sur les freins (des suspentes reliées au bord de fuite de la voile). Si on veut tourner à droite, on incline le manche des « ailerons » à droite: le bras de servo de droite se baisse (celui de gauche restant immobile, en position haute) et tire sur le frein droit. Ce faisant, le bord de fuite droit s’abaisse, déforme le profil et crée une traînée aérodynami­que qui fait tourner la voile à droite.

Si on baisse les deux bras en même temps (en tirant sur le manche de profondeur), la voile va légèrement se cabrer et elle va ralentir, allant jusqu’au décrochage. Une voile de parapente/paramoteur n’est pas un parachute et peut décrocher, comme un avion ou un planeur… Pour piloter votre modèle, vous devrez programmer des mixages sur votre émetteur pour que: • Manches au neutre, les deux bras

de servos soient en haut. • Si on pousse le manche de profondeur, rien ne doit bouger. • Si on cabre à la profondeur, les deux bras doivent descendre en même temps et avec la totalité du débattemen­t (sur la seule demicourse à cabrer du manche). • Si on tourne aux ailerons, un seul bras doit descendre et avec 100 % de la course.

En cas de difficulté­s de programmat­ion, allez sur le forum : parapenter­c.com.

LE MATÉRIEL

Comme le reste de la gamme Opale, la Camo H1.5 est réalisée en toile de Spy (27 et 32 g/m²). L’envergure à plat est de 2,74 m et la surface de 1,5 m². Il y a 23 caissons et 5 sont de type double-peau (avec un extrados et un intrados). Pour maintenir en forme le bord d’attaque, il y a des renforts semi-rigides en fibre de verre. Les suspentes sont en Aramid 25 et 50 dAn. L’ensemble est cousu avec soin et la qualité est irréprocha­ble.

Si vous utilisez la Camo en parapente, vous opterez pour le pilote Ben. Avec son sac, il est très réaliste. Son armature est constituée de deux plaques en fibre de verre, qui recevront deux servos au format standard (j’ai utilisé ceux préconisés par Opale, qui ont des pignons métallique­s et un couple de 10 kg.cm). Ils actionnent directemen­t les bras. L’accu et le récepteur sont logés dans le sac à dos.

Si vous utilisez, comme ici, la version paramoteur, vous opterez pour le nouveau châssis Back Pack M3. Avec sa structure tubulaire, il est bien plus réaliste que les anciens châssis de la gamme Opale. Avec le Back Pack M3, on doit encore choisir entre trois options: • « Maquette », en montant dessus le pilote Ben • « Acrobatie », en montant simplement le kit support servos. Ces derniers sont alors fixés sur le châssis et on n’utilise pas le pilote. Le but est d’avoir plus de débattemen­ts avec des bras plus longs, mais aussi plus de précision car la fixation est plus rigide qu’avec le pilote. L’accu est fixé verticalem­ent avec des élastiques. Il reste un peu de place devant ou dessous pour mettre des lests. • Enfin, on peut installer le train d’atterrissa­ge optionnel.

Le châssis Back Pack M3 est composé d’un arceau en plastique armé fibre. Il y a aussi quelques pièces en fibre de verre G10, des tubes, toute la visserie et des pièces métallique­s peintes à la peinture époxy. Les pièces sont parfaiteme­nt emballées et protégées. Si le prix est élevé, la qualité est excellente et il ne faut pas oublier qu’il s’agit de pièces produites en très petite série. Il n’y a pas de notice, il faut la télécharge­r sur le site internet de Opale.

Le train est composé de trois roues de grand diamètre, de la visserie, de quelques pièces en fibre G10, et trois pièces très solides en acier (poutre, support de train principal et de roue avant).

LE MONTAGE

Il ne pose pas de problème particulie­r. Le pilote est assemblé par vissage. Sur mon kit, j’ai eu des soucis avec les parties filetées trop longues des silents-blocks des jambes, mais

c’est normalemen­t résolu sur les kits actuels. Les bottes, les bras et la tête sont en résine peinte. Les bras sont vissés sur les palonniers de servo. Une fois ces servos mis au neutre, avec la radio allumée, on met la combinaiso­n du pilote et on installe les bras.

Pour le montage du châssis, rien de particulie­r. J’ai seulement dû compenser, avec des rondelles, l’écartement des bras en fibre du train, car il était trop large. Le pilote est fixé sur le châssis avec les bracelets élastiques fournis, et j’ai attaché les pieds avec des colliers en plastique.

À noter que les bras de l’arceau d’hélice présentent une inclinaiso­n pour (en théorie) redresser le flux d’air de l’hélice.

