Modele Magazine

RR ACROMASTER PRO DE MULTIPLEX Remis au goût du jour

Multiplex poursuit la rénovation de sa gamme en ressortant d’anciens modèles à succès et en les améliorant. Je vous propose de (re)découvrir l’Acromaster, un petit voltigeur 3D en mousse.

- Texte : Yann Moindrot

L’Acromaster a été présenté par Multiplex en 2006 et il était alors uniquement disponible en kit à assembler. Cette nouvelle mouture de l’Acromaster est appelée « Pro » et est disponible uniquement en version RR, c’està-dire assemblée et équipée. Le modèle est fabriqué en Chine (impossible de faire un modèle totalement monté pour un prix compétitif en Europe…).

Par rapport à l’ancien modèle, Multiplex a apporté quelques modificati­ons techniques : nouveau bâti moteur, train d’atterrissa­ge en alu et non plus en CAP, carénages de roues avec des roues plus grandes, nouveau système de fixation d’accu, nouveau système de verrouilla­ge des ailes, servos de dérive et profondeur à l’intérieur du fuselage et non plus à l’extérieur et nouvelle motorisati­on Roxxy. Il y a aussi quelques modificati­ons esthétique­s (bulle peinte en bleu, belles planches d’autocollan­ts mais seulement en option).

En revanche la géométrie est la même que le premier modèle, qui avait été conçu par Martin Müller (champion de voltige en Allemagne).

LE KIT : IRRÉPROCHA­BLE

Le modèle est entièremen­t en Elapor, une mousse de type EPO. La boîte est assez volumineus­e et, comme toujours avec la marque allemande, les éléments sont parfaiteme­nt immobilisé­s et protégés. Chaque pièce est emballée dans des housses en plastique à bulles et immobilisé­e dans des supports en mousse. La fabricatio­n est très soignée : qualité de moulage parmi ce qui se fait de mieux sur le marché, aucune trace de colle ou de marque sur les pièces, c’est superbe.

Les ailes ont un profil assez épais, à 13,2 % d’épaisseur relative. Elles sont creuses, moulées en deux parties (extrados/intrados) qui sont collées en usine. Les deux clés d’ailes (un petit et un grand tube carbone) coulissent directemen­t dans la mousse, sans fourreau. Les servos des ailerons sont installés, ce sont des Hitec HS-65 HB. Montés sur roulement, ils ont un couple de 2,2 kg/cm sous 6 V. La commande est déjà raccordée au guignol en plastique. Dommage, cette commande a un peu de jeu

avec le palonnier de servo car le trou est un peu grand. Ce servo est connecté à une rallonge de très bonne qualité, sécurisée par un clip plastique. Les ailerons sont articulés par des charnières souples tissées, collées en usine. Le fuselage est assez volumineux. La bulle en mousse Elapor est peinte en bleu d’origine. Elle est fixée à l’avant par un téton moulé et à l’arrière par les clips en plastique bien connus chez Multiplex.

Les ailes seront maintenues par une astucieuse plaque en CTP en forme de « U ». Les servos de direction et de profondeur sont en place, des Hitec HS 82 MG (couple 3,3 kg.cm sous 6 V). Ils sont installés sous la bulle et les commandes (des CAP qui coulissent dans des gaines) vont jusqu’à la queue.

Le contrôleur, déjà raccordé au moteur et muni d’une prise 6 broches Multiplex pour connecter l’accu, est un Roxxy 755 S-Bec (il supporte 55 A en continu, 70 A en pointe, et son Bec délivre 4 A pour alimenter la radio).

Le moteur brushless est un Roxxy C35-48 avec un kV de 990 tr/V. Il est vissé sur une plaque en alu, elle-même vissée sur des supports en plastique collés dans le fuselage.

Le refroidiss­ement est bien pensé puisque l’air rentre par trois trous à l’avant, remonte le long de l’accu et sort par les trous à l’arrière.

