Mon Jardin & Ma Maison

Savoureuse, l'olive cassée

Du massif des Alpilles jusqu’à Arles, on cultive et transforme une olive de bouche particuliè­re : l’olive cassée de la vallée des Baux…

- 3&1035"(& "63¬-*& -"(-"/5*/& 1)0504 '3"/$, #&-

En Provence, certaines traditions ancestrale­s restent très ancrées dans la vie quotidienn­e actuelle. C’est ainsi que des premiers jours de septembre à ceux d’octobre, dans les Alpilles, on se retrouve toujours entre amis et en famille pour casser les olives comme autrefois, à la veillée. L’olive cassée des Baux de Provence est en effet une spécialité locale très particuliè­re. « Impossible de dire à quand elle remonte, raconte Jean-Pierre Lombrage, président du Syndicat interprofe­ssionnel de l’olivier de la Vallée des Baux. On en trouve trace dans les écrits de Frédéric Mistral, par exemple, mais on n’en sait guère plus. Il se trouve que nous avons dans la région une variété d’olive spécifique, la ‘Salonenque’. C’est une olive en forme de poire, à la peau grumeleuse, qui, lorsqu’on la casse, se fendille mais

ne s’écrase pas. » L’olive cassée des Baux, qui bénéficie d’une Appellatio­n d’origine contrôlée, est cueillie verte, avant sa maturité. « On la récolte uniquement à la main pour sélectionn­er les plus gros fruits, à partir de début septembre. À ce moment-là, le fruit commence à se charger doucement en huile et devient consommabl­e. Mais comme toutes les olives de bouche, elle contient une substance amérisante, l’euloropéin­e. Pour enlever cette amertume, les anciens avaient donc pris l’habitude de fendiller l’olive, puis de la laisser tremper dans l’eau pendant une quinzaine de jours, en changeant l’eau chaque jour. Après cela, l’olive était mise en saumure, au goût de chacun, avec le fenouil comme aromate. » C’est toujours le même principe qui prévaut pour l’AOC aujourd’hui. Chez le confiseur, un profession­nel qui travaille uniquement les olives de bouche, ces dernières sont calibrées, puis cassées par des machines au lieu d’être fendues à la main par un cul de verre comme autrefois ! Elles sont ensuite mises à tremper, puis plongées dans de la saumure avec des branches de fenouil sauvage cueilli dans les collines. Entre 120 et 150 tonnes d’olives cassées AOC sont produites chaque année autour des Baux-de-Provence. Les oliviers de la vallée sont dits « à double fi n », car une fois la petite partie des olives récoltées vertes pour le cassage, les autres restent sur l’arbre jusqu’en novembre afin d’être transformé­es en huile, AOC elle aussi !

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France