Modele Magazine

WILCO 1800 DE PUNKAIR / HACKER MODEL Une aile originale pour voler décalé

Nous avons découvert l’original deltaplane­Wilco 1300 lors du salon de Nuremberg de 2017.Testé dans le numéro 800 de ModèleMaga­zine, cet étrange aéronef a séduit les lecteurs par son originalit­é et des qualités de vol inattendue­s. C’est maintenant au grand

- Texte : Hervé Mourichoux Photos : Monique Mourichoux

Au-delà d’une taille plus grande ( 1,80 m d’envergure), l e Wilco 1800 se distingue de son petit frère par l e f ait qu’il est démontable. C’est un atout important pour ceux qui se déplacent autrement qu’en fourgonnet­te ! La géométrie très particuliè­re de cet avion ne facilite pas l’opération : pari réussi pour le constructe­ur.

UN KIT FOURNI ET BIEN CONÇU

Hacker Model est spécialisé dans les kits en EPP (rappelons que ce type de mousse est bien plus résistant aux chocs que les mousses moulées de type EPO). Ce fabricant situé en République tchèque possède une gamme très étoffée de petits modèles de planeurs, de warbirds et de voltigeurs. Quelques

modèles en structure bois traditionn­elle viennent compléter cette palette bien fournie. La société Punkair s’est associée à Hacker Model pour la fabricatio­n et la distributi­on de modèles originaux comme ce Wilco.

Le kit très complet est composé des deux ailes qui occupent 80 % de l’espace de la boîte. La décoration est faite d’origine bleu, blanc et noir pour mon modèle (il existe quatre teintes différente­s). Le bord d’attaque et le bord de fuite sont blancs alors que le reste de l’aile est bleu. Le dessus se différenci­e du dessous par un filet noir et les marquages. Des lattes peintes en trompe-l’oeil donnent un effet très sympa, de même qu’un dégradé à la jonction des deux couleurs. L’articulati­on des ailerons est faite par l’amincissem­ent de l’épaisseur locale d’EPP. Il faudra l’assouplir un peu. Les emplacemen­ts des servos sont creusés d’origine, de même que les encoches pour les couples de fixation des clés d’ailes et les logements du récepteur et du contrôleur.

Cinq couples en plastique (de 3 mm d’épaisseur) très ajourés sont présents : ils ont dû être découpés au laser et il subsiste une petite bavure à éliminer sur l es pourtours. De nombreuses tiges en carbone sont fournies de diamètres et de longueurs différente­s : il faudra veiller à les identifier à l’aide de la notice avant de se lancer tête baissée dans l’ assemblage du modèle. Il nous reste deux petites dérives en EPP (découpées dans une plaque de 5 mm), et le bonhomme en plastique thermoform­é fourni en quatre parties : le tronc creux avec une trappe d’accès, les bras, les mains et la tête à peindre et à coller. L’ensemble est très léger.

On passe à l’accastilla­ge fourni : une foultitude de petites pièces en plastique encore en grappes, deux roues de 48 mm de diamètre, deux clés en acier de 4 mm de diamètre avec des fourreaux en plastique et un lot de visseries et commandes. On finira l’inventaire des éléments par une série de pièces aux formes complexes réalisées en impression 3D : on peut mesurer l’aboutissem­ent de la conception du modèle par le travail sur ces pièces qui sont les éléments de fixation du trapèze aux ailes.

Pour terminer la découverte du kit, feuilleton­s la notice en noir et blanc qui se présente comme un vrai roman photos déroulant 140 étapes du montage ( quand même !). La liste des pièces composant le kit est référencée avec des numéros permettant de s’y retrouver, sur la longueur des tubes carbone par exemple.

La découverte du kit donne clairement envie d’attaquer le montage. Soyons réalistes, on n’est pas parti pour deux soirées d’un assemblage éclair, mais pour un montage méthodique qui va prendre un peu plus de temps.

UN PEU DE TRAVAIL

L’équipement recommandé a été retenu: côté moteur, un brushless MForce 2826CA-15R avec son contrôleur Bec de 20A et côté électroniq­ue, deux servos Master Force A-1109 HB au format 9 g. L’accu sera un LiPo 3S de 1600 mAh. Un récepteur 3 voies est suffisant.

