Pour s’essayer à tout
Sur le terrain, le montage des ailes prend moins de 5 min et se fait sans outils. Ensuite, il reste à ouvrir la trappe sur le dessus du nez pour y glisser l’accu, sécurisé par deux sangles velcro. La place est comptée, mais l’opération se réalise sans contorsion et les prises seront coincées sur un côté pour ne pas gêner la fermeture de la trappe. Avec le récepteur doté de gyroscopes, il faut laisser l’avion immobile pendant quelques secondes en attendant la fin de l’initialisation.
Le taxiage se passe bien, même sur l’herbe dense, où le Stick n’a aucune tendance à vouloir passer sur le nez grâce à son train bien avancé. Il est très manoeuvrable et peu perturbé par le vent latéral du jour (15 km/h établi).
Le décollage nécessite moins de 30 m en montant les gaz et en tirant la profondeur très progressivement. Là aussi, l’Ultra Stick est peu sensible au vent de travers grâce à une dérive efficace et une faible surface latérale. Quand on veut s’amuser, l’avion est capable de décoller en 3 à 4 mètres seulement avec les pleins volets, pleins gaz et avec la profondeur immédiatement en butée.
Le Stick volera droit après quelques corrections de trims (ici 2 crans aux ailerons et 5 à la profondeur). En lisse, il ne traîne pas, la vitesse de pointe à pleins gaz est suffisante pour ne pas s’ennuyer et il monte à la verticale sans faiblir. Le vol dos tient avec légère compensation à la profondeur, c’est parfait. Avec la stabilisation enclenchée, les trajectoires sont un peu plus tendues, notamment dans les conditions perturbées du jour, mais on sent que l’avion peut s’en passer. Cette stabilisation AS3x est bien calibrée car le vol reste très naturel, seuls les arrêts nets de tonneaux présentent de légers rebonds à peine perceptibles.
Je procède au test de décrochage : gaz coupés et profondeur progressivement tirée à fond, le Stick ralentit rapidement, puis embarque tout doucement mais sûrement sur un côté. Dans ce cas, on perçoit clairement la stabilisation qui lutte tant qu’elle peut, puis la physique reprend irrémédiablement le dessus. Testons les mixages proposés.
C’est l’occasion de constater que les tonneaux tournent en 2,5 sec au tour avec seulement les ailerons, et 1,5 sec en mode full-pan. Le mode croco ne freine pas tellement : utilisé en piqué, il limite assez peu la vitesse de chute. À noter que si ces mixages sont utilisables directement, j’ai tout de même dû corriger la compensation à piquer avec les volets, beaucoup trop importante d’origine et nécessitant un trop grand soutien à la profondeur. C’était encore pire en mode croco, je laisse 15 % de compensation maximum. Le vol tranche tient à partir de mi-gaz, mais demande une grosse compensation à piquer. Le Stick n’est pas neutre, loin de là. Les déclenchés sont très vifs et sans inertie à droite, ils sont moins réactifs à gauche. Les vrilles à plat s’engagent très vite tout en ralentissant peu le Stick dans sa descente. La figure s’arrête net dès la remise au neutre des manches.
Les boucles peuvent être aussi amples que souhaité, mais vouloir trop les resserrer expose à des décrochages dynamiques. Par contre, les boucles carrées passeront sans effets indésirables.
Le vol stationnaire tient avec 3/4 de gaz, pas moins. Il faut se battre avec les manches pour tenir la figure, et la relance pleins gaz pour s’extraire par le haut est faiblarde. La puissance au kg n’atteint pas celle d’un voltigeur, et sera encore plus défavorable avec un LiPo 6S de 5 000 mAh. Après augmentation des débattements de la profondeur et de la dérive à la radio, la figure devient plus maîtrisable. Les ailerons suffisent pour lutter contre le couple moteur, mais permettent à peine de tourner à contre-couple. Si on veut modifier les débattements de cet axe, il faut agir mécaniquement sur les guignols des ailerons et des volets, car les palonniers sont déjà quasiment en butée dans les oblongs des trappes. Pas de flips avant ou arrière, le Stick est capable de quelques fantaisies mais il faut s’en tenir à une voltige classique.
Ultime fonction intégrée avec le matériel Spektrum, l’inversion du sens de rotation du moteur (reverse). Essayé pendant un piqué, cela ne freine absolument pas, l’hélice fait un bruit d’enfer mais n’accroche pas. En revanche, cela fonctionne pour stopper l’avion à l’atterrissage juste après le toucher de roue (voire un peu avant), mais il ne faut pas hésiter à mettre plein gaz pour que ce soit efficace tant le rendement de l’hélice est médiocre à contresens. Il est finalement plus amusant de taxier en marche arrière pour rejoindre son stand façon créneau, mais il faut un grand niveau de gaz pour reculer sur l’herbe.
Revenons sur la phase d’atterrissage, où il n’est pas utile de venir de loin car l’Ultra Stick ralentit suffisamment avec les volets sans pour autant devoir maintenir beaucoup de gaz pour continuer à avancer. L’approche et l’arrondi final sont vraiment faciles à doser. Le train s’avère extrêmement rigide, il ne bouge absolument pas et n’amortit rien. Pour autant, il ne renverra pas le Stick dans les airs en cas d’appontage, et sa fixation sous la cellule semble à toute épreuve.
Après le vol, le moteur et l’accu sont juste tièdes et la télémétrie du contrôleur indique 40°, tout est normal. Chrono réglé sur 7 minutes et avec un vol dynamique, il reste 30 % de capacité dans le LiPo de 4 000 mAh.