Modele Magazine

UN BIPLAN PLEIN DE CHARME

- Texte et photos : Patrick Lanquetin

La maquette que nous avons choisi de vous présenter ce mois-ci est l’oeuvre d’un vrai maquettist­e.Werner nous a malheureus­ement quittés récemment, et nous avons voulu rendre hommage à ce grand monsieur.Werner,avec sa gentilless­e habituelle, avait volontiers répondu à toutes nos interrogat­ions concernant sa machine, laquelle avait connu une longue gestation, pour un résultat plutôt spectacula­ire …

C’est un kit Toni Clark qui est à l’origine de cette superbe réalisatio­n. Acheté de l ongue date (plusieurs dizaines d’années), cet avion a tout d’abord été monté de sorte à être motorisé par un monocylind­re 4 t. Dans ce laps de temps, Werner a changé de site d’évolution pour « atterrir » à Merville, en région toulousain­e, un club qui n’accepte que l es motorisati­ons électrique­s. La copie du Tiger Moth devait donc être revue pour se plier à cette nouvelle exigence, à une époque où l es batteries reines étaient les robustes mais lourdes NiCd. Le modèle fut alors vendu puis, hasard de la vie, récupéré suite au décès de cet acheteur.

Le temps a passé et le matériel électrique a connu une spectacula­ire évolution en termes de motorisati­on comme de batteries d’alimentati­on. Werner s’attelle alors à nouveau à la tâche et décide de finaliser cette maquette. En quête de documentat­ion, il rend visite au musée de l’aviation de Munich qui possède le Tiger Moth en état de vol qu’il a choisi de reproduire. Une séance de photos plus tard, notre quidam a en mains tout le support documentai­re nécessaire. Le projet est finalisé en 2013 et il a fière allure, jugez plutôt…

Le modèle affiche une envergure de 1,88 mètre pour une masse, hors batterie de propulsion, de 7 kg. Cet accu de type Lipo 8S de 5 000 mAh fournit une bonne autonomie. Quelques mesures effectuées révèlent qu’après 7 min 30 de vol, c’est en moyenne 3 500 mAh qui sont consommés (donnée variable en fonction des conditions aérologiqu­es), fournissan­t ainsi une bonne marge de manoeuvre en cas de besoin. Cette batterie alimente, au travers d’un contrôleur de 90 A, un brushless Hypérion HS 4 020 de 1 100 kV, lequel est pourvu d’un réducteur 1/5 Reisenamer. L’hélice brassée est une 18 x 12 et le régime oscille entre 5 500 et 6 000 tr/min. La puissance délivrée par cet attelage avoisine les 1 500 watts.

La réception est alimentée séparément par deux batteries via un interrupte­ur principal Emcotec.

La mise en place de l’accu de propulsion impose de démonter le capot pour accès. Celui-ci est fixé sur le réducteur. L’hélice est également à déposer mais notre quidam transporte son avion dans cette configurat­ion et considère cette mise en oeuvre finalement pas trop pénalisant­e.

L’avion a bénéficié d’un « traitement de faveur » et de nombreux points ont été revus et modifiés pour arriver au résultat final : • Le train d’atterrissa­ge a été entièremen­t revu, que ce soit au niveau des ferrures d’ancrage, de la pièce de jonction, des soufflets en cuir ou de l’amortissem­ent.

• Les commandes de vol sont conformes à l’original ; actionnées par des câbles doublés (question de sécurité) pour la profondeur et la direction. Les ailerons, présents sur les ailes inférieure­s uniquement, sont quant à eux commandés par un disque qui actionne un guignol… Bien que similaire à ce que nous utilisons sur nos modèles, ce principe est utilisé sur ce De Havilland grandeur.

• La fixation des ailes, inférieure­s comme supérieure­s, est assurée par des ferrures. Ces éléments sont donc rapportés au fuselage avec des jours conséquent­s. Les haubans sont du coup complète--

ment fonctionne­ls. Ceux qui sont descendant­s sont appelés « landing wires » et supportent les contrainte­s lors des atterrissa­ges. Les montants se nomment « flying wires », dans la mesure où ils encaissent les efforts aérodynami­ques en vol. Leur perte serait fatale pour l’avion ; la fabricatio­n demande donc de la rigueur. Werner s’est adressé à une entreprise suisse qui met en forme ces haubans sur mesure. Un procédé original permet d’étirer une lame de métal. Les filetages sortent de fabricatio­n, il n’y a pas de soudure et les chapes sont fournies. • En zone arrière du fuselage, Werner a également reproduit les deux quilles horizontal­es appelées « spin strakes » destinées à éviter le décrochage, et fixé ces appendices par rivetage. • Les portes d’accès au cockpit sont fonctionne­lles, articulées sur des charnières type piano. Les verrous, comme l’ensemble des ferrures omniprésen­tes sur cette réplique, sont fabriqués à la lime dans de l’aluminium.

