P-47 THUNDERBOLT DE BLACK HORSE MODEL Un superbe warbird
P-47 Thunderbolt de Black Horse Model
Le P47 Thunderbolt est l’un des chasseurs les plus importants de la Seconde Guerre mondiale. Son succès auprès des modélistes s’explique par son histoire très riche et sa configuration qui permet d’intégrer facilement toutes les contraintes techniques liées à l’aéromodélisme.
On ne compte plus les kits ARTF de P-47, et c’est probablement pour cette raison que la firme Black Horse Model a décidé de reprendre ce best-seller. En effet tout y est bien pensé et les points faibles des kits habituels ont été corrigés. Je vous propose de passer quelques heures dans l’atelier pour assembler ce modèle prêt à voler qui s’assemble très facilement et présente un potentiel important.
OUVERTURE DE LA BOÎTE
Un beau matin, le livreur arrive, un peu encombré par un colis qui atteint une belle taille. Le carton est largement illustré et décrit le P-47 Thunderbolt de 1,6 m d’envergure qui est à l’intérieur. Tout est parfaitement emballé et calé. La voilure est en structure bois entoilée, avec un film thermorétractable de type Oracover, bien résistant et parfaitement posé. La voilure est en deux parties et une clé d’aile en aluminium assure la liaison. Les charnières d’ailerons et de volets d’atterrissage sont déjà collées. Le stabilisateur en structure bois possède un profil symétrique.
Le fuselage est aussi en structure bois, recouvert d’un film thermorétractable. Une immense trappe d’accès est aménagée sur le dessus de l’avion, facilitant les interventions sur la partie technique, et notamment le changement d’accus pour ceux qui choi- siraient une motorisation électrique. La verrière est bien claire et les montants sont peints. Le capot moteur en fibre de verre est peint et muni de son faux moteur. Le train d’atterrissage rentrant de type pneumatique est fourni et tous les raccords nécessaires sont livrés. Les jambes de trains sont en alu et possèdent un ressort d’amortissement. C’est un très bon point, on échappe aux cordes à piano chancelantes. Il y a un réservoir et tout l’accastillage nécessaire au
modèle. Dans l’ensemble, la qualité est bien supérieure à ce que j’ai vu jusqu’à présent, je suis agréablement surpris. En effet, l’allure générale du modèle est plutôt juste, les volets sont fonctionnels, les trappes de train sont livrées. Bref, on est devant un joli P47 qui ne demande qu’à prendre vie.
MOTORISATION
Le constructeur vietnamien a prévu deux types de propulsions. On peut installer un moteur électrique de 1 500 à 2 200 W avec un LiPo 6S et un contrôleur de 80 A, une très bonne option qui permettra aux amoureux des warbirds de pratiquer leur passion dans un silence relatif.
J’ai choisi de monter un moteur 4 temps fonctionnant au méthanol, à savoir un Laser 70 (13 cm3), qui sera sans doute un peu léger en performances. La notice prévoit un 10 à 15 cm3 deux temps, pour une masse programmée à 4 400 g. J’ai placé le moteur sur le support livré dans le kit. Comme c’est un moteur dédié aux maquettes et qui a une faible hauteur de culasse, il est très facile de l’intégrer complètement sous le capot. Le servo de gaz est positionné à l’endroit prévu. Le réservoir également livré est installé sur un coussin de mousse avec le collier plastique que l’on trouve dans la boîte. Si vous utilisez un moteur fonctionnant au super sans plomb (un
15 cm3 conviendra), il faudra prévoir des durites adaptées.
C’est le moment de placer le capot qui se fixe avec quatre vis Parker. Je vous conseille de renforcer les trous par l’intérieur avec une couche d’aluminium (plaque offset) et une couche de tissu de verre, cela permettra aux emplacements de votre capotage de ne pas s’ovaliser dans le temps.
On termine par l’équilibrage de l’hélice et la mise en place des différentes durites. À noter que les fils de préchauffe de la bougie débouchent dans l e compartiment de maintenance sur le dessus du modèle. On pourra ainsi faire le plein, mettre les contacts, gonfler le circuit d’air et démarrer le modèle par cette trappe très facile d’accès.
MONTAGE DU KIT
Maintenant que le moteur est en place, on s’attaque au reste de l’assemblage. Les charnières fournies, de type souple tissées, sont collées en usine à la cyano fluide. Même si ce type de charnière est éprouvé, j’ai préféré les remplacer par de vraies charnières à axe (celles de la marque Kavan sont parfaites). Pourquoi ? Les charnières d’origine en fibre sont assez rigides et consomment d’entrée une partie de la puissance des servos, cela avant même de faire l e j ob contre l e vent relatif. Deuxième problème, leur collage est très succinct, voire inexistant. Pour monter les vraies charnières, il suffit d’arracher le dispositif en place et de les coller à l’époxy lente.
Lorsque les gouvernes sont en place, on monte les servos. Sur la voilure, c’est l a technique du montage à plat sur des trappes qui est utilisée. Tout est parfaitement ajusté, il n’y a que le palonnier de servo qui dépasse, et c’est donc discret. Les guignols sont en fibre de verre, à installer dans des logements. Utilisez de la colle époxy l ente, qui vous garantira un scellement parfait.
