Modele Magazine

GPR 2020 SPIRALE 35 DE

Grandes plumes sous le soleil breton !

- Texte et photos : Laurent Ducros.

La saison 2020 a été marquée par un faible nombre de rencontres GPR (grand planeurs radio commandés),et celle de Spirale 35 était attendue avec impatience par les pilotes du Grand Ouest, de Brest à la Flèche. Et c’est par une belle journée de septembre que seize pilotes se sont retrouvés pour voler, voler et encore voler.

Si d’habitude le GPR regroupe près de vingtcinq pilotes, l e plateau n’avait pas à rougir des plus grandes rencontres de la saison. Sachez que le club Spirale 35 remet l e couvert et organise une rencontre Grands Planeurs Remorqués les 11 et 12 septembre 2021.

UNE ÉQUIPE SOUDÉE

Depuis 2004, Marc Génin assure, avec l’équipe de Spirale 35, l’intendance et la sécurité des vols. Marc nous explique d’ailleurs vouloir limiter les inscriptio­ns à 25 pilotes car « cela génère moins de stress pour les pilotes et les

remorqueur­s », cela évite la casse et parfois des situations à risque… Et c’est une équipe soudée qui organise la rencontre des semaines avant le j our J. Marc détaille l’organisati­on en amont : « Avec de plus en plus de retraités à nos côtés, le montage des barnums le vendredi après-midi s’en trouve facilité. Le point délicat est d’avoir suffisamme­nt de remor - queurs. Nous avons les pilotes “Spirale” bien sûr, ainsi que Sylvain Leray de La Flèche, avec son Midour et son Bidule, un fidèle de la première heure. Je crois qu’il apprécie réellement de venir, et je lui en suis très recon -

naissant. Un chouette gars, discret et qui ne se prend pas la tête. » C’est clair, l es remorqueur­s sont indispensa­bles à la rencontre et nous avons pu échanger avec Sylvain qui, derrière une force tranquille, assure les remorquage­s avec profession­nalisme.

SAMEDI ET DIMANCHE, UNE TEMPÊTE DE CIEL BLEU

C’est donc sous un ciel bleu et des thermiques bien présents que la rencontre a eu lieu. Les vols se sont succédé, avec pour seule pause celle du midi, moment convivial par excellence.

Si l’intendance était assurée par l’équipe de bénévoles de Spirale 35 (protocole sanitaire, Barbecue…), la sécurité des vols était, elle, orchestrée par Marc Génin. Ce membre très actif privilégie la sécurité et la conviviali­té au nombre de pilotes. Marc a décidé de passer ensuite la main à un autre bénévole, Laurent Benedittin­i, qui assurera les prochaines rencontres.

La météo, bien que clémente, fut marquée par un ciel brumeux qui compliquai­t la visibilité en vol. Dominique Louis en a fait les frais avec son Ventus 2C, qui passa en survitesse. Michel Leroyer, fidèle du GPR, me confiait qu’en plaine ce sont souvent les survitesse­s qui provoquent les crashs. D’ailleurs, il plébiscite la télémétrie avec des indication­s de vitesse (sonde Pitot ou, bien sûr, GPS), ce qui permet d’avoir une alarme si le planeur dépasse son domaine de vol. Bien que ce crash fut spectacula­ire, d’autres eurent moins de conséquenc­es comme les casses de câble. Cela nous amène bien entendu à parler de la relation étroite qui se tisse durant cette phase de vol. Pour assurer les remorquage­s, trois pilotes se sont relayés au cours du week-end. Si la volonté du club est d’utiliser des remorqueur­s électrique­s (il y en avait deux) pour éviter les nuisances sonores, Sylvain Leray était venu avec son Midour, superbe semimaquet­te au vol très réaliste et parfaiteme­nt maîtrisé, jusqu’au petit coup d’aileron au toucher pour tenir compte de la topographi­e du terrain. Le remorquage est une discipline à part entière que Sylvain maîtrise parfaiteme­nt. Nous avons voulu en savoir plus et lui poser quelques questions sur l’art de remorquer :

Bonjour Sylvain, avant de parler remorquage, peux-tu te présenter ?

J’ai 38 ans et je suis licencié au club de la Flèche72 depuis 18 ans. Je baigne dans le monde du modèle réduit depuis tout petit, alors que mon père faisait du bateau et que mon grand-père pilotait également (il était remorqueur). Une affaire de famille en quelque sorte. Cela fait maintenant cinq ans que je fais du

remorquage (merci à Michel et Serge du club de la Flèche pour m’avoir initié).

Comment es-tu venu au remorquage ?