La fixation de l’accu, comme sur le modèle original, est étonnante et pas très pratique. D’une part, cet accu est placé à l’avant du centre de gravité, ce qui fait qu’on ne peut faire varier sa capacité sans changer le centrage. D’autre part, il est installé à 45° et il faut le glisser à l’avant du trou de la bulle, et l’accès n’est pas idéal. Par rapport à la version 1, Multiplex a ajouté une plaque en ctp sur laquelle on fixe l’accu avec du velcro. Ensuite, cette platine est immobilisé­e en bas du fuselage en la rentrant dans une fente, et en haut par une lanière velcro.

Le stabilisat­eur est d’une pièce. Ses deux gouvernes sont reliées ensemble par des pièces moulées en plastique dont l’une fait office de guignol. Ces gouvernes sont articulées par des charnières souples collées en usine, mais ces articulati­ons sont assez dures. La dérive est articulée de la même façon, mais son articulati­on est bien souple. La roulette de queue est déjà en place, avec son support en plastique à coller dans le fuselage. Les commandes en CAP seront connectées sur des petits dominos en alu déjà en place. Le train en alu plié sera vissé sur un support en plastique collé d’origine dans le fuselage. Ce train est livré déjà assemblé avec ses carénages en mousse (dont la fixation est renforcée par un insert en plastique) et des grandes roues de 55 mm en mousse.

L’hélice fournie est une APC 12 x 6E, livrée déjà montée sur son porte-hélice. Le cône en mousse Elapor sera monté légèrement en force sur ce portehélic­e. Côté accessoire, il n’y a quasiment rien puisque tout est déjà monté sur le modèle… On trouve les deux vis du train, une petite clé BTR pour les dominos des commandes et quelques morceaux de velcro autocollan­t pour fixer l’accu, c’est tout !

La notice est en français avec de nombreux schémas. À noter que le modèle est livré tout blanc avec la bulle bleue, et aucune décoration n’est fournie.

MONTAGE VITE FAIT

Je vous conseille de faire un chanfrein sur les bouts des clés en tubes de carbone, pour faciliter leur emmancheme­nt dans les ailes.

J’ai ensuite collé le stabilisat­eur sur le fuselage avec de la cyano classique + accélérate­ur en bombe. Pour assurer un paral-

lélisme parfait avec l es ailes (indispensa­ble pour avoir un avion qui voltige « droit »), j’ai dû tricher un peu en collant le stabilisat­eur pas parfaiteme­nt appuyé (très légèrement) sur son assise d’un côté. La dérive est collée sur le fuselage et l es commandes sont raccordées (radio en marche pour avoir les servos au neutre). Les palonniers des servos et les guignols sont montés d’origine pour avoir l es petits débattemen­ts, à déplacer si vous voulez des grands. Attention, sur mon kit les vis de servos de profondeur et dérive étaient à peine serrées. Je les ai démontées pour mettre du frein filet.

Le train est vissé et l’Acromaster peut être posé sur ses roues.

L’accu est ici un LiPo Roxxy 3S 2 600 mAh 40C. Il sera immobilisé sur son support en ctp avec quelques petits morceaux de velcro autocollan­t, plus la lanière velcro fournie. Le passage de l’accu est un peu difficile et il ne faut pas hésiter à ne pas mettre le contrôleur dans l e l ogement prévu mais l e pousser plus en avant. Le récepteur, i ci un Multiplex RX7, est i nstallé à l’arrière.

Vient déjà l’étape de la finition. On pourra peindre le modèle avec les peintures en bombe Multiplex spécial Elapor. J’ai préféré prendre un des packs autocollan­ts proposés, constitué de trois grandes planches prédécoupé­es. Ces autocollan­ts sont l ongs à poser mais ils sont de très bonne qualité, souples et faciles à reposition­ner. Ils protégeron­t l e modèle, et l a décoration est sympa. Dommage qu’ils soient en option…

On programme l’émetteur et c’est est déjà fini !

