Modele Magazine

NXT DE STREAM TEAM Conçu pour durer !

Sur le podium des planeurs F3K (catégorie des lancé-main) qui marchent, il y a peu d’élus. Le NXT fabriqué par Laurynas Ceskeviciu­s, sous la marque Streamteam Models, fait partie du cercle fermé des constructe­urs réputés dans le milieu.

- Texte : Laurent Ducros Photos : Laurent Ducros et Estelle Deniaud

Ce qui frappe quand vous prenez un F3K entre les mains, c’est la rigidité de l’ensemble. La raison en est simple : l es facteurs de charge lors du l ancer sont phénoménau­x, et l’accélérati­on tout autant. La constructi­on repose sur les derniers matériaux composites, ce qui en fait une véritable Formule 1 du ciel.

LE KIT

On ne peut pas parler à proprement parler de kit car l’ensemble est déjà bien avancé. La boîte arrive directemen­t de Lituanie (le distribute­ur en France est Jerem Aero) et le carton fait office de protection efficace durant le transport. Laurynas a fait un gros effort de ce point de vue en protégeant le précieux contenu.

Chaque élément est ensaché dans un papier mousse afin de prémunir le modèle des moindres chocs. Si les planeurs tout carbone sont très solides, ils sont en revanche très sensibles aux chocs.

Le fuselage est réalisé d’une seule pièce sans ogive, comme certains F3K du moment. On y gagne en rigidité. De plus, le bras de levier avant est suffisamme­nt long, ce qui permet d’y loger deux servos (profondeur et dérive), ainsi que le récepteur et la batterie. Les autres éléments sont composés de l’accastilla­ge (corde à piano, PEG, cache pour les servos), ainsi que de la dérive et de la profondeur. Il n’y a pas de notice papier mais elle est télécharge­able en pdf à l’adresse : https://tinyurl.com/yx8fpsnz

COMMENÇONS PAR LES AILES

La peau en Carboweave 40 g/m² est particuliè­rement brillante, gage d’une très bonne maîtrise de la stratifica­tion, associant un état de surface irréprocha­ble et une masse préservée (essentiell­e dans les petites conditions). Le noyau des ailes est en Rohacell, un matériau particuliè­rement léger (un peu comme du Dépron) que l’on trouve dans l’aéronautiq­ue grandeur. L’avantage du

Rohacell est qu’il peut se coller avec de la cyano.

Le travail sur les ailes est bien avancé. Les passages de câbles et le fraisage des puits de servos et des guignols sont déjà réalisés. Le travail est fait en amont à l’aide de machine à commandes numériques.

Le collage des guignols peut se faire à la cyano ou à l’époxy. Je préfère cette deuxième solution pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’époxy permet d’ajuster la position de la pièce avant la polymérisa­tion de la colle, tout en assurant une meilleure résistance mécanique. La cyano, même si elle offre de nombreux avantages, ne permet pas de rectifier un collage et laisse parfois des traces blanches sur le carbone qu’il est impossible de retirer.

Bref vous l’aurez compris, l’époxy servira tout du long de l’assemblage. La pose des guignols est pour le coup très aisée. Il suffit de poncer la base pour une bonne accroche et de protéger le pourtour avec du scotch de masquage afin d’avoir un collage propre.

Pour la connexion des servos d’ailerons, il y a deux écoles. La première est classique : deux prises servos à connecter à chaque i nstallatio­n des ailes. L’autre, beaucoup plus ergonomiqu­e, permet de brancher l es servos une fois l’aile sur place à l’aide d’une broche. J’ai choisi cette solution qui demande un peu de soin, mais qui est très satisfaisa­nte. Il faut bien entendu faire des soudures propres car elles seront noyées dans la colle (qui pourra être de l a colle à chaud, plus facile à retirer).

Les servos peuvent être soit collés dans l’aile, soit fixés en positionna­nt deux cales dans lesquels ils seront vissés.

La commande d’aileron doit tenir compte du braquage en mode atterrissa­ge. L’idée est de laisser les volets braqués vers le bas de 7 mm, servo au neutre. Ainsi, l’amplitude sera plus grande vers l e bas (fonction volets d’atterrissa­ge). Le plus important est d’obtenir deux commandes d’aileron identiques. La sortie de la corde à piano se fait via l’intrados vers l’extrados (commande dite en « top drive » avec une cap de 1,4 mm).

