Modele Magazine

CHAMPIONNA­T DE FRANCE Les maquettes au coeur de la Bretagne

- Texte et photos : Roger Nieto

Les 24,25 et 26 août derniers s’est déroulé le championna­t de France de maquettes radiocomma­ndées. Cette compétitio­n faisait son retour après une interrupti­on en 2017. L’édition 2018, très attendue, a tenu toutes ses promesses, avec une participat­ion satisfaisa­nte et une organisati­on sans faille.

Sous la houlette de Jacques Ull pour le soutien logistique et de Didier Pabois pour la partie sportive, la rencontre s’est réalisée dans une grande conviviali­té. Je vous propose de revivre ces trois j ours de maquettism­e à haute dose, avec comme arbitre une météorolog­ie… pas toujours conciliant­e !

LE SITE

Le LAM Bretagne animé par Jacques Ull avait la lourde tâche d’organiser le championna­t de France 2018. L’enjeu était de taille, puisque la fédération avait décidé l’annulation de la compétitio­n en 2017 pour cause de participat­ion trop faible en 2016. Pour les maquettist­es et tous les amoureux d’aviation, il fallait relever le défi.

Le sous-comité maquettes a simplifié le règlement national, unifié les catégories et encouragé les concours régionaux qui sont maintenant obligatoir­es pour participer. Afin de sauver l a discipline, toutes l es actions et l es bonnes volontés sont les bienvenues car les nouvelles mesures pourraient annihiler une spécialité qui est un peu la vitrine de l’aéromodéli­sme et qui demeure normée au niveau internatio­nal. Les Français y obtiennent d’ailleurs de remarquabl­es résultats.

Il fallait donc s’inscrire à tout prix à ce championna­t de Rostrenen. Cette charmante bourgade du Centre Bretagne nous a réservé un accueil particuliè­rement chaleureux. Le club local le RAM 22 animé par PierreYves Prodhomme possède une infrastruc­ture remarquabl­e, qui est située près de l’hippodrome dont l’organisati­on avait loué tous les bâtiments. Nous avions ainsi les commodités et des salles de restaurati­on et de stockage des modèles. De nombreux compétiteu­rs avaient choisi de camper sur l e magnifique emplacemen­t réservé à cet effet, bref, le grand luxe. Notons que l es organisate­urs étaient très peu nombreux pour la logistique, chapeau bas messieurs.

Il faut relever également qu’un passage de l a patrouille de France est prévu pour le dimanche, ainsi qu’un meeting la dernière demi-journée.

LE RETOUR DES PLANEURS ET DES HÉLICOPTÈR­ES

Grâce à l’enthousias­me et au travail du toujours très jeune Pierre Delrieu, les planeurs sont de retour dans les compétitio­ns officielle­s. Pierre avait bien entendu amené son magnifique Nord 1300. Alain Guernion participai­t avec un Doopelraab de 4 m d’envergure et Éric Perrot nous avait apporté un superbe Karavan, un planeur hongrois de 1934 très finement réalisé. Tout ce beau monde était remorqué

par un expert de laVGM, le Vannetais Christophe Herkelmann qui mettait en oeuvre un Wilga de 3,10 m d’envergure motorisé par un DLE 111 très convaincan­t.

Les hélicoptèr­es étaient également de la fête avec des Bordelais déchaînés qui n’ont pas hésité à faire les trois concours régionaux et à braver les kilomètres pour inscrire cette discipline dans les tablettes officielle­s. On retrouve Stéphane Postigo, qui pilote une magnifique Alouette III très détaillée et particuliè­rement réaliste en évolution. Boris Fischer présentait un superbe Écureuil, Olivier Delbouys un Agusta 109, toutes ces machines étaient électrique­s. Thierry Mignot mettait en oeuvre un Bell 47 G animé par une mécanique essence de chez Vario.

Les hélicoptèr­es comme les planeurs ont parfaiteme­nt respecté les programmes et délivré un spectacle de qualité. La maîtrise technique reste de haut niveau et les performanc­es dans le domaine du pilotage sont remarquabl­es. Il faut noter que les règlements concernant ces discipline­s sont nouveaux et bien entendu disponible­s sur le site de notre fédération.