Le montage sur le terrain est très facile : il suffit d’emmancher les ailes, connecter l es fils des servos d’ailerons sur le récepteur et mettre le système de verrouilla­ge des ailes. Ça se complique avec l’accu : il faut l’installer sur la platine en ctp, mettre la languette velcro autour, rentrer l’ensemble dans le fuselage et insérer la deuxième languette velcro dans la platine. Ce faisant, il faut prendre garde à ce que ladite languette ne rentre pas trop dans la fente du fuselage, sinon il est pénible de la faire ressortir…

CONCLUSION

Cette réédition de l’Acromaster montre une qualité de réalisatio­n irréprocha­ble. Le look est très réussi et le verrouilla­ge des ailes sans outil est très pratique, mais on regrette la mise en place de l’accu peu pratique. En vol, l’Acromaster se situe dans la bonne moyenne. Il n’excelle ni en voltige 3D, ni en voltige classique type F3A, mais il se débrouille correcteme­nt partout. Il conviendra parfaiteme­nt pour ceux qui cherchent un modèle joli, résistant aux chocs grâce à sa réalisatio­n en mousse Elapor et rapide à assembler sur le terrain, sans aucun outil. Avec un accu LiPo 3S 2 600 mAh, le centrage est parfait pour la voltige 3D. Pour une voltige plus classique, on utilisera un LiPo 3S 3 200 mAh, ce qui avancera un peu le centrage. Les réglages de piqueur moteur et d’anticouple sont OK d’origine.

Sur piste en herbe correcteme­nt tondue, l’Acromaster roule bien et ne passe pas sur le nez. La dérive est vive et il faut être doux pour garder l’axe de décollage. La puissance ne manque pas et l’envol peut se faire en 7 à 8 mètres.

Ce voltigeur peut voler assez lentement, mais pas autant que je ne l’aurais cru. Quand on cherche vraiment à la ralentir, l’Acromaster décroche à une vitesse réduite mais il part un peu sèchement sur l’aile droite (sur le kit testé en tout cas) et ne

parachute pas à plat. Si on reste cabré, l’avion maintient une spirale engagée mais sort immédiatem­ent dès que l’on relâche la profondeur et que l’on met un filet de gaz. Avec de la vitesse, on peut serrer fortement les virages sans crainte de décrochage dynamique. Mais là encore, si on insiste vraiment trop, mon modèle part quelquefoi­s sur l’aile droite. Le lacet inverse est faible et il n’est pas nécessaire de piloter en 3 axes. Les ailerons sont très efficaces, plus que je l’aurais cru. La dérive est très vive et il est impératif de mettre des exponentie­ls. La profondeur est plus « normale ». La dérive génère un roulis induit sensible ainsi qu’un couple piqueur. Il ne faudra pas hésiter à programmer des mixages à la radio pour contrer ces effets indésirabl­es. Les tenues d’axes sont assez bonnes, notamment avec un accu 3 200 mAh qui avance un peu le centrage. La puissance du moteur est parfaiteme­nt calibrée : le stationnai­re tient à mi-gaz et la remontée est franche quand on met plein gaz.

Les boucles peuvent avoir un diamètre énorme grâce à la puissance disponible, ou être bien serrées. Les angles des figures carrées peuvent être très marqués. À pleine vitesse, les tonneaux tournent très rapidement, c’est assez impression­nant. L’Acromaster désaxe assez peu et les tonneaux lents passent sans difficulté, tout comme les quatre facettes. Le vol dos tient quasiment sans action à piquer. Les renverseme­nts sont faciles grâce au mordant de la dérive. Les déclenchés positifs sont assez mous, mais ils sont vifs en négatif. La sortie est immédiate au lâcher des manches, sans inertie. Le vol tranche tient bien et on peut remonter très facilement pour passer une boucle tranche. Sans mixage programmé, il faut contrer les effets indésirabl­es de la dérive (ailerons et profondeur).

L’Acromaster est très solide en vol et il supporte les figures les plus violentes. On peut par exemple voler plein gaz, enchaîner des tonneaux rapides et, d’un coup, mettre plein piqué et pleine dérive dans le sens des ailerons. L’avion engage alors des rotations très violentes mais ne bronche pas, même si on fait la figure après un piqué. Et je vous assure que ça peut être très violent ! Le vol stationnai­re présente une stabilité correcte : c’est pas mal, mais ce n’est pas le meilleur de la catégorie. L’avion demande assez peu de contre aux ailerons pour ne pas partir en torque-roll. Il est d’ailleurs possible de tourner le torque-roll contre le couple moteur, c’est-à-dire à droite. L’Acromaster n’apprécie pas trop le Harrier, c’est-à-dire le vol aux grands angles, car il oscille un peu d’une aile sur l’autre. Les flips (loopings sur place) tournent assez serrés.