Le montage s’opère en quatre phases principale­s : il faudra tout d’abord monter les ailes avec le système d’assemblage et la fixation du moteur, le trapèze et son pilote, intégrer les éléments de la radio, et enfin finir par le haubanage.

On attaque le montage par le collage des nervures supportant les fourreaux des clés d’ailes : il y en a une à chaque emplanture et une collée plus loin dans l’épaisseur du profil. Il faut copieuseme­nt ébavurer les champs de ces pièces en plastique pour faire disparaîtr­e les bavures assez grossières laissées par la découpe. Poncez également les parties à coller pour assurer une bonne adhérence. Ces « gros collages » ont été faits à l’époxy 30 minutes. Les nervures intermédia­ires ont des talons qui vont servir à leur positionne­ment. Ces appendices devront être enlevés une fois les collages terminés.

Les fourreaux en plastique s’enfilent sans retouche et peuvent être collés dans les trous des couples après les avoir obturés par un petit bouchon. On peut maintenant solidarise­r les deux ailes en n’oubliant pas d’intercaler le dernier couple qui va supporter le trapèze et le bonhomme. J’en profite pour coller les guignols en plastique sur les ailerons, ainsi que les supports de fixation des haubans sur les ailes. Le trapèze est un assemblage de tubes en carbone de longueur 226 mm pour la partie basse et 253 mm pour les deux parties latérales. Un petit montage à blanc est nécessaire pour garantir le sens des éléments à monter. La notice est une aide précieuse dans cette phase. Le principe est assez astucieux : le trapèze est relié à la nervure centrale par l’intermédia­ire d’un trou oblong qui permet de le déplacer et d’ajuster le centre de gravité du modèle. Les pièces de jonction des tubes en carbone s’ajustent parfaiteme­nt : on peut coller.

Le moteur a la particular­ité d’être fixé non pas sur la nervure centrale, qui reste solidaire du trapèze, mais sur une des ailes avec un support original encastré sur la nervure d’emplanture. On se servira de la croix fournie pour visser le petit brushless par l’arrière. Les trois fils du moteur sont classiquem­ent reliés au contrôleur, qui trouve sa place dans un logement creusé plus en arrière. J’ai dû entailler l’EPP pour encastrer les fils dans l’épaisseur du profil. Une fois le moteur fixé, il va être coiffé de son capotage en plastique blanc qui sera collé sur une seule aile. Il a fallu ajuster l’EPP de l’autre aile pour permettre l’assemblage du modèle sans accrocher le capot. Un couple vient ensuite se coller tout à l’avant du capot : il possède deux bossages qui vont éviter à l’hélice de heurter les haubans lors d’un démarrage, c’est bien vu.

Dans l’autre aile, le logement va accueillir l e récepteur. Il faudra donc raccorder le fil du servo d’aileron et celui du contrôleur au récepteur. Hacker propose de coincer et de coller les prises dans les nervures d’emplanture­s : les logements des prises sont déjà faits. Cette formule est très pratique : pas de rallonge à manipuler pour monter l’avion, on enquille les ailes et les prises en même temps.

Les logements des servos d’ailerons sont faits d’origine dans l’épaisseur du profil. Quelques ajustement­s sont nécessaire­s pour que les servos s’enfoncent jusqu’à arriver au ras du profil. Les minidomino­s fournis sont montés sur les têtes des servos, la fixation côté gouverne est faite avec le Z de la CAP. Les fils des servos passent dans un trou dans l’épaisseur du profil et sont complèteme­nt invisibles.

Les ailes doivent maintenant être rigidifiée­s avec des joncs en carbone : il faut faire une saignée de 4 mm de profondeur sur presque toute l’envergure, puis glisser et coller le jonc de carbone. L’élasticité de l’EPP va refermer l’ouverture, rendant invisible l’opération qui est à faire à l’intrados et à l’extrados de l’aile. Cette opération n’a rien de difficile : elle nécessite une grande règle et un cutter qui coupe très bien. Le collage est fait à la cyano. Il reste deux petits winglets transparen­ts à positionne­r en bout d’ailes : les saignées sont faites, il ne reste qu’à les enquiller et les coller.