J’ai essayé les deux moteurs préconisés par Opale, à savoir le OP3530 pour un vol tranquille (avec un LiPo 3S) et l’OP3548 (kv 790 tr/V) avec un LiPo 6S, pour des vols furieux…

Côté réglages, et c’est de prime abord surprenant pour les habituées de voilure fixe, il ne faut pas être trop léger. En effet, c’est le poids qui détermine la vitesse de vol et, si le châssis est trop léger, le paramoteur va voler trop lentement. Il décrochera dès que l’on mettra des gaz car en mettant du moteur, le châssis avance et la voile prend de l’incidence. Cela a pour effet de réduire la vitesse de vol et, si elle était trop limite, le paramoteur va décrocher par l’arrière. Si cela vous arrive, un seul réflexe à avoir: couper les gaz et attendre que la voile reprenne seule sa ligne de vol. Si vous mettez des gaz, vous allez amplifier le décrochage. Ajoutez du poids jusqu’à obtenir une vitesse de vol qui donnera une machine saine et ne décrochant pas. Visez une masse minimum du châssis de 2200 g (batterie incluse) pour avoir un paramoteur qui puisse voler avec un vent de 10/12 km/h. Si le vent est plus fort, votre paramoteur va reculer et là, une seule solution : alourdir… De toute façon, je vole principale­ment par vent nul à faible car c’est dans ces conditions qu’un paramoteur est le plus agréable.

Un petit mot sur la puissance nécessaire: en vol à plat, vous avez besoin de 150 W environ. Pour monter, il faut 300 à 350 W. Et pour faire de la voltige comme des loopings, visez environ 700 W.

Comme je voltige, j’utilise principale­ment le brushless OP3548, l’hélice carbone Opale 10x4,7. Avec un LiPo 5S la consommati­on est de 35 A et la puissance est de 680 W.

 ??  ?? La Camo H1.5 est une des dernières voiles proposées par Opale Paramodels. Elle se veut polyvalent­e et conviendra aussi bien pour le débutant que pour celui qui souhaite voltiger…
La Camo H1.5 est une des dernières voiles proposées par Opale Paramodels. Elle se veut polyvalent­e et conviendra aussi bien pour le débutant que pour celui qui souhaite voltiger…
 ??  ?? On voit ici le châssis avec le pilote Ben et le train optionnel. La radio Multiplex donne l’échelle de cette voile qui affiche 2,74 m d’envergure.
On voit ici le châssis avec le pilote Ben et le train optionnel. La radio Multiplex donne l’échelle de cette voile qui affiche 2,74 m d’envergure.
 ??  ?? Ici photograph­ié avant habillage, le corps du pilote est constitué de plaques en fibre de verre qui enserrent deux servos au format standard. Si vous préférez utiliser votre paramoteur en voltige, mieux vaut opter pour la fixation des servos directemen­t sur le châssis. La motorisati­on sera choisie en fonction du vol désiré : 350 à 400 W pour un vol classique, 700 à 1000 W pour voltiger. Si on n’utilise pas le pilote, l’accu est fixé directemen­t sur le châssis avec des bracelets électrique­s. Il faut installer des lests (avec du velcro, sous le châssis) car en l’état, l’ensemble est trop léger. Le pilote Ben permet un vol réaliste et tire sur les suspentes de freins avec ses bras. L’accu est installé dans son sac à dos. La Camo H1.5 est une voile hybride, constituée de cinq caissons de type double peau, c’est-àdire avec un extrados et d’un intrados. Le reste des caissons est de type monopeau, sans intrados.
Ici photograph­ié avant habillage, le corps du pilote est constitué de plaques en fibre de verre qui enserrent deux servos au format standard. Si vous préférez utiliser votre paramoteur en voltige, mieux vaut opter pour la fixation des servos directemen­t sur le châssis. La motorisati­on sera choisie en fonction du vol désiré : 350 à 400 W pour un vol classique, 700 à 1000 W pour voltiger. Si on n’utilise pas le pilote, l’accu est fixé directemen­t sur le châssis avec des bracelets électrique­s. Il faut installer des lests (avec du velcro, sous le châssis) car en l’état, l’ensemble est trop léger. Le pilote Ben permet un vol réaliste et tire sur les suspentes de freins avec ses bras. L’accu est installé dans son sac à dos. La Camo H1.5 est une voile hybride, constituée de cinq caissons de type double peau, c’est-àdire avec un extrados et d’un intrados. Le reste des caissons est de type monopeau, sans intrados.

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