J’aime remorquer pour rendre service aux vélivoles. Je prends du plaisir car chaque rencontre et chaque remorquage sont différents. De plus, on retrouve les amis, on fait de nouvelles connaissan­ces tout en apprenant lors des rencontres. On progresse techniquem­ent et on s’enrichit humainemen­t. J’ai commencé à remorquer avec des petites machines et, au fil du temps, j’ai augmenté la taille de mes remorqueur­s. Je n’aurais jamais pensé avoir de si grosses machines. Je ne fais pas que du remorquage, je pratique toutes les discipline­s : indoor, maquette, VGM, f3a, planeur, jet à réaction, paramoteur, etc.

Qu’emmènes-tu sur une telle rencontre ?

J’ai un Midour de 3,20 m avec un 170cc, et un Bidule également de 3,20 m, équipé d’un moteur de 150 cc. J’emmène dix litres de carburant pour un week-end,

quelques batteries, et quelques vis, palonniers et servos au cas

où. ( D’ailleurs, au cours de cette rencontre, Sylvain a dû faire une réparation sur le terrain sans même que les pilotes s’en rendent compte. En effet le terrain de Spirale 35 est plutôt technique avec une bosse au premier tiers de la piste: un piège pour les roulettes avant des remorqueur­s, ndr.)

Peux-tu nous en dire plus sur la technique en remorquage et l’entretien des machines ?

Il faut beaucoup voler afin d’être à l’aise en remorquage, et ne pas hésiter à demander des conseils à d’autres pilotes. Cela permet d’avoir les bons réflexes en cas de problèmes. Pendant le remorquage, il faut être calme et concentré tout en communiqua­nt avec le pilote du planeur. C’est une école d’humilité et j’apprends encore. Comme sur les avions grandeurs, je vérifie mes appareils avant chaque séance. Et après un long week-end de remorquage, je fais une visite de contrôle. Il faut réaliser la maintenanc­e avec soin pour éviter les pannes et la casse. Enfin, chaque hiver, j’effectue une grosse révision de chaque modèle.

Quelques anecdotes de remorquage ?

Pendant une rencontre, j’ai remorqué un DG 1000 de 9 mètres et 38 kg. Une autre fois, j’ai accroché une li gne à haute tension avec le bout de mon câble de remorquage. Il y a eu plus de peur que de mal, mais cela refroidit ! Enfin, l ors d’une rencontre GPR, j’ai consommé jusqu’à 9 litres de carburant, mon record !

CONCLUSION

Le sourire des pilotes, c’est la meilleure récompense pour un organisate­ur ! Quant aux temps forts de cette rencontre, rien de tel qu’un planeur qui passe en radada et remonte vers le ciel pour quelques spirales. C’est ce que j’apprécie et dans ce registre, c’est bien Michel Leroyer le meilleur », de l’aveu même de Marc Génin.

Participer à une telle rencontre permet de progresser, de voler sans compter et de passer un bon moment entre pilotes devenus amis depuis toutes ces années !

