UN FESTIVAL DE GRANDES PLUMES
26e rencontre de planeurs au Menez Hom
Il y a des rencontres mythiques comme la Banne d’Ordanche,Val di Fassa, Macon, ou bien Le Menez Hom. En 2019, la 26e édition sur le point culminant de la Bretagne a rassemblé des vélivoles irlandais, allemands, suisses, et bien entendu des pilotes venus de tout l’Hexagone...
Michel Leroyer, président du club de Brest, sourire aux lèvres, nous accueille en cette veille de l’Ascension. La météo est grise, mais les prévisions s’annoncent bien meilleures pour l es prochains jours.
L’équipe de l’ organisation, constituée des clubs de BrestPlouarzel et de Morlaix, et de l’association de vol de pente du Menez Hom, prévoit j ustement trois j ours de rencontre, pour remédier aux éventuels problèmes de météo. Une décision sage, comme vous le verrez au cours de ce reportage...
CAP À L’OUEST
Si ce n’est pas la première fois que je me rends au Menez Hom, c’est néanmoins la première fois que je fais le déplacement sur le week-end de l’Ascension pour la rencontre des Grands Planeurs inscrite au calendrier GPR. Un comble pour un Breton ! Le Menez Hom culmine à 330 mètres et offre un panorama exceptionnel sur la rade de Brest et la baie de Douarnenez. Le site permet d’ailleurs de voler quelle que soit l’orientation du vent. Alors, autant dire qu’excepté une pluie torrentielle ou bien un jour sans vent (rarissime), rien ne pourra arrêter un pilote voulant voler au Menez !
Nous sommes arrivés le vendredi, histoire de faire connaissance avec les membres et les pilotes. Un camping-car fait office de QG. Si le vent est bien axé ce vendredi, la grisaille l’est également. Des vagues de brouillard alternent avec quelques éclaircies. Ce sera donc l’occasion de rencontrer les pilotes et de découvrir leurs machines, bien au chaud dans les coffres et autres remorques.
En cette fin d’après-midi, le vent du nord est bien axé, mais le plafond est bas. Quelques vols ont lieu permettant aux pilotes de prendre leurs marques. À 17 heures, le brouillard se lève et quelques téméraires jouent à saute-nuages… Le rendez-vous est pris dès le lendemain pour en découdre.
SAMEDI,
DU SUD AU NORD
Le rendez-vous est donné à midi au QG. L’occasion de partager le verre de l’amitié avec des toasts au saumon tout droit venus d’outre-Manche. Eh non, la rencontre du Menez Hom n’est pas qu’une rencontre nationale ! Des Allemands, des Suisses et des Irlandais font le déplacement, pour voler, certes, mais également pour partager de bons moments entre pilotes devenus des amis.
Le briefing organisé par Michel permettra aux pilotes de rejoindre la pente nord sans difficulté. Malgré tout, le vent est désaxé et la pente ne donne pas vraiment. Cela sera l’occasion de voir quelques descentes au trou mémorables, comme celle de cette maquette de MÜ 13 E Bergfalke. Les planeurs électriques s’en sortent évidemment bien, mais de nombreuses et belles machines feront du statique et resteront sur le plancher des vaches. Quelques pilotes téméraires lanceront sans relâche, à l’image de Gérard Prat et de son ASW 15. Les grandes plumes étant donc clouées au sol, ce sera l’occasion de découvrir l’Arcus de Jean-Claude Malandain, une très grande plume traitée semi-maquette tout bonnement magnifique.
DIMANCHE, LE SPECTACLE PEUT COMMENCER!
Le briefing quotidien est axé sur la sécurité. Michel sourit et nous Il va y avoir de très belles machines en vol.
glisse à l’oreille : «
» Dès 11 heures, un chapelet de grandes plumes s’étend sur plus de cent mètres, du 4 mètres au 7 mètres d’envergure…
C’est sur la pente sud que les pilotes s’avancent. Le vent est déjà soutenu et nous pouvons voir au loin l’Air 100 d’Eric Poulain voltiger au ras de la crête. Le ton est donné, la journée s’annonce excellente et, même si le point de vue n’a rien à voir avec la pente nord, le site reste superbe et le dégagement est impressionnant.
L’équipe est là pour assurer la sécurité et stopper soit les atterros, soit les passants. En effet, les randonneurs sont assez nombreux et ils ne sont pas toujours conscients du risque encouru. Michel donnera donc quelques recommandations pour le placement des pilotes et l es circuits d’atterrissage.
Le vent est soutenu, de l’ordre de 30 à 40 km/h, avec des thermiques puissants. Les vols se succèdent et, pour assurer l a sécurité des grandes plumes, il est décidé de ne f aire voler qu’une seule machine dès lors
que l’envergure dépasse l es 6 mètres. En effet, certains planeurs comme l’Arcus ou le JS1 prennent vite de la place, et il est raisonnable de leur réserver l’espace de vol.
De la même manière, les planeurs bois et t oile voleront ensemble pour éviter les collisions. À ce titre, il n’y aura eu aucun crash parmi la centaine de planeurs présents et les dizaines de vols réalisés.
MAGIQUE !
Ce lieu emblématique et légendaire constitue un site de vol exceptionnel. C’est aussi un site touristique riche, car il offre un point de vue saisissant sur toute la région de la rade de Brest, de la baie de Douarnenez et de la pointe de Pen-Hir, sans oublier les monts d’Arrée. Le MenezHom est lui-même un des monts sacrés de l’Armorique et il est idéal pour un séjour en famille, permettant de conjuguer vol de pente et visites de vestiges légendaires. Si la météo est de la partie, c’est le grand bol d’air assuré.
Le succès d’une telle rencontre est le fruit d’une franche camaraderie, d’une météo souvent favorable et d’un site exceptionnel. Croisons les doigts pour que les dieux du ciel soient de la partie pour l’édition 2020, qui aura lieu du 21 au 23 mai (renseignements auprès de Michel Leroyer : michel. leroyer53@free.fr au 06 84 01 82 27 ou auprès d’Alain Guernion au 06 99 24 80 28).