Extra vs Challenger
Alors, ces deux machines sont-elles très différentes en vol ? Eh bien oui ! Elles sont même très complémentaires. Pour autant, ce sont toutes deux d’excellentes machines, les meilleures que j’aie jamais pilotées pour mon utilisation en loisir. Ce ne sont certainement pas des outils de compétiteurs, on est loin des 55 g des meilleurs qui volent comme dans une autre dimension. En revanche, en termes de matériel grand public, c’est vraiment fiable et facile. De très bonnes recettes pour voler tout de suite avec du bon matériel, c’est précisément ce que je voulais, lassé de perdre mon temps avec des trucs tous plus décevants les uns que les autres.
L’Extra 330 offre un vol plus académique que le biplan. Plus rapide et plus facile à construire, il vole aussi de façon plus « habituelle ». J’aurais envie de dire de façon plus saine, mais le biplan n’est pas malsain. En fonction des débattements, on peut obtenir un appareil pour se perfectionner ou bien une bête de voltige. Avec de grands débattements et beaucoup d’expo, j’en fais ce que je veux. On peut énormément le ralentir en volant pendu à l’hélice, avec 45° d’inclinaison. Dans cette configuration, on peut le promener comme on veut, l’Extra étant très sain. Il est parfait pour aborder le vol stationnaire qui tient très bien et demande à être un peu travaillé. C’est idéal pour progresser dans cette figure. Il est aussi excellent pour s’entraîner à peaufiner des figures comme les tonneaux lents ou très rapides, le vol tranche, les boucles droites ou inverses, etc. Tout cela passe avec peu de puissance. On peut vraiment s’entraîner à voler propre pour être au top aux beaux jours. J’étais déjà super content quand je pouvais piloter celui des copains, alors maintenant que j’ai le mien, pensez si je me régale. Robuste et compact, l’avion sera peu endommagé en cas de choc un peu violent. C’est vraiment un excellent compagnon, une valeur sûre.
Le Challenger : si l’Extra offre déjà des surfaces mobiles de bonne taille, le biplan est impressionnant à ce niveau. Les ailes sont en grandes parties mangées par les ailerons, comme si elles ne servaient plus qu’à attacher ces derniers, qui deviennent presque de l’incidence intégrale. Ils sont monstrueux ces quatre ailerons… Pour la profondeur, c’est encore « pire » : la partie fixe du stabilisateur est « rikiki » et la gouverne « maousse costaud ». La dérive ne souffre pas non plus la médiocrité, on sait donc à quoi s’attendre. Tout de suite, en vol, on est séduit par la présence de l’avion. Il n’y a pas à dire, un biplan, ça a de la gueule. Vol à plat lent et tranquille, « pépère » pour commencer : il manque juste de l’exponentiel aux ailerons. À ce sujet, allons-y pour un tonneau : oups… C’est violent, j’en ai fait un et demi ! Qu’est-ce que c’est bon de voir ce biplan tournoyer ainsi. Comme tous les biplans, il barrique un peu, c’est-à-dire que l’avion tire-bouchonne un peu sur son axe de vol. C’est aussi ce qui fait son charme. Avec le Challenger, il est plus difficile de tourner un tonneau lent qu’avec l’Extra. Même avec 80 % d’expo, il faut leur causer poliment, aux ailerons ! Pour le moins spectaculaire, c’est d’ailleurs l’adjectif qui caractérise l’avion. Le vol tranche tient encore mieux que sur le monoplan. Le torque roll est un régal : je le trouve plus facile à travailler, d’autant qu’il tient un peu mieux le stationnaire que l’Extra. Étant loin d’être un pro de l’exercice, j’ai quand même réussi mon premier toucher de dérive ! Je n’ai pas trouvé de différence notable avec l’Extra pour les boucles, mais il faut dire que le monoplan est plus léger aussi. Le rayon de la figure peut être ridicule, on s’en doute. Pour ma part, en 2S et à 192 g, je ne lui trouve que des qualités pour l’indoor. Mais comme me l’ont dit les collègues, il faut savoir ce que l’on fait et ne pas avoir les réflexes dans sa poche, d’autant que c’est un peu un appel au délire, cet avion. En revanche, il est un peu moins tolérant aux chocs que l’Extra, eu égard à la forêt de raidisseurs, où il y a toujours un jonc qui se décolle. Il faut dire qu’en cas d’impact, la cellule entière se déforme mais avec ses raidisseurs, elle peine davantage à reprendre sa forme. On se retrouve alors parfois avec des haubans formant un vilain arc de cercle, quand l’aile supérieure a bougé.
En voyant les vidéos du Challenger motorisé en 3S, je découvre un autre avion que le mien. On voit que la puissance sert à souffler les immenses gouvernes pour manoeuvrer sur place. C’est très violent et certainement très sympa, mais il faut déjà avoir un très bon niveau de pilotage pour ne pas le mettre par terre toutes les 10 secondes ! Ça doit vraiment être bien pour voler dans un jardin, ce sera peut-être pour l’année prochaine mais pour l’heure je m’éclate littéralement avec mon Challenger en 2S qui, vous l’aurez compris correspond parfaitement à mes attentes…