Modele Magazine

Très plaisant

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J’avoue que le rapport entre la masse, l’envergure et la surface du Futura m’a un peu impression­né avant d’attaquer le premier vol. Mon club disposant d’une piste en dur de seulement 50 mètres de long, j’ai préféré assurer et me rendre sur une piste de 100 m de long. Je remercie au passage la FAC – Formation Aéromodéli­ste Chalonnais­e – qui m’a permis d’utiliser ses infrastruc­tures et m’a réservé un accueil très sympa).

Pleins volets, grands débattemen­ts et mise en puissance franche, l’accélérati­on est énorme et on peut décoller en une trentaine de mètres (sans vent), puis attaquer une montée sous une belle pente. Pfouuuu ! La turbine envoie « vraiment du bois » !

Pour prendre le Futura en main, on peut voler à mi-gaz, ce qui permet de disposer d’une autonomie raisonnabl­e et de se familiaris­er avec le pilotage. Les gouvernes sont très précises sur tous les axes et on vole vraiment sur un rail ! La consommati­on est à 50-55 A et la vitesse a été mesurée autour des 120 km/h. Comme l’avion est tout de même petit, la sensation de vitesse est bien présente. À cette vitesse, on peut déjà passer toute la voltige. Les tonneaux sont un vrai régal tant l’avion est calé sur sa trajectoir­e. Les facettes sont vraiment faciles (encore plus avec le Reflex activé). Le vol tranche tient avec assez peu de braquage de la direction et est stable. En vol dos, on pousse juste ce qu’il faut pour bien sentir ce que l’on fait, et l’assiette du fuselage reste très horizontal­e.

En réduisant la puissance, la vitesse diminue et il devient agréable de sortir un cran de volets pour que l’avion soit porté sans devoir voler avec une forte incidence. Les gouvernes restent très douces et le vol est toujours aussi précis. Le Futura est sain à souhait et, si on ressent l’inertie due à la masse, on n’a pas la sensation de flirter avec le décrochage. Les passages « lents », bas et avec les pleins volets (train rentré) sont un vrai plaisir. On est alors autour des 75 km/h.

Le décrochage, testé en altitude, donne une descente parachutal­e en petits débattemen­ts et un début d’abattée douce avec les grands débattemen­ts. Les vitesses relevées : 65 km/h en lisse, 60 km/h avec un cran de volets et 55 km/h avec les pleins volets. Il faut un peu d’altitude pour la ressource en souplesse, avec remise progressiv­e des gaz. Les essais de vrille montrent une vrille plutôt lente, nez bas, mais avec un très fort taux de chute en n’utilisant que la direction et la profondeur. Les ailerons « pour » accélèrent la rotation, mais transforme­nt la vrille en virage engagé. Dans tous les cas, la sortie est facile : manches au neutre, le nez tombe, la vitesse monte vite, la ressource se fait en souplesse en remettant les gaz. J’ai testé « pour voir » le déclenché, à vitesse modérée. Le Futura déclenche sec en braquant tout d’un coup et s’arrête tout aussi net en recentrant les manches.

À plein gaz, la consommati­on grimpe autour des 100 A (à comparer avec les 115 A qui avaient été mesurés en statique). En laissant le modèle accélérer à plat, on atteint les 185 km/h. En légère descente, on passe même les 200 km/h. C’est moins qu’un racer, mais ça dépote ! Pensez à réduire de temps en temps, on est aux limites des possibilit­és du contrôleur et il est bon de le ménager un peu… Une boucle attaquée à 175 km/h tirée sur un grand diamètre, donne encore entre 110 et 130 km/h en passant le sommet.

En dehors du fait qu’il ne faut pas lâcher l’avion des yeux et qu’on doit souvent virer ou évoluer dans le plan vertical pour rester « visible », aucune difficulté, les gouvernes sont d’un rare agrément (bien sûr, à ces vitesses, on est passé en petits débattemen­ts).

Atterrissa­ge : pour décider du bon moment, si vous avez comme moi un capteur de capacité consommée, une alarme en atteignant 70 % de la capacité nominale est parfaite. Dans mon cas, c’est après avoir utilisé

2 800 mAh. Sinon, un chrono calé sur 2 min 45 sera une sage précaution. L’ennui avec le chrono, c’est qu’il ne tient pas compte du style du vol et que si vous avez volé « sage », vous poserez avec beaucoup de capacité restante… En fait, l’autonomie peut varier du simple au double selon l’utilisatio­n des gaz : on peut atteindre les 6 minutes avec un vol « cool », ou descendre à 3 minutes avec un vol qui « envoie ». En alternant évolutions rapides et passages lents, la moyenne s’établit à 4 minutes, avec une consommati­on mesurée comprise entre 3 000 et 3 100 mAh. Les accus sont ainsi préservés d’une fatigue prématurée, et vu le coût de ces gros packs, c’est préférable. Quand le signal retentit, on met mi-gaz, on passe en « vent arrière » et on sort un cran de volets, suivi du train. En passant le travers du seuil de piste, on peut sortir les pleins volets et réduire les gaz à 30 %. On se ménage une finale courte sur 100 m environ. À noter que compte tenu du décor gris et bleu, il m’est arrivé avec certains « ciels » d’avoir du mal à visualiser l’avion durant le virage d’alignement, d’où la préférence pour une approche assez courte. Si vous êtes haut, pas de panique, coupez les gaz et, nez bas, le Futura n’accélère que modérément, les volets et le train traînant assez pour calmer le jeu. Si vous êtes « court », des gaz et fuselage à plat en anticipant un peu pour tenir compte de l’inertie. La vitesse durant la finale est entre 70 et 75 km/h. L’arrondi est facile à doser et le toucher des roues se fait vers 65 km/h.

À noter que l’on peut tenir le Futura « nez levé » assez longtemps, le train étant très bien positionné. En revanche, poser « trop vite » et vouloir lever le nez conduit au rebond… suivi d’un second toucher où les amortisseu­rs font leur travail.

Avec un peu d’habitude, je me pose maintenant sur ma piste habituelle (50 m en dur), même si ça se termine par quelques mètres dans l’herbe.

À noter que si vous avez une piste en herbe bien rase, le train du Futura permet de décoller et atterrir dessus sans aucun problème. Le décollage sera juste un peu plus long et l’atterrissa­ge… un peu plus court.

Le Futura est une machine qui adore les évolutions amples, coulées, tirées au cordeau…

Une boucle s’étire sur 100 m de haut sans difficulté. C’est aussi un avion qui se pilote en ayant la « tête devant », c’est-à-dire en sachant bien à l’avance ce que l’on va faire à la suite de la figure en cours. Moyennant quoi, le vol est d’un extrême agrément.

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