L’autonomie est de 5 minutes avec un 2 600 mAh en vol mixte 3D/voltige classique, et 6 à 7 minutes avec un 3 200.

L’Acromaster n’allonge pas trop à l’atterrissa­ge, mais il ne se freine pas énormément non plus. Il n’a pas tendance à rebondir et le train amortit bien.

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 ??  ?? Ce modèle est uniquement disponible en version RR, c’està-dire avec servos et motorisati­on installés.
Ce modèle est uniquement disponible en version RR, c’està-dire avec servos et motorisati­on installés.
 ??  ?? L’avion a une taille qui permet de transporte­r très facilement.
L’avion a une taille qui permet de transporte­r très facilement.
 ??  ?? Le modèle est largement prémonté et la qualité de fabricatio­n est irréprocha­ble.
Le modèle est largement prémonté et la qualité de fabricatio­n est irréprocha­ble.
 ??  ?? L’accu LiPo 3S 2 600 mAh doit d’abord être installé sur cette platine en ctp, puis l’ensemble sera glissé dans le fuselage, positionné avec une inclinaiso­n à 45°.
L’accu LiPo 3S 2 600 mAh doit d’abord être installé sur cette platine en ctp, puis l’ensemble sera glissé dans le fuselage, positionné avec une inclinaiso­n à 45°.
 ??  ?? Les servos d’ailerons sont des Hitec HS-65HB et sont suffisamme­nt puissants pour avoir un taux de roulis très élevé.
Les servos d’ailerons sont des Hitec HS-65HB et sont suffisamme­nt puissants pour avoir un taux de roulis très élevé.
 ??  ?? Les ailes ont un profil assez épais, à 13,2 % d’épaisseur relative. Il y a deux clés tubulaires en carbone, qui coulissent directemen­t dans la mousse.
Les ailes ont un profil assez épais, à 13,2 % d’épaisseur relative. Il y a deux clés tubulaires en carbone, qui coulissent directemen­t dans la mousse.
 ??  ?? La grande bulle s’enlève facilement et procure un bon accès. Les servos de profondeur et de dérive (Hitec HS-82MG) sont positionné­s à l’arrière du compartime­nt.
La grande bulle s’enlève facilement et procure un bon accès. Les servos de profondeur et de dérive (Hitec HS-82MG) sont positionné­s à l’arrière du compartime­nt.
 ??  ?? La motorisati­on fournie, un brushless Roxxy C35-48 couplé à un contrôleur 55 A, est fixée sur une platine en alu.
La motorisati­on fournie, un brushless Roxxy C35-48 couplé à un contrôleur 55 A, est fixée sur une platine en alu.
 ??  ?? Par rapport à la version 1, le train est maintenant en aluminium. En revanche, les carénages de roues sont toujours en mousse.
Par rapport à la version 1, le train est maintenant en aluminium. En revanche, les carénages de roues sont toujours en mousse.
 ??  ?? Cette astucieuse pièce en ctp en forme de « U » permet de fixer les ailes sans outil.
Cette astucieuse pièce en ctp en forme de « U » permet de fixer les ailes sans outil.
 ??  ?? Peu pratique, il faut passer la sangle velcro et la serrer pour immobilise­r l’accu.
Peu pratique, il faut passer la sangle velcro et la serrer pour immobilise­r l’accu.
 ??  ?? Le look est un des points forts de cet Acromaster. Dommage que les autocollan­ts ne soient pas fournis avec le kit…
Le look est un des points forts de cet Acromaster. Dommage que les autocollan­ts ne soient pas fournis avec le kit…
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 ??  ?? EN VOL
EN VOL
 ??  ?? L’Acromaster est solide et supporte les figures les plus violentes en vol…
L’Acromaster est solide et supporte les figures les plus violentes en vol…
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 ??  ?? Polyvalent
Polyvalent
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