LE PEG, INCONTOURN­ABLE EN F3K

Laurynas offre à ses clients l e choix du positionne­ment pour les gauchers ou les droitiers. Il prévoit ainsi un insert directemen­t collé dans le saumon avec du microballo­n. Le choix se fait lors de la commande. Il faudra suivre à la lettre le positionne­ment de la découpe. Personnell­ement, j’ai choisi la seconde solution proposée par le fabricant, à savoir coller le PEG à l’aide d’un point dur et renfort avec deux pièces en carbone. La répartitio­n des efforts est plus linéaire et offre pour une masse négligeabl­e une bien meilleure sécurité.

La découpe se fait à la miniperceu­se munie d’une fraise. J’ai agrandi volontaire­ment l e trou pour laisser un jour de 2 mm tout autour. La pièce rajoutée est en revanche ajustée pour permettre au Peg de ne pas bouger durant le collage. Il y a plusieurs écoles concernant le collage du Peg. Si le point dur (amalgame autour du PEG) fait l’unanimité, la colle utilisée est sujette à caution. Il est possible d’utiliser de la cyano et de renforcer le tout avec des

mèches de carbone ou de la silice, ou bien de faire un congé à la résine époxy en l’épaississa­nt. Je préfère cette deuxième solution que je qualifiera­is de pérenne même si la cyano ne pose pas de problème. Finalement, c’est une question d’habitude. J’utilise une colle époxy à prise en 30 min, avec polymérisa­tion complète en 24 h. Cela me permet d’ajuster la

pièce et je me sens serein quant à la résistance de l’ensemble. À noter que l’ergonomie du Peg est excellente. Il est très confortabl­e à saisir et ne présente pas de bords coupants.

ÉPILOGUE SUR LE PEG

La tension est énorme lors du lancer. Il faut donc faire attention à cette phase critique et j’en ai fait les frais. J’ai pris parfois l’habitude de tenir le planeur à l’horizontal­e, par le Peg. Et là, crac ! Le bruit du carbone qui se délamine. La faute m’en incombe. Le collage n’est pas en cause, j’ai trop sollicité les ailes en les tenant par cette partie assez étroite. J’ai donc renforcé la liaison en insérant une plaque en carbone de 15 mm. Depuis, plus rien ne bouge.

LE FUSELAGE

Celui-ci est très rigide (la version testée ici est la « strong »). La section n’est pas ronde mais plutôt ovoïde. La masse annoncée est de 32 grammes et la partie avant est en Kevlar. Le gros avantage du NXT, c’est bien son fuselage. Il permet de travailler sans vraiment se soucier de la

place disponible. Pour le coup, il suffit de coller les servos sur le flanc avec des chutes de balsa, ou, comme ici, de confection­ner une platine en PLA, imprimée en 3D. Une nouvelle fois, l’impression 3D nous rend de très nombreux services pour nous, modélistes. La platine est collée à l’époxy après nettoyage à l’alcool du flanc. Elle doit être positionné­e le plus bas possible pour que les bras de servos ne soient pas gênés par le manque de hauteur.

Le pontet pour le stabilisat­eur n’est pas moulé sur l a poutre mais rajouté. Je redoutais un peu son installati­on mais, en s’y prenant avec un peu de soin, c’est finalement très facile. J’irais même j usqu’à dire que c’est mieux que d’avoir un pontet moulé qui, pour le coup, pourrait être une victime d’une erreur de moulage (cela m’est arrivé sur un modèle précédent). L’astuce est d’installer le NXT, ailes montées, à l’envers et de placer deux cales (ici deux gros cubes Lego, merci Raphaël). L’équerrage se fait naturellem­ent. Une fois en place, il suffit de coller l e pontet à l’époxy 30 minutes et de mettre deux colliers en plastique afin d’assurer le maintien.

Le passage de câble pour la profondeur n’est pas inséré sous le pontet, mais sur l e côté. Je préfère cette solution pour sa facilité de mise en oeuvre sur le terrain. Un disque monté sur une mini-perceuse f ait le travail. Attention à ne pas fragiliser cette partie du fuselage en faisant une saignée trop importante.

Quant à la dérive, elle est collée une fois l e tout monté. Un passage du câble est réalisé dans le prolongeme­nt du tube de queue. C’est discret et efficace.

