L’aventure du Jardineur
Né dans la tête d’un inventeur, jardinier à ses heures, le Jardineur, fabrication 100 % française est l’occasion de s’attarder quelques instants sur un type d’entreprise atypique.
Le Jardineur a commencé son existence dans une boîte à chaussures, comme toutes les inventions de Jean- Claude Bibollet d’ailleurs. « La pièce découpée dans le carton est enfilée sur un manche et testée dans mon bureau. Cela permet de juger de son volume, de ses dimensions et donne un aperçu de ses formes. » Du béton armé au jardinage, il n’y a qu’un pas de passionné, ce qu’est Jean- Claude. Il a démarré sa carrière comme calculateur-projetteur dans le bâtiment, et a travaillé en bureau d’études avant d’élargir ses compétences en mécanique. Le dessin industriel, ça le connaît ! Mais c’est surtout la curiosité et une grande envie de créer des produits qui l’anime. Son premier succès, il l’a obtenu en améliorant la raquette à neige à partir
Un manche fabriqué dans l’Ain, une tête d’acier façonnée en Isère
d’un modèle canadien, puis il a travaillé sur des pics, des piolets et autre matériel de montagne. Il cherchait à développer une gamme d’outils, astucieux et simples qui économiseraient les gestes et pas du jardinier qu’il est à ses heures. C’est comme cela qu’est né, il y a 6 ans, le Jardineur aux 5 fonctions : il sarcle d’un côté, creuse des sillons de l’autre, ratisse du troisième côté, nivelle avec le dernier et tasse la terre sur le plat. Jean-Claude dessine un modèle-type sur ordinateur – à quatre ou cinq dents, il ne sait pas encore. À la suite du test du carton, il fait découper une première série de pièces en métal et teste des prototypes de différentes qualités : chacun est confié à un membre de son entourage pour essai
in situ au jardin. C’est ainsi que l’outil à 5 dents est abandonné, trop déséquilibré et lourd selon les usagers. Le brevet sera donc déposé pour la version à 4 dents. Quant au manche, il sera en frêne, livré brut pour un aspect plus naturel. Au passage, un petit conseil de jardinier : passez jusqu’au refus un papier imbibé d’huile de type alimentaire sur le manche pour le protéger des intempéries et lui conserver un aspect neuf !
Production locale
Le brevet en poche, les contacts industriels commencent à se nouer. Localement, par principe. Le manche sera fabriqué à Artemare dans l’Ain et la tête de l’outil dans une petite chaudronnerie-tôlerie près de Voiron en Isère. En quelques mois, Le Jardineur est prêt à être commercialisé. La société Yorg, créée par Jean-Claude et sa femme, se charge du lancement sur le marché. Le couple court les fêtes des plantes partout en France pour présenter leur création. Mais notre inventeur a déjà la tête ailleurs et découpe de nouvelles boîtes à chaussures. Une fourche à bêcher sortira bientôt de ses cartons. « Je suis d’abord un technicien. Ce qui me plaît c’est de développer des produits. Le développement commercial est un autre métier », avoue JeanClaude à la recherche de relais commerciaux pour assurer une longue vie à ses inventions.