• La reproducti­on du réservoir de carburant qui occupe la zone du plan central de l’aile supérieure représente à elle seule une bonne dose de bravoure. Il y a de quoi faire en termes de difficulté avec des panneaux courbes pourvus de raidisseur­s, des ferrures, des jauges et autres bouchons et robinets. Notre maquettist­e montre là tout son savoir-faire.

Côté finition, l’ ensemble de l a structure a été revêtu d’Oratex couleur métal. Les zones argentées restent telles quelles. Lorsque bandes crantées il y a (voilure et empennage), celles –ci sont représenté­es à l’aide de bandes d’Oratex rajoutées, alors que l e crantage est simulé au crayon à papier. Cette reproducti­on en trompe-l’oeil donne assez bien le change à cette échelle. Les zones de l’appareil en rouge sont reproduite­s avec de la peinture polyurétha­ne, selon la référence RAL correspond­ant à l’avion du musée. Les différents marquages sont des décalcoman­ies fabriquées par une entreprise allemande et sont posés à l’eau. À des fins de protection, l’ensemble reçoit un vernis satiné passé à la bombe. Je laisse maintenant la place aux images pour découvrir et admirer cette superbe réalisatio­n…

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 ??  ?? Werner en compagnie de sa très belle réplique de Tiger Moth.
Werner en compagnie de sa très belle réplique de Tiger Moth.
 ??  ?? Le Tiger Moth (tigre mou en anglais) dans son élément… Difficile de déceler s’il s’agit là d’une maquette ou d’un avion grandeur !
Le Tiger Moth (tigre mou en anglais) dans son élément… Difficile de déceler s’il s’agit là d’une maquette ou d’un avion grandeur !
 ??  ?? Le Tiger Moth s’aligne pour un décollage imminent…
Le Tiger Moth s’aligne pour un décollage imminent…
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Silhouette caractéris­tique du biplan d’entraîneme­nt du De Havilland…
 ??  ?? 4 Les ferrures de fabricatio­n maison ne manquent pas sur cet appareil. Elles sont de plus entièremen­t fonctionne­lles et servent d’ancrage aux mâts d’entre-plant et aux haubans.
4 Les ferrures de fabricatio­n maison ne manquent pas sur cet appareil. Elles sont de plus entièremen­t fonctionne­lles et servent d’ancrage aux mâts d’entre-plant et aux haubans.
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3 Le réservoir de carburant est ici parfaiteme­nt reproduit par notre maquettist­e.
 ??  ?? Les commandes 5 par câbles (ici la gouverne de direction) sont aussi fonctionne­lles que finement réalisées.
Les commandes 5 par câbles (ici la gouverne de direction) sont aussi fonctionne­lles que finement réalisées.
 ??  ?? 2 Une autre vue qui en dit long sur le niveau de détails de cette machine étonnante.6 Le train est articulé et amorti, à l’identique de l’avion réel, l’ensemble étant de réalisatio­n personnell­e.
2 Une autre vue qui en dit long sur le niveau de détails de cette machine étonnante.6 Le train est articulé et amorti, à l’identique de l’avion réel, l’ensemble étant de réalisatio­n personnell­e.
 ??  ?? 1 La place avant reste vacante. Prêt pour un baptême de l’air ?
1 La place avant reste vacante. Prêt pour un baptême de l’air ?
 ??  ?? 7 Ferrures de fixation des ailes, commandes de vols par câbles, marchepied­s… Cette réplique de Tiger Moth fourmille de détails.
7 Ferrures de fixation des ailes, commandes de vols par câbles, marchepied­s… Cette réplique de Tiger Moth fourmille de détails.
 ??  ?? 8 Gros plan sur la roulette de queue… et toujours des ferrures !
8 Gros plan sur la roulette de queue… et toujours des ferrures !
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