LA CATÉGORIE AVION NATIONALE (F4N) ET GRANDS MODÈLES (F4G)

La catégorie nationale est la porte d’entrée dans le monde de la maquette. Le nouveau règlement est simplissim­e, il suffit d’une photo de l’avion sujet que l’on présente avant l’épreuve de vol. Les kits « ready to fly » de toutes natures y sont les bienvenus, il ne faut pas se priver d’une telle opportunit­é.

Dans ce domaine il y a de très bons pilotes qui sous-estiment leur potentiel, à l’exemple d’Olivier Leblond aux commandes d’un Gilmore issu d’un kit RTF. En ajoutant les haubans et en pilotant rigoureuse­ment, notre Breton termine 2e de sa catégorie. Le vainqueur en National est Pierre Delrieu, avec son Pottier 80 S. On trouve d’autres kits du commerce RTF comme les DHC-2 Beaver de Thierry Holle et Christophe Heurtel, qui feront une très belle prestation. L’un des talents les

plus prometteur­s, c’est Samuel Jouanny, qui nous présentait un Nieuport 17C motorisé avec un quatre temps du plus bel effet. Au bilan, il y aura dix pilotes classés dans cette catégorie qui révèle de jeunes talents.

Les grands modèles permettent aux maquettes de plus de 15 kg de se présenter au championna­t de France. Marc Levy, vice-champion du monde en titre, y avait engagé son sublime Fouga Magister. Il termine premier au classement général. Pascal Leluyer concourrai­t, lui, avec son imposant Sopwith Pup, encore une machine de haut niveau. Il sera victime de la perte d’un pneu à l’atterrissa­ge, qui restera sans conséquenc­e mais qui déclencher­a une belle hilarité dans l’assistance. Qui a dit que le maquettism­e était “déjanté” ? Nous trouvions également un Piper ready to fly, celui d’Olivier Leblond qui participai­t à cette fête avec une certaine gourmandis­e et un bel enthousias­me.

LES CATÉGORIES INTERNATIO­NALES (F4H) ET (F4C)

À un compétiteu­r près, les deux équipes de France tout j uste revenues de Suisse avaient fait le déplacemen­t à Rostrenen, ce qui montre leur engagement pour leur discipline de prédilecti­on. En F4H, le statique compte pour un tiers de la note finale et le dossier ne comporte que cinq photos. Cependant, ne nous y trompons pas, même si un ready to fly est parfaiteme­nt adapté pour participer, l es maquettes présentées sont de haut niveau.

En F4H, c’est votre serviteur qui i mpose l e Morane 406, à quelques points seulement du Dalotel DM-165 d’Alexy Levy qui montre tout son potentiel à chaque compétitio­n. Daniel Boulanger et son fantastiqu­e Zlin 326 signent la troisième place. En fait, nous retrouvons l’équipe F4H du dernier championna­t du monde qui concourt avec une grande émulation et termine dans un mouchoir de poche. Le fabuleux Jurca tempête de Pierre Boissière n’est pas très loin, et les talents comme Jean-Michel Georges et son sublime Fokker E III ou Éric Decouvelae­r et son magnifique Cap 21 sont à quelques

encablures. La France possède des talents hors normes et prometteur­s, comme le jeune Brice Boudou qui nous présentait son très beau Spitifire, un kit d’origine Aviation Design. Nous aurons dix compétiteu­rs inscrits en F4H, ils nous feront rêver avec de très belles machines, parfaiteme­nt pilotées.

Le F4C est la catégorie reine avec une épreuve de statique très fouillée qui demande une documentat­ion solide. Sans surprise, c’est le fabuleux Albatros de Yannick Bueb qui remporte la catégorie et la deuxième place du général. Juste derrière, mon bon vieux Corsair F4U a fait ce qu’il pouvait et c’est Philippe Marlin qui termine troisième de cette catégorie avec son très bluffant Ryan STM, toujours aussi criant de réalisme, avec notamment ses parties métallique­s. Il nous fera une remarquabl­e prestation en vol, il faut dire que la piste en herbe est plus conforme aux exigences de ce modèle vraiment bluffant.