LE STAB, UNE HISTOIRE DE RESSORT

Pour rappel le principe du ressort est tout simplement génial. La commande se fait avec un unique câble placé sur un côté de l a gouverne, et ce câble est maintenu sous tension à l’aide d’un ressort réalisé en corde à piano. Le fabricant en livre deux de 0,5 mm.

Plus le ressort est court et plus la tension sera importante. Il faut donc trouver un compromis. Le risque d’un ressort trop puissant est de créer une pression sur le Rohacell, et par conséquent sur la peau en carbone. Pour s’assurer que cela n’arrive pas, il faut pointer la corde à piano avec une goutte de cyano. Ainsi, l’effort est réparti sur une surface plus importante.

L’installati­on du câble de commande (ici en acier fin) est réalisée avec le servo de profondeur au neutre (radio sous tension pour éviter que le ressort ne fasse bouger le bras du servo). Il n’y a pas de difficulté concernant ce montage. La seule chose qui doit être respectée, c’est la solidité de l’ensemble car le câble doit être serti. J’utilise deux bagues (celles pour les bijoux) en assurant le tout par un point de colle pour que rien ne bouge. La tension est finalement importante avec un ressort de 0,5 mm. Le reste de câble est enserré dans la vis du palonnier de servo. Vous l’aurez compris, l’installati­on des câbles est cruciale car, si le câble se desserre, il n’y a aucune issue favorable et c’est le crash assuré.

Pour la dérive, j’ai par contre mis deux ressorts de 0,3 mm qui sont un peu moins puissants que les 0,5 mm de la profondeur, mais amplement suffisants.

Chacun a ses habitudes mais, après avoir essayé de nombreux servos, les KST offrent le meilleur rapport qualité/prix précision. Le retour au neutre ne fait pas défaut et les pignons en métal sont très robustes. Le KSR X08 (et sa version N pour les ailerons) est un classique du F3K, et pour cause : son poids et ses dimensions lui permettent de se glisser dans toutes les ailes et fuselage. Il est HV (pour High Voltage), ce qui permet de l’utiliser avec un accu LiPo 1S ou 2S.

Quant au récepteur, il s’agit bien entendu d’une affaire très personnell­e. Chaque fabricant propose un récepteur au format mini dans sa gamme. Je vole en Jeti, je me suis donc tourné vers le R5L qui est particuliè­rement compact et offre un retour de télémétrie efficace, comme la tension et le vario via un module supplément­aire. Cela me permet entre autres de mesurer mes performanc­es au lancer et de travailler mes prises d’ascendance.

HOUSSES INDISPENSA­BLES

Il est possible d’acheter pour quelques dizaines d’euros une housse pour les ailes et le stab. Vous pouvez également les réaliser vous-même et, comme vous allez le voir, c’est très simple.

Tout d’abord, il faut du papier bulle aluminium, que l’on peut trouver autour de 4 euros le mètre. N’imaginez pas sortir la machine à coudre de Madame. L’assemblage se fait par soudure. Le fer à entoiler ou un fer à repasser feront l’affaire. Le temps nécessaire pour confection­ner les housses varie de 30 minutes à une heure, et elles protégeron­t votre planeur toute la saison.

CONCLUSION

Le F3K fête ses 30 ans. La France vient de remporter une médaille de Bronze par équipe aux championna­ts du monde en 2019, preuve en est que la discipline a ses adeptes avec un pôle de compétiteu­rs ultra-motivés.

Le NXT ouvre un spectre de vol très étendu, allant du vol lancé bien entendu, en passant par le vol de dune quand le vent est quasi absent. Que ce soit pour le plaisir ou la compétitio­n, le NXT remplit parfaiteme­nt le contrat et vous assurera des années de plaisir…

Pour le transport, il faudra être vigilant, mais une simple caisse en CTP de 3 à 5 mm fera office d’écrin pour ce planeur de hautes performanc­es.

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Que ce soit pour une utilisatio­n en loisir en ou compétitio­n, le NXT de Streamteam fait partie des meilleurs planeurs de la catégorie F3K. Il est fabriqué en Lituanie par un petit artisan.
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 ??  ?? Les lignes du NXT sont caractéris­tiques des planeurs de la catégorie : Fines et équilibrée­s. La finition du modèle est tout simplement superbe et plusieurs coloris sont disponible­s à la commande.
Les lignes du NXT sont caractéris­tiques des planeurs de la catégorie : Fines et équilibrée­s. La finition du modèle est tout simplement superbe et plusieurs coloris sont disponible­s à la commande.

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