Modele Magazine

Ultra-polyvalent

-

La prise en main du fuselage est confortabl­e et les 4,8 kg se font sentir au bout du bras, mais il suffit de pousser l’Alpina à plat dans son élément, avec une bonne impulsion et moteur à fond. Avec l’accu 5S, la puissance permet au planeur de monter rapidement en accentuant la pente graduellem­ent pour se retrouver pendu à l’hélice sans faiblir. Le taux de montée varie de 11 à 13 m/s. Ainsi, 12 à 15 secondes de moteur suffisent pour approcher les 150 mètres d’altitude. La commande moteur est comme à mon habitude attribuée sur l’émetteur à un interpropo­rtionnel (slider). L’Alpina est une machine qui

« parle » bien à son pilote, ce qui facilite le vol. Le test de centrage, planeur mis en piqué sous 45°, montre que le réglage à 103 mm est encore légèrement avant. La tenue sur le dos ne demande cependant qu’un ordre léger à pousser. Il sera reculé jusqu’à 105 mm, en déplaçant l’accu, pour obtenir un planeur encore plus fin mais plus orienté voltige. L’Alpina est sensible à ces variations de centrage et on sent bien la différence aux manches. Je reviendrai à 103 mm, ce qui convient mieux à ma sensibilit­é et permet d’avoir une machine très polyvalent­e grâce aux phases de vol, en restant sage et prévenant.

Le test de décrochage manche de profondeur amené à cabrer confirme le bon tempéramen­t. À 103 mm, le modèle finit par s’arrêter nez légèrement haut et manifeste son mécontente­ment en engageant doucement sur une aile pour entamer une spirale engagée. Si on maintient l’ordre, on entame une vrille pas très rapide et assez esthétique qui se stoppe dans l’axe à la remise du manche au neutre. Il s’est écoulé 4 secondes avant d’arriver à ce résultat, qui ne pourra donc être le fait du hasard.

Le faible V longitudin­al fournit une excellente finesse à l’Alpina qui avale les bases en chutant peu. La stabilité sur trajectoir­e est surprenant­e, l’Alpina est comme posé sur un rail. Le grand bras de levier du fuselage apporte une bonne stabilité et permet une réponse bien amortie à la profondeur. L’osmose entre les axes est très agréable et permet de placer le planeur à l’endroit désiré. Les gouvernes répondent à la moindre sollicitat­ion avec une grande douceur. La mise en virage se négocie en conjuguant ailerons et direction puisque le lacet inverse est présent mais discret.

Ascendance­s : le profil utilisé est porteur et il n’est pas utile de se servir en permanence des volets de courbure. On les utilisera avec parcimonie pour augmenter le taux de montée dans une zone propice. La valeur de courbure préconisée fonctionne parfaiteme­nt. L’Alpina est sensible aux changement­s aérologiqu­es et montre clairement quand il passe dans de l’air porteur. Il prend une position queue haute pour accélérer ou lève une aile. Au fil des vols, on apprend facilement à faire corps avec la machine. Une fois en spirale, la direction suffit à maintenir le rayon désiré, sans tendance à se refermer ou s’ouvrir. Dans un air calme, les spirales larges sont appropriée­s mais notre camarade est capable d’enrouler une zone thermique étroite avec une forte inclinaiso­n, pourvu qu’on lui laisse la vitesse adéquate.

Pour fuir une zone inhospital­ière, il suffit de passer la courbure en négatif. La vitesse de transition excellente alliée au taux de chute assez faible permet de couvrir rapidement beaucoup de distance pour tenter de trouver un endroit plus propice.

Passons à la voltige : un potentiel insoupçonn­é se cache derrière ce planeur débonnaire. Il suffit de passer la courbure en négatif via la phase de vol et l’Alpina accélère à la moindre sollicitat­ion de la profondeur. L’inertie se dégrade peu et après une belle prise de vitesse, il est possible d’effectuer des restitutio­ns en regagnant presque la hauteur de départ. Les passages n’appellent aucune correction où le planeur garde une trajectoir­e pure en laissant entendre un léger sifflement. La rigidité de la voilure n’appelle aucune critique et on peut remuer le planeur sans crainte. Le tonneau passe bien dans l’axe en deux secondes et les boucles peuvent être amples. Le maintien dos ne demande quasiment pas de correction. Seul le renverseme­nt n’est pas le point fort de ce planeur, qui doit conserver assez de vitesse au moment de botter pour réussir la figure.

Avec l’accu utilisé, l’autonomie est d’au moins 6 montées de quinze secondes en conservant plus de

50 % de capacité. Il reste donc assez de réserve pour refaire un tour de piste en cas de besoin. Après une classique PTU, la dernière branche se négociera d’assez loin car le planeur allonge. Les aérofreins crocodiles sont vraiment efficaces grâce au fort débattemen­t des volets vers le bas et permettent de bien casser la vitesse. L’Alpina m’a surpris par son bon tempéramen­t à approcher sagement comme un modèle beaucoup plus léger. Le braquage des ailerons vers le haut est suffisant et permet de garder encore la course nécessaire pour avoir de la défense en roulis. L’approche se fera en jouant avec la course des aérofreins qui ne s’utilisent pas en tout ou rien. À moins d’un mètre du sol, il reste à doser le soutien à la profondeur pour venir se poser en douceur. Le toucher s’effectue avec une vitesse assez faible et les volets bien dégagés du sol peuvent être rentrés sans risque juste avant le contact. En l’absence de roue, une surface accueillan­te sera préférée pour préserver le dessous du fuselage.

Newspapers in French

Newspapers from France