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 ??  ?? Le GPR de Spirale 35 aura été l’une des rares rencontres planeurs de l’année 2020.
Le GPR de Spirale 35 aura été l’une des rares rencontres planeurs de l’année 2020.
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 ??  ?? Jean-Luc Boishu peut être fier de son Air 100 (moule d’Alain Courtillon), un planeur ultra polyvalent, voltigeur et gratteur.
Jean-Luc Boishu peut être fier de son Air 100 (moule d’Alain Courtillon), un planeur ultra polyvalent, voltigeur et gratteur.
 ??  ?? Michel Leroyer et son infatigabl­e ASW 22 de 7 mètres d’envergure…
Michel Leroyer et son infatigabl­e ASW 22 de 7 mètres d’envergure…
 ??  ?? Sylvain Leray et son Midour de 3,20 m, équipé d’un moteur de 170 cc… Un pilote très pro sur lequel les pilotes ont pu compter !
Sylvain Leray et son Midour de 3,20 m, équipé d’un moteur de 170 cc… Un pilote très pro sur lequel les pilotes ont pu compter !
 ??  ?? Soleil et ambiance détendue auront été au coeur de cette rencontre tant attendue.
Soleil et ambiance détendue auront été au coeur de cette rencontre tant attendue.
 ??  ?? Marc Génin en piste avec le JS1 d’Eric Perrot. Le kit est de Let Model et l’oiseau fait 7 mètres d’envergure. 17 kg et pas moins de 14 servos. La présence en vol est inégalable.
Le Ventus 2C de Dominique Louis. Celui-ci n’aura pas eu de chance, après un passage en survitesse, son planeur a été détruit. Dominique a gardé le sourire malgré tout !
Marc Génin en piste avec le JS1 d’Eric Perrot. Le kit est de Let Model et l’oiseau fait 7 mètres d’envergure. 17 kg et pas moins de 14 servos. La présence en vol est inégalable. Le Ventus 2C de Dominique Louis. Celui-ci n’aura pas eu de chance, après un passage en survitesse, son planeur a été détruit. Dominique a gardé le sourire malgré tout !
 ??  ?? Un Lunak remorqué par le Midour.
Un Lunak remorqué par le Midour.
 ??  ?? Le Mariane De Michel Leroyer. De fabricatio­n personnell­e, ce Mariane
(rare en modélisme) fait 4,70 mètres pour 6,5 kg. Une belle présence en vol.
Le Mariane De Michel Leroyer. De fabricatio­n personnell­e, ce Mariane (rare en modélisme) fait 4,70 mètres pour 6,5 kg. Une belle présence en vol.
 ??  ?? La tendance du remorquage planeur est à l’électrique, comme ici le Bidulec de Bruno Lagréou. Cette fabricatio­n perso peut remorquer de grands planeurs sans problème. 10 kg et 2,45 mètres. L’accu 10 S de 8000 mAh permet une dizaine de remorquage­s.
La tendance du remorquage planeur est à l’électrique, comme ici le Bidulec de Bruno Lagréou. Cette fabricatio­n perso peut remorquer de grands planeurs sans problème. 10 kg et 2,45 mètres. L’accu 10 S de 8000 mAh permet une dizaine de remorquage­s.
 ??  ?? 60 ans séparent ces deux planeurs ! Une belle rencontre.
60 ans séparent ces deux planeurs ! Une belle rencontre.
 ??  ?? L’un des nombreux Lunak de la rencontre, pour la plupart issus du fabricant Reichard. Un look inimitable et de belles qualités de vol.
L’un des nombreux Lunak de la rencontre, pour la plupart issus du fabricant Reichard. Un look inimitable et de belles qualités de vol.
 ??  ?? Dominique Louis après le crash de son Ventus 2… Il aura à coeur de nous présenter d’autres maquettes !
Dominique Louis après le crash de son Ventus 2… Il aura à coeur de nous présenter d’autres maquettes !
 ??  ?? L’ASW 20 de Michel Leluyer. Ce kit Hangar 9 est désormais introuvabl­e. Dommage car ce fabricant fait de très belles semi-maquettes.
Gilles Muller, le président du club Spirale 35, peut être heureux de ce GPR réussi !
L’ASW 20 de Michel Leluyer. Ce kit Hangar 9 est désormais introuvabl­e. Dommage car ce fabricant fait de très belles semi-maquettes. Gilles Muller, le président du club Spirale 35, peut être heureux de ce GPR réussi !
 ??  ?? L’un des rares crashs de la rencontre, lié à une casse de câble.
Le Lo 100 de Frédéric Moreau : Une très belle semi-maquette de 2,50 m pour 3,5 kg.
L’un des rares crashs de la rencontre, lié à une casse de câble. Le Lo 100 de Frédéric Moreau : Une très belle semi-maquette de 2,50 m pour 3,5 kg.
 ??  ?? L’ASW 20 de Michel Leluyer en bien mauvaise posture suite à un atterrissa­ge long et un mauvais rebond.
L’ASW 20 de Michel Leluyer en bien mauvaise posture suite à un atterrissa­ge long et un mauvais rebond.
 ??  ?? Le Gambitron 2 de Gilles Muller, 5 000 watts sous le capot. L’avenir du remorquage ? Probableme­nt aux abords des lieux habités… Pour réduire les nuisances sonores, le club Spirale 35 utilise de plus en plus de remorqueur­s électrique­s. En général il est possible de faire entre 8 à 10 remorqués avec un jeu d’accus.
Le Gambitron 2 de Gilles Muller, 5 000 watts sous le capot. L’avenir du remorquage ? Probableme­nt aux abords des lieux habités… Pour réduire les nuisances sonores, le club Spirale 35 utilise de plus en plus de remorqueur­s électrique­s. En général il est possible de faire entre 8 à 10 remorqués avec un jeu d’accus.
 ??  ?? Le Doppelraab de Jean-Michel Ferron est l’une des très belles réalisatio­ns de ce GPR. Ce modéliste aime les vieilles toiles et sait construire (modèle perso, envergure 3,50 m).
Le Doppelraab de Jean-Michel Ferron est l’une des très belles réalisatio­ns de ce GPR. Ce modéliste aime les vieilles toiles et sait construire (modèle perso, envergure 3,50 m).
 ??  ?? Le magnifique Karakan d’Eric Perrot n’aura pas volé suite à panne d’un servo d’aileron.
Le magnifique Karakan d’Eric Perrot n’aura pas volé suite à panne d’un servo d’aileron.
 ??  ?? Qui a dit que le modélisme n’était pas du sport ?
Qui a dit que le modélisme n’était pas du sport ?
 ??  ?? Le Minimoa d’une envergure de 3,50 m de François Chatellier.
L’ASW 22 de Michel Leroyer, en courte finale.
Le Minimoa d’une envergure de 3,50 m de François Chatellier. L’ASW 22 de Michel Leroyer, en courte finale.
 ??  ?? Le JS1 d’Eric Perrot et ses 7 mètres d’envergure en courte finale.
Le JS1 d’Eric Perrot et ses 7 mètres d’envergure en courte finale.
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