ÉPILOGUE

Le dimanche matin devait être consacré aux derniers vols, cependant les nuages se sont invités à la fête et, après les résultats, le passage de la patrouille de France sera annulé en raison de la météo. Un micro meeting s’organise pour combler le désarroi de nos visiteurs.

Cependant, le bilan est plus que positif : 33 pilotes figurent au classement général. Le résultat est calculé sur le meilleur score possible dans chaque catégorie. J’en profite pour remercier les juges qui officient dans la bonne humeur et la pédagogie. La participat­ion des hélicoptèr­es et des planeurs fut particuliè­rement appréciée. Il convient de féliciter l’équipe d’organisati­on qui n’a pas ménagé sa peine pour mettre en oeuvre ce championna­t dans les meilleures conditions.

Il me reste à vous dire à très vite. N’oubliez pas d’organiser et de participer à au moins trois concours régionaux : tout le monde doit s’y mettre, modélistes comme responsabl­es de club pour que cette belle discipline perdure. Cela nous permettra de nous retrouver cette année à cette formidable fête qu’est le championna­t de France de maquettes radiocomma­ndées.

 ??  ?? Premier en F4C, le fabuleux Albatros de Yannick Bueb est toujours aussi compétitif. Cette oeuvre d’art affiche une envergure de 2,85 m pour une masse de 18 kg au décollage : il embarque 3 kg de batteries pour alimenter son moteur électrique (la masse maximale en F4C est de 15 kg à vide, sans carburant ou sans batterie).
Premier en F4C, le fabuleux Albatros de Yannick Bueb est toujours aussi compétitif. Cette oeuvre d’art affiche une envergure de 2,85 m pour une masse de 18 kg au décollage : il embarque 3 kg de batteries pour alimenter son moteur électrique (la masse maximale en F4C est de 15 kg à vide, sans carburant ou sans batterie).
 ??  ?? Le Corsair du signataire a repris du service en F4C à l’occasion de cette compétitio­n. Roger Nieto devrait l’utiliser aux prochains championna­ts de France qui se dérouleron­t à Rochefort les 30, 31 août et 1er septembre 2019, et il espère vous retrouver là-bas ! Ce modèle est motorisé par un Zenoah 62 et a été réalisé sur la base d’un plan Ziroli.
Le Corsair du signataire a repris du service en F4C à l’occasion de cette compétitio­n. Roger Nieto devrait l’utiliser aux prochains championna­ts de France qui se dérouleron­t à Rochefort les 30, 31 août et 1er septembre 2019, et il espère vous retrouver là-bas ! Ce modèle est motorisé par un Zenoah 62 et a été réalisé sur la base d’un plan Ziroli.
 ??  ?? Vous avez reconnu le Ryan STA de Philippe Marlin, une machine d’une finesse absolue et parfaiteme­nt pilotée. L’échelle est au quart, cela donne une envergure de 2,28 m pour une masse de 10 kg. Le moteur est un Moki 30 cm3 2 temps.
Vous avez reconnu le Ryan STA de Philippe Marlin, une machine d’une finesse absolue et parfaiteme­nt pilotée. L’échelle est au quart, cela donne une envergure de 2,28 m pour une masse de 10 kg. Le moteur est un Moki 30 cm3 2 temps.
 ??  ?? En catégorie nationale, la belle surprise vient de ce splendide Nieuport 17 C de Samuel Jouanny. La maquette est remarquabl­e, le pilotage soigné, il est urgent pour ce jeune maquettist­e de rejoindre les compétiteu­rs... Le chasseur mesure 2,08 m d’envergure pour un formidable moteur Gémini OS 160 (bicylindre à plat 4 temps de 26 cc) qui emmène les 7 kg du biplan avec aisance.
En catégorie nationale, la belle surprise vient de ce splendide Nieuport 17 C de Samuel Jouanny. La maquette est remarquabl­e, le pilotage soigné, il est urgent pour ce jeune maquettist­e de rejoindre les compétiteu­rs... Le chasseur mesure 2,08 m d’envergure pour un formidable moteur Gémini OS 160 (bicylindre à plat 4 temps de 26 cc) qui emmène les 7 kg du biplan avec aisance.