Le stabilisateur est ajusté sur le fuselage, il suffit de découper l’excédent d’entoilage. Pour cela, je vous conseille d’employer un fer à souder pour rabattre un peu d’entoilage dans la fente, ce qui garantira la netteté du raccord. La mise en place du stabilisateur est aisée car l’ajustement est quasi parfait. Là encore, utilisez un collage lent afin d’avoir le temps de bien caler le stabilisateur dans les trois dimensions. Les instructions de la notice sont vraiment bien faites et très pédagogiques.
Contrairement à ce que l ’on peut i maginer, il convient de prendre son temps, d’avancer tranquillement en optimisant chaque action. Ce modèle qui affiche une belle allure semble le mériter.
TRAIN D’ATTERRISSAGE
L’atterrisseur prévu dans la boîte est la grande surprise de ce kit. En effet, c’est bien souvent les dispositifs mécaniques (actionnés par un servo) qui sont choisis. Là, c’est un mécanisme pneumatique à double effet qui est fourni et il respire une certaine robustesse. La notice décrit parfaitement le branchement qui se fait à l’aide de raccords du type Festo. La vanne de commande mécanique (pilotée par un servo) est livrée, cependant elle ne comporte pas de dispositif de restriction du flux d’air (qui permet des sorties et des rétractions plus réalistes, en ralentissant les mouvements). Ce n’est pas indispensable, mais on pourra en fabriquer un avec deux plaquettes qui écraseront les durites à l’aide de vis réglables. Ce train d’atterrissage est complété par des trappes du plus bel effet, les supports spécifiques sont également dans l’accastillage. Tout cela s’ajuste parfaitement, les logements de roues sont collés et aménagés, bref, c’est très facile.
Cependant, au premier vol, l’une des jambes a refusé de sortir. La raison est simple : la jambe était en appui sur une surface, les vibrations du moteur ont dû favoriser un verrouillage complet qui ne s’était sans doute pas totalement réalisé lors des essais à l’atelier. Pour éviter ce désagrément, la solution est toute simple : il faut surélever le mécanisme de son logement en confectionnant une petite cale en bois de 1 mm d’épaisseur. Il est très important que la jambe de train rentrée ne soit que très légèrement en contact de la voilure, rien ne doit réellement toucher.
Il nous reste la roulette de queue, qui est en corde à piano munie de torsades. Là, j’avoue que je suis sorti des préceptes du constructeur et je l’ai remplacée par une simple corde à piano qui évite de casser l’allure de notre bel avion. La commande de la roulette se fait par l’intérieur à l’aide d’un dispositif astucieux. Celui-ci reprend le mouvement de la tringle qui commande la dérive. L’oiseau est sur ses pattes, il commence à arborer une bien fière allure.
ÉQUIPEMENT RADIO ET DERNIÈRES TOUCHES
J’ai utilisé des servos standards (Futaba S3003 et Graupner C5008) qui trouvent parfaitement
leur place dans les l ogements prévus. Il vous en faudra tout de même huit… L’accu radio a été choisi en fonction du centrage à obtenir. Mon moteur étant très léger, j’avais besoin de poids à l’avant et j’ai aménagé une plaquette en bois au-dessus du moteur pour y fixer un accu NiMh de 4 000 mAh. Soyez attentif au centrage, il faut prendre le temps nécessaire à cette phase qui détermine les qualités de vol du modèle.
Il ne reste plus qu’à brancher tout ce beau monde sur le récepteur et à régler les amplitudes des gouvernes. Les préconisations de la notice sont claires et logiques, il n’y a pas de questions à se poser. Il ne restera plus qu’à les affiner lors des essais.
Le Thunderbolt est désormais complet. Le pilote et le siège sont collés dans le cockpit. La verrière est placée avec de l’adhésif double face puis assurée avec des micro-vis ( disponibles en Angleterre chez Mike Reeves). L’allure est plutôt sympa.
On s’attaque aux autocollants qui sont assez nombreux. Là encore, j e vous conseille de prendre votre temps et de commencer par le dessous, histoire de faire connaissance avec l e matériau. Les cocardes sont malheureusement très fines et translucides, ce qui fait que le blanc n’est plus vraiment blanc une fois posé… On termine par quelques retouches de peinture sur les guignols et les autres accessoires qui doivent se fondre dans le décor.
UNE RÉUSSITE
Ce P-47 proposé par Black Horse Model est un warbird remarquable. La taille choisie est très raisonnable et plaira probablement au plus grand nombre. Que vous soyez adepte de l’électrique ou du vrombissement des moteurs thermiques, ce modèle est vraiment bien placé pour combler toutes les attentes. Il convient de féliciter le fabricant pour ce chasseur qui, avec son train rentrant adapté et ses lignes réalistes, arbore une allure vraiment sympathique. Ses qualités de vol sont à la hauteur, et il se montre à la portée de tous les pilotes confirmés.
Si cela vous tente, ce type de warbird peut parfaitement vous permettre de participer à des concours maquettes régionaux, où j’aurai peut-être le plaisir de vous retrouver !