Modele Magazine

Majestueux et étonnant

-

Le montage sur le terrain est assez rapide : on ouvre les bulles, on enlève les sièges et on fixe les ailes avec les quatre vis BTR M4. Le stabilisat­eur est fixé avec son unique vis, et les chapes sont raccordées. L’accu est installé à l’avant, on remet les sièges et c’est parti.

Le lancer est assez possible par le pilote seul : on cale la main derrière la roue, on met 1/3 de gaz (pas plus car ça tire fort) et après deux ou trois pas d’élan, l’oiseau est en vol. Le piqueur moteur est bien réglé et on est immédiatem­ent surpris par l’excellent taux de montée : ça grimpe sous une pente de 45° sans s’essouffler, qui plus est dans un grand silence. J’ai testé un accu LiPo 6S 3500 mAh avec la même hélice : ça monte bien sûr encore un peu plus fort et avec plus de vitesse.

À une centaine de mètres d’altitude, je coupe le moteur et je m’aperçois de suite que le Musger vole lentement. La taille imposante du planeur renforce bien sûr cette impression de lenteur… L’allure en vol est absolument superbe, très élégante et majestueus­e. La voilure est très belle et le modèle vole un peu queue haute. Même si on n’est pas amateur de planeur, impossible de rester de marbre devant cette machine… Le centrage à 130 mm du bord d’attaque est un peu avant mais il donne une machine très sécurisant­e. Ce Musger est sain à basse vitesse et, si on insiste, il décroche mollement sur une aile. Dès qu’on relâche la profondeur, et après une faible perte d’altitude, il reprend sa ligne de vol : pas de quoi se faire peur…

Les commandes sont agréables car elles sont très précises. La dérive est très efficace, même si elle est un peu molle autour du neutre. La profondeur est relativeme­nt mordante et les ailerons assez vifs (tout est relatif, en tout cas ils le sont plus que je ne le pensais). Cette efficacité des gouvernes, alliée à la faible vitesse, donne un planeur très maniable qui peut voler dans un faible espace. C’en est surprenant ! La dérive génère un peu de roulis induit, mais sans plus. Le lacet inverse est présent mais pas tant que ça. Un pilotage 3 axes est souhaitabl­e mais il est facile à gérer. Les trajectoir­es sont assez tendues et, dans un vent turbulent, les gouvernes gardent un bon mordant. Mais c’est bien sûr en conditions calmes que l’on apprécie le plus cette « vieille toile »…

Le Musger est un excellent voilier : il a un faible taux de chute, gratte très bien et il est stable en spirale. La bonne surprise vient de sa bonne capacité à remonter le vent, en se freinant assez peu. En piqué, le planeur accélère très correcteme­nt et ne siffle pas beaucoup. Mais il faut être respectueu­x avec la cellule et ne pas prendre trop de vitesse, même les ailes semblent solides et travaillen­t assez peu. Un domaine où l’on n’attend pas le Musger est la voltige. Et pourtant, il se débrouille bien dans ce domaine ! Les boucles tournent bien, et on peut les passer sur un diamètre assez faible (moins de 10 mètres), même sans moteur après une petite prise d’élan. Les tonneaux sont assez lents (environ 4 secondes par rotation), mais ils passent bien et ne désaxent pas trop. Le vol dos tient très bien avec une action modérée à piquer et planeur se freine assez peu ! Les renverseme­nts sont faciles grâce à l’efficacité de la dérive.

L’autonomie est tout simplement excellente. En conditions neutres, une montée de 20 secondes au moteur donne environ 3 min 15 de planer. Et comme on dispose de 4 minutes 30 de moteur, il est possible de voler 35 minutes à chaque séance, et ce sans la moindre ascendance ! En l’absence d’entrée d’air, la motorisati­on est un peu chaude en fin de vol (en été) mais sans plus, pas de soucis de ce côté.

Pour l’atterrissa­ge, les aérofreins ne sont pas indispensa­bles. On peut se poser en relevant les ailerons (qui freinent alors correcteme­nt) ou même en lisse en venant lentement. Bien sûr, les aérofreins sont un plus et ils freinent assez fort. Ils donnent un petit couple piqueur, qu’il est facile de compenser en cabrant légèrement. La vitesse de toucher de piste est assez faible et l’arrondi se dose très facilement. Les ailerons sont suffisamme­nt efficaces pour garder les ailes à plat jusqu’à l’arrêt. Vous l’aurez compris, ce Musger fait un sans-faute dans quasiment tous les domaines…

Newspapers in French

Newspapers from France