 ??  ?? Christophe Heurtel présentait ce très beau Beaver issu d’un kit Hangar 9 de 2,80 m d’envergure. Une bien jolie machine pour s’initier aux concours. À noter que Thierry Holle pilotait le même avion. Les deux aéronefs étaient motorisés par des VVRC 40.
Christophe Heurtel présentait ce très beau Beaver issu d’un kit Hangar 9 de 2,80 m d’envergure. Une bien jolie machine pour s’initier aux concours. À noter que Thierry Holle pilotait le même avion. Les deux aéronefs étaient motorisés par des VVRC 40.
 ??  ?? Ce très beau Curtiss P6 est l’oeuvre d’Alain Guernion, une figure du modélisme breton. La maquette provient de la gamme Great Planes, l’envergure tutoie les 2 m pour une masse de 7,8 kg. Le moteur est un Saïto 180 (30 cc 4 temps), parfaiteme­nt adapté à cette machine.
Ce très beau Curtiss P6 est l’oeuvre d’Alain Guernion, une figure du modélisme breton. La maquette provient de la gamme Great Planes, l’envergure tutoie les 2 m pour une masse de 7,8 kg. Le moteur est un Saïto 180 (30 cc 4 temps), parfaiteme­nt adapté à cette machine.
 ??  ?? Ce Gilmore appartient à Olivier Leblond qui découvrait la compétitio­n. Ce brillant pilote s’est pris au jeu et nous a gratifiés d’une excellente prestation. Cet aéronef de course au pylône mesure 2,15 m d’envergure pour une masse de 8 kg.
Ce Gilmore appartient à Olivier Leblond qui découvrait la compétitio­n. Ce brillant pilote s’est pris au jeu et nous a gratifiés d’une excellente prestation. Cet aéronef de course au pylône mesure 2,15 m d’envergure pour une masse de 8 kg.
 ??  ?? Vainqueur en national, le Pottier 80 S de Pierre Delrieu. Un beau clin d’oeil de ce juge internatio­nal qui connaît parfaiteme­nt la compétitio­n pour avoir été également chef d’équipe pour les championna­ts du monde. L’avion est personnel, motorisé par un DLE 55 et remorque régulièrem­ent les planeurs.
Vainqueur en national, le Pottier 80 S de Pierre Delrieu. Un beau clin d’oeil de ce juge internatio­nal qui connaît parfaiteme­nt la compétitio­n pour avoir été également chef d’équipe pour les championna­ts du monde. L’avion est personnel, motorisé par un DLE 55 et remorque régulièrem­ent les planeurs.
 ??  ?? Le premier conflit mondial était bien représenté avec, entre autres, le Sopwith Pup de Pascal Le Luyer. Ce modèle est issu d’un kit balsa US modifié, le moteur est un Zenoah 62 réducté, la masse est de 23 kg pour une envergure de 2,80 m.
Le premier conflit mondial était bien représenté avec, entre autres, le Sopwith Pup de Pascal Le Luyer. Ce modèle est issu d’un kit balsa US modifié, le moteur est un Zenoah 62 réducté, la masse est de 23 kg pour une envergure de 2,80 m.
 ??  ?? Ce Piper appartient à Olivier Leblond, qui a multiplié les vols de loisir dès que cela était possible. Ce Piper provient d’un kit ARTF du commerce, le règlement lui permettant de participer en national sans modificati­on.
Ce Piper appartient à Olivier Leblond, qui a multiplié les vols de loisir dès que cela était possible. Ce Piper provient d’un kit ARTF du commerce, le règlement lui permettant de participer en national sans modificati­on.
 ??  ?? Présenté cette année en grands modèles, le Fouga Magister de Marc Levy est une nouvelle fois champion de France. La maquette est somptueuse et le pilotage parfait, le résultat est donc logique.
Présenté cette année en grands modèles, le Fouga Magister de Marc Levy est une nouvelle fois champion de France. La maquette est somptueuse et le pilotage parfait, le résultat est donc logique.
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