LE PILOTE

Les éléments en plastique thermoform­é sont à coller : les bras, les mains et la tête pour laquelle il faudra colorer la visière du

casque (un feutre indélébile fera l’affaire). C’est dans le corps du pilote que va être positionné l’accu : la trappe d’accès est dessous avec un verrouilla­ge par une tige en carbone qu’il reste à coller. La fixation du pilote au trapèze est assurée par le collage des mains sur la barre horizontal­e et un point d’ancrage reliant le dos à la partie haute du trapèze : un petit bout de durite donne de la souplesse à cette liaison. Les roues sont simplement enfilées dans des vis qui sont collées dans les noix du trapèze.

Le plan stabilisat­eur papillon est amovible et sans gouverne : il est fait d’une tige de carbone avec deux planches d’EPP. De petites clés en plastique assurent l’angle et la jonction sur le tube. Il faudra coller trois pièces pour garantir le montage et l e bon positionne­ment du tube sur la nervure centrale : deux sur la nervure qui font office de clip et la dernière sur le tube qui garantit l e positionne­ment angulaire. Là encore, l a notice va détailler avec précision le positionne­ment de chacun des éléments.

Les haubans ont une place importante dans l e l ook du modèle, mais pas seulement : ils participen­t à la rigidifica­tion de la cellule, principale­ment du trapèze et du pilote. Les ailes étant démontable­s, il faudra que l es haubans le soient également. Le fil est fourni, de même que les petites pièces en plastique qui vont servir à tendre et à démonter ces haubans. Le travail de montage est assez minutieux, sans être très compliqué. Le trapèze est renforcé par des haubans s’accrochant sous les ailes, à l’arrière et à l’avant, ce qui fait six câbles à fixer. J’ai simplement fait des doubles noeuds avec une goutte de cyano dessus. Les haubans fixés aux ailes et à l’avant doivent être démontable­s. Si pour les ailes, le point d’ancrage prévoit cette démontabil­ité, il n’en est rien pour le point avant. J’ai juste ajouté un petit crochet, et le tour est joué. Chaque câble est réglable à tout moment en tension, ce qui est très pratique. Les haubans du dessus de l’aile partent du mât central amovible (ou pas, c’est à votre choix). On est ici plus dans le look que dans le fonctionne­l, et je n’ai installé que les deux haubans latéraux (j’ai fait l’impasse sur l’avant et l’arrière).

Le centrage du modèle est à 235 mm du capot moteur. Il a fallu reculer le trapèze au maximum et implanter l’accu en butée arrière du corps du pilote pour centrer correcteme­nt le modèle.

Le montage s’est étalé sur deux semaines. Sans surprise, le Wilco n’est pas un modèle qui va voler une heure après avoir été déballé. La notice est précieuse pour comprendre et réaliser un montage de qualité. Au final, la conception très élaborée permet un montage assez facile, même s’il reste un peu long.

Lors des premiers vols, le moteur avait des microcoupu­res assez désagréabl­es. J’ai reprogramm­é le contrôleur en mettant un timing au niveau high (initialeme­nt, il était à « low »). J’en ai profité pour programmer le frein moteur qui n’y était pas d’origine. Avec ces réglages, les microcoupu­res ont disparu.

ORIGINAL ET ATTACHANT

Le Wilco est un modèle décalé qui sort des formats classiques. Il y a un peu de travail pour finaliser un montage bien pensé et sans surprise. Les qualités de vol sont surprenant­es par la neutralité du modèle et son accessibil­ité. Si vous envisagez de voltiger, prévoyez un moteur un peu plus puissant. Préparez-vous à voir arriver les curieux : c’est l’effet Wilco !

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Wilco est original et change des classiques modèles réduits ! Ce deltaplane motorisé se pilote comme une classique aile volante grâce à ses élevons. Le look en vol est tout simplement superbe. Il est ici photograph­ié sur un étang gelé.
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